Trapattoni : «L'Espagne reste favorite». O'Shea : «On peut leur poser des problèmes». Del Bosque : «Trouver toujours quelque chose de négatif». Après la rencontre entre l'Italie et la Croatie, le second match de la deuxième journée du groupe C opposera l'Espagne, tenante du titre et championne du monde, à l'Irlande. Les Espagnols, qui ont fait match nul dimanche dernier face à l'Italie (1-1), semblent en mesure de prendre les trois points face à une équipe d'Irlande fébrile, battue 3-1 par la Croatie lors de la première journée. Il est vrai que l'Espagne n'a jamais battu l'Irlande, mais pendant la période faste de la Roja, les Irlandais n'ont pas affronté les partenaires de Sergio Ramos. La dernière confrontation date du 16 juin 2002 et les Espagnols avaient gagné à l'issue de la séance des tirs au but, lors des 8es de finale de la Coupe du Monde 2002 ! L'Espagne n'a plus de temps à perdre Tenue en échec lors de son entrée en compétition face à l'Italie dimanche (1-1), l'Espagne n'a plus le choix. Pour se qualifier pour les quarts sans faire aucun calcul, il faut gagner les deux matches de la poule qu'il reste à jouer. A commencer par l'Irlande ce soir. Vicente del Bosque a été beaucoup critiqué après la rencontre face à l'Italie (1-1), le technicien Espagnol n'ayant pas aligné de véritable attaquant de pointe, puisqu'il avait opté pour la solution Cesc Fabregas, un peu comme avec Lionel Messi au FC Barcelone. Ce soir, l'Espagne doit impérativement s'imposer contre un adversaire à sa portée, et l'équipe devrait donc logiquement être modifiée avec au moins une véritable pointe d'entrée de jeu, qui sera soit Fernando Torres, Negredo ou Llorente. Affronter l'Irlande semble être le calendrier idéal pour l'Espagne, puisqu'elle va pouvoir mettre la pression sur l'Italie et la Croatie. En effet, les joueurs de Giovanni Trapattoni ont été largement dominés par la Croatie sur le score de 3 buts à 1. Ce revers confirme la faiblesse défensive de l'Irlande, ce qui devra motiver davantage les coéquipiers de l'excellent Iniesta, de prendre rapidement l'avantage et de gérer par la suite le reste des débats. Les Irlandais veulent imiter les Italiens Malgré son célèbre «fighting spirit», l'équipe d'Irlande aura bien du mal à se sortir de son groupe. Pour pouvoir espérer, il lui aurait fallu réaliser un bon match d'emblée face à la Croatie, qui semblait l'adversaire le plus à sa portée dans ce groupe. Malheureusement, les Verts, emmenés par le coach italien Giovanni Trapattoni, ont connu trop d'errements défensifs pour pouvoir menacer les Croates (3-1). Quasi condamnée avant d'affronter l'Espagne et l'Italie, l'Irlande sera plus relâchée et essaiera d'en profiter pour faire douter l'Espagne. Les hommes de Giovanni Trapattoni ont d'ailleurs annoncé la couleur, en disant vouloir s'inspirer du jeu pratiqué par Chelsea en Ligue des champions pour contrarier les ambitions de jeu de la Roja et pourquoi pas créer la surprise face à une équipe espagnole archi-favorite. Si la défense irlandaise montre les mêmes signes de fébrilité que ceux que l'on a pu voir face à la Croatie, la tâche des hommes de Del Bosque devrait être plutôt aisée, sauf qu'avec la ruse de l'entraîneur Trapattoni, les Irlandais espèrent rééditer la même performance des Italiens, en tenant pourquoi pas tête aux Espagnols, en gardant ainsi leur chance de se qualifier, en cas de succès durant le dernier match face à l'Italie. -------------- Bon à savoir Avant d'affronter l'Italie, l'Espagne restait sur 16 victoires en compétition officielle. Depuis son élimination en barrages du mondial 2010, l'Irlande a perdu ses 3 seuls matchs face à une sélection du Top 5 mondial. Les champions d'Europe et du monde en titre n'ont pas manqué la moindre phase finale depuis 1992. L'Irlande fait sa première apparition dans une phase finale de l'Euro depuis 1988 L'Irlande était sur une série de 14 matchs sans défaite depuis la défaite face à l'Uruguay (3-2), avant de s'incliner face à la Croatie. L'Irlande au grand complet : Giovanni Trapattoni pourra disposer de l'intégralité de son effectif pour le match déjà crucial de son Irlande face à l'Espagne ce soir. Resté aux soins avant-hier, Richard Dunne, victime d'ampoules et de fatigue et Darron Gibson, touché à une cuisse, ont repris l'entrainement avec le groupe mardi. Une bonne nouvelle pour le sélectionneur Italien qui pourra également compter sur le retour du vétéran Shay Given. Ce dernier a effectué une séance légère en marge de ses coéquipiers. -------------- Notre pronostic : victoire de l'Espagne Surprenant vaincu contre la Croatie (1-3), l'équipe de Giovanni Trapattoni aura à cœur de se rattraper. Mais les Champions d'Europe 2008 et les Champions du Monde 2010 n'ont plus le droit à l'erreur. Blessés dans leur orgueil il y a quatre jours, les hommes de Vicente del Bosque part largement favoris, en remportant leur premier succès durant cet Euro 2012. -------------- Equipe probable : Espagne : I. Casillas, Arbeloa, Sergio Ramos, Piqué, J. Alba – Xavi, A. Iniesta, S. Busquets, D. Silva, F. Torres, J. Mata. Irlande : S. Given, R. Dunne, J. O'Shea, S. Ward, S. St. Ledger, S. Cox, D. Duff, G. Whelan, K. Andrews, K. Doyle, R. Keane. -------------- Trapattoni : «L'Espagne reste favorite» En conférence de presse, le sélectionneur italien de l'Irlande Giovanni Trapattoni a émis des doutes quant à la reconduction par Vicente Del Bosque de la même tactique que celle adoptée face à l'Italie. Contre la Squadra Azzura, Del Bosque n'avait pas aligné d'attaquant de métier préférant Fabregas à Torres, Negredo ou Llorente. «Peut-être que Torres jouera contre nous. C'est une possibilité mais aussi quelque chose de fortement hypothétique. Aussi je ne veux pas me lancer dans des supputations car au final la décision finale sera prise par Vicente Del Bosque. Mais ce choix ne changera rien. L'Espagne est championne du monde et reste favorite» a admis le sélectionneur italien de l'Irlande. O'Shea : «On peut leur poser des problèmes» Le défenseur de l'Eire s'est exprimé en conférence de presse, a l'aube d'un match décisif face à l'Espagne. «On sera dos au mur pendant la plus grande partie du match, mais c'est en général là qu'on sait briller. Il faudra rester bien en place. Clairement, on sent un peu de Barcelone dans cette équipe. Il faudra être dans notre match, mais je suis sûr qu'on peut leur poser des problèmes. On arrive dans une compétition d'élite.» a déclaré l'ancien défenseur de Manchester United, avant d'ajouter : «On joue contre les meilleures équipes d'Europe, et on a la chance de jouer contre les meilleurs joueurs du monde. L'Espagne a prouvé sa valeur, c'est génial d'avoir une chance de se mesurer à elle.» Keane : «Les gens ne nous donnent pas une chance» Placé dans le groupe C avec l'Italie et l'Espagne et après avoir perdu (3-1) lors de la première rencontre face à la Croatie, l'Irlande est condamnée à l'exploit pour espérer sortir des poules de l'Euro. Robbie Keane reste malgré tout positif. «Nous avons connu une très bonne série. Bien sûr cela s'est terminé il y a quelques jours mais les gars ne peuvent pas baisser la tête et avoir des pensées négatives. Nous devons être positifs. Nous sommes impatients de jouer le prochain match contre les champions du monde», explique-t-il à SkySports avant d'affronter l'Espagne ce soir : «Ce ne sera pas un match facile. Les gens ne nous donnent pas une chance, qu'avons-nous à perdre ? Nous croyons toujours dans cette équipe que nous pouvons entrer dans n'importe quel match et faire un résultat». -------------- Del Bosque : «Trouver toujours quelque chose de négatif» Le sélectionneur de l'Espagne, Vicente Del Bosque a déclaré que de mettre Fabregas seul en pointe était la bonne chose à faire, malgré de nombreuses critiques des médias espagnols : «Je ne pense pas que nous avons mal joué. L'Italie est toujours une très bonne équipe. Ils ont des joueurs très compétitifs qui sont aussi bons que les nôtres. Je ne vais pas dire que c'était la bonne chose à faire, mais Fabregas a marqué et Torres a eu aussi des occasions. On a été plus dangereux que l'Italie. Nous voulions la balle et nous avons marqué alors que l'Italie voulait que le match soit fini au bout de 20 minutes. Il y a de très bons rapports entre les joueurs. Nous avons remporté deux grands tournois et nous avons simplement fait un match nul face à l'Italie. Les Espagnols essaient toujours de trouver quelque chose de négatif» a déclaré Vicente Del Bosque, à l'aube d'affronter l'Irlande, pour un match capital pour la qualification des deux équipes en quart de finale. Busquets : «Ce serait parfait de marquer tôt» Ce soir, les espagnols devront s'attendre à une muraille verte leur barrant l'accès aux cages de Shay Given, ainsi qu'à des raids lancés ponctuellement en contre-attaque par le danger no1, Robbie Keane. «Si les Irlandais se replient sur leur but, la clé sera la patience», a déjà pronostiqué Sergio Busquets, milieu de terrain du Barça qui avait justement fait les frais en demi-finales de C1 de la stratégie ultra-défensive «made in Chelsea»(0-1; 2-2). «Si nous pouvions marquer tôt, ce serait parfait, car cela les forcerait à se découvrir», a également observé le milieu récupérateur espagnol, mettant paradoxalement le doigt sur une des faiblesses du moment de son équipe.