«L'année dernière, j'ai beaucoup souffert émotionnellement» Il ne dit presque rien ! C'est la première fois depuis longtemps que Azuka consent à faire un petit effort pour nous adresser quelques mots en guise d'entretien. (Lire par ailleurs). L'attaque n'aime pas la presse ou fait semblant, elle affiche parfois une certaine antipathie hostile. Mais qu'importe ! A l'observer, il paraît ainsi fait. Motus et bouche cousue, il ne dit presque rien ! Oui, va pour une boutade, mais une seulement ! En dehors des heures d'entraînement, le Nigérian passe carrément pour un solitaire endurci. Le portable collé à l'oreille, il est difficile de l'extraire de sa bulle. Après, que l'on apprécie ou non, là n'est même pas la question. C'est le terrain qui parle. Et, là aussi, Izu Azuka pousse la controverse à l'extrême. Depuis qu'il a foulé pour la première fois le terrain du 1er-Novembre, l'attaquant a laissé apparaître une maîtrise technique quasi parfaite qu'il n'a néanmoins jamais réussi à confirmer en compétition officielle. Cet été, il paraît pourtant repartir sur de nouvelles bases. Déjà conforté par ses trois buts marqués lors des deux dernières journées, Azuka est bien dans sa tête. Dans sa peau aussi ! Puisqu'il semble s'être débarrassé des kilos en plus. A l'entraînement, il affiche toujours une aussi bonne maîtrise technique que beaucoup peuvent lui envier. Mardi, en match d'opposition, il a marqué un but. Un seul mais c'est déjà ça ! Une forme éblouissante à l'entraînement Comme nous le disions plus haut, à l'entraînement, Izu Azuka affiche une forme époustouflante. Il pourrait même, ce serait osé de le dire, voler la vedette par moments aux stars déjà déclarées. Seulement, c'est en matches, même de préparation, qu'il faudra qu'il confirme, sous peine d'être catalogué de joueur d'entraînement, comme nous l'expliquait la dernière fois, Jean-Christian Lang. Le RAJA en est fou amoureux ! Mardi, des dirigeants du RAJA, qui se font toujours aussi indiscrets que l'aurait été un éléphant dans un magasin de porcelaine, sont venus assister au match d'opposition des Canaris. C'est la deuxième fois que les deux dirigeants rajaouis sont venus voir à l'œuvre les Canaris. La première fois pour Yahia-Chérif et cette fois pour Azuka. Celui-ci a réussi à attirer dans ses filets le champion marocain en titre en quête de renfort de choix. Contrairement à Yahia-Chérif, le Nigérian n'a pas été approché. Cela étant, l'intérêt a été affiché presque publiquement. Selon les échos qui nous sont parvenus, le RAJA compte laisser partir un de ses trois étrangers, et songe déjà à une solution de rechange qui a pour nom Izu Azuka. La réglementation, un désavantage S'il y a quelque chose qui risque de freiner sérieusement Izu Azuka dans son ascension, c'est bien la nouvelle réglementation de la FAF qui limite le nombre de joueurs étrangers par équipe sur le terrain à un. Du coup, entre Azuka et Coulibaly, le choix est fait. Lang a tranché depuis longtemps en faveur du Malien qui reste incontournable en défense centrale. «Honnêtement, c'est embêtant. Car physiquement, je me sens bien, dans le coup. Ce qui fait que cette loi est un handicap, en effet», regrette Azuka. A. A. A. «L'année dernière, j'ai beaucoup souffert émotionnellement» - «Aujourd'hui, je me sens plus aguerri» l «Logiquement, Coulibaly part favori» - «La nouvelle loi de la Fédération peut être un handicap pour moi» - «Le RAJA ? On m'en a parlé» «Tu es décidé à parler français ?» avions nous interrogé Izu Azuka qui acquiesça de la tête. « Oui, un peu ! » rétorqua-t-il. Le garçon ne parle pas beaucoup, mais pour une fois, il a bien voulu consentir un effort. D'habitude, à cette heure-ci, il a le portable collé à son oreille, s'il ne décide pas de se pointer le premier à table, à l'heure du dîner ! Durant quelques cinq petites minutes, le Nigérian a répondu à nos questions. * Il semblerait que le RAJA s'intéresse de très près à vous, qu'en est-il au juste ? J'en ai entendu parler moi aussi. Il y a deux jours, quelqu'un m'a dit que ce club était intéressé par mes services. Mais à l'heure où je vous parle, il n'y a aucun contact officiel. Autrement dit, on ne fait que spéculer, sans plus. * Donc, si l'on comprend bien, il n'y a pas eu d'approche ? Non, du tout ! Comme je vous l'ai dit, personne de ce club n'est venu me parler. L'information de l'intérêt m'est parvenue d'ailleurs. * Et qu'en pensez-vous ? Je n'ai pas à penser à ça ! Je ne vais tout de même pas me mettre des scénarios dans la tête, alors qu'il n'y a rien de concret !!! Pour moi, les choses sont claires. Je suis encore sous contrat à la JSK. Ça, c'est une certitude. * Et si on vous contactait ? C'est à la direction de décider. Je n'ai pas d'avis à émettre. Je suis à la disposition du club et je respecterai toute décision qu'il viendrait à prendre à mon sujet. * Cette année, vous paraissez mieux dans votre peau que la saison dernière, est-ce vraiment le cas ? Tout a fait. Comme vous dîtes, je me sens bien dans ma peau et surtout dans ma tête. J'ai, aujourd'hui des idées fixes. Je me suis, si je puis dire, habitué au club, à ma nouvelle vie de manière générale. * Vous en avez mis du temps … Oui, j'en ai le sentiment. L'année dernière, j'ai beaucoup souffert du dépaysement. Ça n'a pas été facile pour moi. J'avais perdu complètement mes repères. J'avais le sentiment d'être là, sans l'être réellement. Cette année, c'est complètement différent. * Qu'est-ce qui vous le fait dire ? Ça se sent. Ces choses là, on les vit. Comme je vous l'ai dit, je me sens bien dans ma tête. Je vais bien au sein du groupe. Je m'entends avec tout le monde. Les copains me font comprendre tous les jours que je suis l'un d'eux. Tout ça m'aide beaucoup à avancer. Ça me réconforte aussi dans mes convictions. * Vous êtes pourtant tout le temps seul en dehors des heures d'entraînement ? Vous donnez carrément l'image de quelqu'un de réservé peut-être même antipathique pour certains, qu'avez-vous à dire ? (Rires) C'est vrai ? Je ne m'en suis pas rendu compte. Seulement, je ne conteste pas. Je ne suis pas, en effet, quelqu'un de très bavard. C'est mon tempérament. En fait, on dit ça de tous les Nigérians, pas seulement de moi. On nous catalogue souvent de froids et d'inamicaux. C'est comme ça. Je ne cherche pas à changer. * La FAF vient de décréter une nouvelle loi qui limite les joueurs étrangers sur le terrain en compétition officielle par club à un, comment réagissez-vous à cela ? C'est un peu embêtant, je ne vous le cache pas. Personnellement, ça peut être un frein. On est deux étrangers au club. A première vue, Couli, (Coulibaly, ndlr) part favori. Pour ce point, il n'y a plus l'ombre d'un doute. Il est prioritaire. Ça va être difficile avec cette nouvelle mesure de se faire une place. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas le choix. Je suis obligé de m'adapter. Entretien réalisé par Achour Aït Ali