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Yahia : «Un come-back ? Jamais !»
Publié dans Le Buteur le 06 - 07 - 2012

«L'Algérie est trop grande pour courir après des binationaux qui traînent les pieds»
«Ce qui me manque le plus, c'est de chanter Qassaman sur le terrain»
Même avec le statut d'international en moins, Anthar Yahia n'a pas changé. Il garde la même bonhommie, la même gouaille et la même passion dans le discours. Rencontré à Kaiserslautern où il a entamé la préparation d'intersaison avec ses coéquipiers (le championnat de Bundesliga 2 débutera le
3 août), il renvoie l'image d'un homme serein et apaisé. Il se sent bien dans cette ville et dans ce club dont les supporters sont parmi les plus passionnés en Allemagne. Il y retrouve, à partir de cet été, son ami marocain Mimoun Azaouagh, qui avait joué avec lui à Bochum, et fait la connaissance de deux autres joueurs qui sont devenus ses amis, le Tunisien Enis Hajri et l'Allemand d'origine kosovar, Enis Alushi. En dehors des entraînements et de leurs vies familiales respectives, les quatre sont inséparables. Cela dit, Azaouagh, Hajri et Alushi ne remplaceront jamais les Verts dans le cœur des Yahia, mais ce dernier se fait à sa nouvelle vie de non international. Il nous en parle.
Que devient Anthar Yahia, jeune retraité international ?
Ça va bien, merci. J'ai pu passer de vraies vacances de sportif de haut niveau, ce qui m'a permis de bien récupérer des efforts de la saison passée et de profiter aussi de ma famille. Je n'avais plus eu de vraie coupure depuis 2003, en raison de ma participation chaque fin de saison à des matches avec la sélection nationale. De ce fait, mes vacances étaient très souvent réduites à trois semaines seulement, ce qui est peu pour se reposer après une saison bien chargée. Cette année, du moment que j'ai arrêté ma carrière internationale, je me suis reposé comme il le faut.
La sélection nationale ne vous a donc pas manqué ?
Ce serait mentir que de prétendre qu'elle ne m'a pas manqué, mais je crois qu'elle me manquera encore davantage à partir du mois de septembre. Là, avec les vacances et la famille, je ne ressens pas pleinement le manque, mais je sais que ce sera dur pour moi lorsque reprendront les semaines internationales. Quand viendront les dates FIFA et que je verrai mes coéquipiers internationaux du FC Kaiserslautern partir en regroupement avec leurs sélections, j'aurai certainement un pincement au cœur. Pour ne rien vous cacher, je redoute ce moment.
Est-ce à dire que vous regrettez d'avoir arrêté ?
Non, je n'ai aucun regret. C'était une décision mûrement réfléchie. Ma réflexion a duré plusieurs mois et j'avais tenu compte de toutes ses conséquences, y compris le fait que ce sera très dur à supporter au départ. Que voulez-vous ? Ainsi va la vie.
Qu'est-ce que ça vous a fait de voir les Verts disputer quatre matches, dont trois officiels, sans vous ?
Je m'y suis préparé psychologiquement. En tout cas, j'étais de tout cœur avec eux, bien évidemment. Je suis heureux des résultats réalisés qui font que l'Algérie conserve toutes ses chances pour réaliser ses objectifs, à savoir la qualification pour la CAN-2013 et pour le Mondial-2014.
Une appréciation sur le rendement de ceux qui vous ont remplacé ?
Je me refuse d'avancer un jugement quelconque ou même un commentaire. Ce serait malvenu de ma part. Je ne fais plus partie de la sélection nationale et je dois respecter tous ceux qui y sont ou qui y viendront. C'est trop facile à critiquer quand on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants d'une situation. Je sais ce que c'est.
Autrement dit, vous ne partagez pas les critiques qui ont touché l'axe central ?
Oui, je ne les partage pas. L'axe central de la défense est en phase de renouvellement et de reconstruction. Il faut laisser le temps aux joueurs d'avoir des automatismes. Cela ne vient pas du jour au lendemain. Nous avons tous connu des débuts difficiles car l'expérience ne s'acquiert qu'en multipliant les matches. On ne peut pas avoir en même temps la jeunesse et l'expérience. Il faut laisser aux jeunes le temps de travailler leurs automatismes et d'emmagasiner de l'expérience. La défense de la sélection algérienne qui s'est qualifiée pour le Mondial-2010 s'était construite sur plusieurs années. Rien ne vient immédiatement. C'est pour ça que je suis solidaire de Carl Medjani, Ismaïl Bouzid, Liassine Cadamuro-Bentaïba et même du jeune Essaïd Belkalem. Plutôt que de les détruire et de les démoraliser, il faut les encourager et les soutenir. Ce qui est grave, c'est qu'il y a parfois des critiques gratuites. Par exemple, alors que je prenais un vol Constantine-Alger deux ou trois jours après le match Mali-Algérie, j'ai lu dans un journal arabophone un sondage lancé aux lecteurs : «Faut-il écarter Madjid Bougherra ?» C'est dingue ! On juge la valeur d'un joueur sur un seul match, sachant que ce joueur-là relevait de blessure et n'avait plus joué depuis plus d'un mois. Ça fait mal au cœur.
Vous étiez donc en Algérie à ce moment-là ?
Oui. J'ai regardé Mali-Algérie à la télévision avec mon père dans notre maison familiale à Sedrata.
Etait-ce difficile de voir le match à la télévision plutôt que d'être sur le terrain ?
Oui, c'était dur. Ce qui était le plus dur pour moi était de ne pas être sur le terrain au moment de l'hymne national. Vous savez, chanter Qassaman me donne à chaque fois la chair de poule. J'aurais aimé être sur le terrain juste pour ce petit moment-là.
Ne nous dites pas que vous vous êtes oublié chez vous au point de vous mettre debout et de chanter Qassaman devant votre petit écran !
(Rire) Non, pas à ce point quand même !
Pensez-vous que cette sélection a de l'avenir ?
Oui, incontestablement, à condition de la protéger. Vous savez, la sélection nationale est l'un des principaux éléments d'identité nationale et d'identification pour les jeunes. Il faut qu'elle soit exemplaire dans son comportement et fidèles aux idées de patriotisme qu'elle a toujours véhiculées. Si elle a réussi à faire sortir tout le peuple dehors au soir de sa qualification pour la Coupe du monde 2010, parce qu'elle a fait montre de vertus de courage, d'abnégation et d'amour de la patrie. C'était un groupe soudé, qui n'avait pas peur d'aller «à la guerre» parce qu'il n'y avait aucun joueur qui se cachait derrière l'autre. Voilà ce qui avait fait notre force. Ces vertus doivent être inaliénables. Il faut aussi que les gens comprennent une chose importante.
Laquelle ?
L'Algérie a de tout temps produit des talents et elle en produira encore et toujours. Que ce soit durant la glorieuse Révolution nationale, après l'Indépendance et durant les décennies successives, il y a toujours eu des joueurs algériens fiers de leur appartenance et qui ont sacrifié beaucoup pour faire connaître l'Algérie du football. Il n'y a jamais eu de Messie et il n'y en aura jamais. La vie est faite de cycles : des générations passent et d'autres arrivent. Il y avait des joueurs fabuleux avant moi et, aujourd'hui que je passe la main, il y en aura d'autres tout aussi fabuleux après moi. Tout ça pour dire que l'Algérie, fière et debout, n'a pas besoin de courir auprès de joueurs pour qu'ils défendent ses couleurs. Faire des courbettes à un binational ou le supplier, ce n'est pas acceptable.
Faites-vous allusion aux Brahimi, Belfodil et autres Ghoulam qui rechignent à jouer pour l'Algérie ?
Je n'ai cité aucun joueur et je n'en citerai aucun. Je dis seulement que l'Algérie n'a que faire de joueurs qui traînent les pieds pour venir. Un Algérien, un vrai, répond à l'appel du pays en courant, quitte à faire des sacrifices. Ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde. Il ne faut surtout pas que la sélection nationale connaisse le même problème d'identité que vit la sélection de France, avec des joueurs qui y sont sans en être convaincus.
A vous entendre, vous semblez plutôt pessimiste pour la sélection ?
Non, pas du tout. Vous en voulez une preuve ? J'ai fait une promesse à mon père : je l'emmènerai en 2014 au Brésil afin de suivre la Coupe du monde et, plus particulièrement, les matches de l'Algérie. C'est presqu'un défi que je lui ai lancé : l'Algérie ira au Mondial, j'en suis convaincu.
A présent que vous êtes en retraite internationale, que pensez-vous avoir laissé de mieux à la sélection nationale en dehors de vos performances sportives ?
(Après une petite réflexion) Je pense que mon meilleur legs est mon amour indéfectible pour l'Algérie et mon éducation. J'ai donné le meilleur de moi-même et je n'ai jamais triché. J'ai même perdu quelque fois au change, mais je ne le regrette pas. Quand on aime, on donne plus qu'on ne reçoit.
Avez-vous gardé des contacts avec des joueurs de la sélection ?
Bien entendu. Je suis toujours en contact avec Madjid Bougherra, Djamel Mesbah, Hilal Soudani et bien d'autres. Cela dit, je me fais un devoir de ne jamais les contacter durant les stages. Je respecte l'intimité du groupe.
A chaque fois qu'un sportif connu annonce son retrait, le public et ses fans attendent et espèrent un «come-back», un retour retentissant. Y a-t-il une chance que vous fassiez un joueur votre come-back en sélection ?
Non, car ce serait jouer avec les sentiments des gens. J'ai annoncé à tout un peuple que j'ai arrêté, j'ai fait de la peine à mes parents par ma décision, j'étais en vacances alors que la sélection était au travail... Ce serait injuste que je revienne après ça. Ce n'est pas un jeu. La sélection est quelque chose de sérieux. Alors, un come-back, jamais. Je n'y pense même pas.
Vous faites quand même partie de l'histoire du football algérien et même international : premier joueur au monde à avoir bénéficié de la loi FIFA autorisant le changement de nationalité sportive, auteur du but de qualification pour le Mondial-2010, capitaine de l'Algérie dans cette même Coupe du monde...
C'est vrai, mais ce n'est pas pour ma propre personne que je suis fier de tout ça. C'est plutôt pour mes enfants. Quand on n'est pas marié, on est insouciant et on ne pense qu'à soi-même, mais une fois marié et avec des enfants, on pense surtout à ces derniers. Quand mon fils grandira, il comprendra ce qu'a fait son papa et, je l'espère, en fera son exemple.
Vous l'encouragerez à devenir footballeur ?
Je ne lui imposerai rien. Je l'encouragerai à pratiquer le sport qu'il lui plaira. Cela dit, s'il voudra être footballeur, ça me fera certainement plaisir.
Vous êtes en pleine préparation avec le FC Kaiserslautern pour la nouvelle saison. Pourtant, il y a chaque fois des informations vous envoyant vers d'autres clubs, la dernière faisant état d'une offre du club émirati Bani Yas...
Je ne suis pas au courant d'une telle offre. Moi, je ne fais pas cas de tout ça. Chaque été, les noms de tous les joueurs sont cités dans les rubriques de transfert, mais ce ne sont souvent que des spéculations. Pour moi, tout est clair : je suis à Kaiserslautern et je me prépare, avec mes coéquipiers, pour la nouvelle saison. Plusieurs joueurs ont été recrutés, dont mon ancien coéquipier au VfL Bochum, Mimoun Azaouagh, afin de relever le challenge de l'accession. Je suis très motivé par ce challenge. Je ne pense à aucune autre chose d'autre. L'accession avec Kaiserslautern, j'y crois.
Dans ce club, vous parle-t-on des Algériens qui vous y ont précédé, à savoir Noureddine Daham, Ismaïl Bouzid et Chadli Amri ?
Ah, oui ! Et toujours en bien, je vous assure. Tout le monde relève leur très bonne éducation et leur sérieux. Ça fait plaisir que les Algériens donnent une bonne image d'eux et, donc, du pays.
Un mot pour terminer ?
Nous fêtons le cinquantenaire de l'indépendance et, en cette circonstance, j'ai une pensée émue pour mon grand-père, mes oncles et tous les Algériens qui ont donné leur vie pour que nous puissions aujourd'hui, vous et moi, discuter en toute liberté. Nous devons beaucoup à nos martyrs. Gloire à eux et que vive l'Algérie !
Entretien réalisé à


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