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Yahia capitaine, captain, kapitän : «Je ne suis pas là pour faire le chef»
Publié dans Le Buteur le 10 - 05 - 2011


Yahia : «Benchikha n'est pas du tout un général»
Cela va faire bientôt un an que Anthar Yahia a pris ses «fonctions» de capitaine de la sélection nationale de football. En Afrique du Sud, il était Captain Yahia dans les documents de la FIFA. Depuis, le joueur a mûri, l'homme aussi. Pour ceux qui connaissent bien le défenseur central algérien, il a gagné encore davantage en maturité. Non pas qu'il n'était pas mature, mais il dégage désormais une plus grande assurance, comme ceux qui ont vu passer des épreuves. C'est que, des épreuves, il en a vécu, surtout en cette saison post-Mondial.
«La responsabilité, je l'ai apprise enfant, au contact de mon père»
Il y a un an, Yahia traversait une mauvaise période : des problèmes physiques récurrents, un entraîneur de club qui le marginalisait, la pression de la préparation de la Coupe du monde… A priori, pas de quoi avoir le moral pour la Coupe du monde. Pourtant, il y est allé, à cette Coupe du monde. Il l'a même disputé avec un statut auquel lui-même ne s'attendait pas : capitaine des Verts. Cela a marqué un tournant pour lui au niveau des responsabilités. «En fait, ce n'est pas à partir de l'été dernier que j'ai appris à être responsable. Je l'ai été dans ma vie depuis que j'étais petit, au contact de mon père tout d'abord, puis en m'éloignant de la maison pour ma formation de footballeur. Enfant, mon père m'emmenait partout avec lui pour que j'apprenne à me débrouiller seul pour tout ce qui a trait à la vie quotidienne : dans les administrations, au marché, chez la famille… Etre responsable s'apprend dès l'enfance.»
«J'ai quitté très jeune le foyer familial et ça n'a pas été facile d'être autonome»
L'adolescence a été l'occasion pour lui de mettre en pratique ce qu'il a appris. «J'ai quitté le foyer familial très jeune pour aller me former. Ce n'est pas facile d'être autonome à cet âge-là, mais j'ai essayé de l'être. A chaque difficulté, je prenais conseil auprès de mes parents. C'est comme ça que j'ai effectué l'apprentissage de la vie. C'est pour cela qu'on remarque que les sportifs qui ont été élevés loin du foyer parental ont du caractère et paraissent plus mûrs que leur âge le laisse supposer. C'est parce qu'ils ont appris vite à être adultes.» Ses parents étaient physiquement éloignés, mais leurs conseils et leur bénédiction l'ont toujours suivi. «Quand on souffre jeune, la réussite fait tout oublier et ne fait rien regretter.» Il est facile donc d'en déduire que le fait d'être capitaine d'équipe ne l'a jamais effrayé.
«Quand Mansouri était capitaine, les anciens comme moi l'ont épaulé»
Déjà, en quelques occasions, il avait été capitaine d'équipe de Bochum quelques mois avant le Mondial. Pour être plus précis, quelques mois avant que les ponts avec son entraîneur de l'époque, Heiko Herrlich, ne soient coupés. C'était le premier capitaine d'équipe algérien d'une équipe de la Bundesliga (Bochum évoluait en Bundesliga la saison passée, ndlr). Cependant, devenir capitaine de la sélection était une véritable promotion pour lui, de surcroît durant la Coupe du monde. «Ce serait une erreur de croire que le capitaine est là pour faire le chef. C'est seulement un interlocuteur crédible qui doit savoir parler à ses coéquipiers et les motiver. Pour qu'il soit respecté, il faut qu'il respecte ses coéquipiers, qu'il soit à leur écoute, qu'il les aide lorsque ça va mal. Lorsque Yazid Mansouri était capitaine, il pouvait compter sur les anciens comme Karim Ziani, Madjid Bougherra et moi pour l'épauler et nous l'avions fait avec devoir et conscience. C'est ce qui se passe également présentement : les anciens sont là pour m'épauler dans ma tâche. L'essentiel est que le groupe soit uni et reste toujours motivé en toutes circonstances.»
«Nous, avoir pris la grosse tête ? Du n'importe quoi !»
Comme les belles choses n'arrivent pas toujours seules, le «mandat» du nouveau capitaine des Verts s'est accompagné d'une série de 7 matchs sans victoire (les 3 de la Coupe du monde et ceux contre le Gabon, la Tanzanie, la République centrafricaine et le Luxembourg). Quand cela arrive après une épopée qualificative pour la Coupe du monde où les Verts ont fait sortir tout un peuple dans la rue, ce n'est pas fait pour simplifier les choses. «C'est parce qu'il n'y a pas eu une analyse objective de la période qui a aussitôt suivi le Mondial que des gens nous sont tombés dessus. Soyons lucides : les joueurs n'ont pas pris beaucoup de vacances après une saison harassante, beaucoup d'entre eux étaient dans une situation sportive incertaine, puisqu'ils ne savaient pas encore où ils allaient jouer la saison d'après, certains n'avaient même pas de club, les effets du Ramadhan… Ce sont autant de circonstances défavorables qui ont fait que l'équipe n'était pas à son meilleur niveau en août et septembre. Nous n'avions pas pris la grosse tête, comme le prétendaient certains. C'est du n'importe quoi. C'est juste que nous étions usés et fatigués, tout simplement.» Cette incompréhension du public a engendré des moments difficiles, durs même, pas du tout des moments de doute.
«La clef pour redevenir performant, c'était de jouer en club»
La plus grande difficulté que Yahia a dû surmonter en sa qualité de capitaine d'équipe ? «Remotiver les joueurs et les remettre en confiance. Les critiques essuyées dans les médias leur ont fait mal. Je me suis attelé à leur expliquer que ce n'était pas leur talent qui était remis en cause, mais simplement un concours de circonstances, aggravé par le fait que beaucoup de joueurs n'étaient pas bien dans leurs clubs à ce moment-là. J'avais insisté sur une chose : la clef pour redevenir performant en sélection, c'est le travail au sein du club. Il fallait que chacun réussisse à reconquérir sa place dans le onze type en club et retrouve du temps de jeu. C'est ce que les gars ont fait et nous avons vu comment beaucoup d'entre eux ont montré un meilleur visage contre le Maroc.»
«Contre le Maroc, ce n'était pas de la rage, mais l'instinct de survie»
Ah, ce match contre le Maroc ! Celui de la renaissance d'une équipe, peut-être pas encore dans la qualité de jeu, mais du moins dans l'état d'esprit et la combativité. «Beaucoup de gens se sont demandés pourquoi nous sommes allés de bon cœur dans tous les duels et mordu dans chaque ballon comme des morts de faim. C'est simple : c'est l'instinct de survie qui nous animait. Si nous ne gagnions pas ce match-là, nous étions morts. Sportivement parlant, cela s'entend, car il ne s'agit pas d'une guerre, je le répète, les Marocains étant nos frères et nous le leur avons prouvé en les accueillant chaleureusement à leur arrivée en Algérie. C'était gagner ou disparaître dans les éliminatoires. Nous avons gagné et nous sommes encore en vie.»
«J'ai joué en serrant les dents, mais à un moment, j'avais peur d'être un handicap»
Le bilan du match : 3 points de gagnés et une équipe encore en vie. En bon timonier, Yahia y a presque laissé sa cheville. «A la 4', ma cheville, qui avait reçu un tacle quelques instants auparavant, s'est tordue lorsque je m'étais relevé. J'ai ressenti une douleur atroce, mais j'ai demandé au médecin de me mettre quelque chose juste pour tenir le coup, car j'étais décidé à rester sur le terrain.» Ne faisait-il pas confiance à ses coéquipiers ? «Non, loin de là. C'est juste que nous étions entrés ensemble sur le terrain pour gagner et je tenais à ce que nous terminions la mission ensemble. Et puis, il y avait déjà l'absence de Madjid Bougherra et cela aurait été risqué que notre défense perde son équilibre en alignant une charnière expérimentale. J'ai serré les dents tant que j'ai pu, gérant mes efforts en fonction de la douleur.» Jusqu'aux environs de la 70', où il a réalisé qu'il pourrait être un handicap plutôt qu'un atout. «Je ne pouvais quasiment plus courir. Ma cheville me faisait trop mal. Sur une action, j'avais raté mon tacle à cause de la douleur. Sur une autre, je n'ai pas pu sauter. Alors, de crainte de perdre un duel qui aurait pu amener une égalisation des Marocains, j'ai demandé à sortir. J'avais vraiment tout donné, mais je n'en pouvais plus.»
Capitaine Yahia est devenu «kapitän Yahia»
Un mois après, voilà que le capitaine des Verts est promu «kapitän» dans son club, Bochum. Cela fait deux matchs que Yahia est le capitaine de ses partenaires. «Je suis le vice-capitaine, mais comme le premier capitaine est blessé, c'est moi qui ai pris la relève. Je suis très respecté au sein du groupe, ce qui me facilite grandement la tâche. De plus, nous avons gagné ces deux matchs, ce qui ne peut que me réjouir. C'est une fierté pour moi et, avant tout, pour toute l'Algérie.» «Kapitän» Yahia rêve d'une chose à présent : mener son équipe en Bundesliga. Il est à trois matchs de réaliser ce rêve, ce qui parachèverait dans la joie une saison charnière dans sa carrière.
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Yahia : «Benchikha n'est pas du tout un général»
Finalement, vous effectuez une saison très correcte, avec la possibilité de remonter en Bundesliga, une année après l'avoir quittée. En êtes-vous satisfait ?
Oui, j'en suis satisfait, mais je le serai complètement lorsqu'on arrivera à remonter en Bundesliga. Le parcours que nous effectuons depuis la fin du mois de novembre, avec, notamment, une belle série de 15 matchs sans défaite, démontre bien que nous avons le potentiel pour jouer en Bundesliga et que, si nous avons rétrogradé, c'était seulement à cause de certaines circonstances.
Parmi ces circonstances, incluez-vous le fait de n'avoir pas été titularisé par l'entraîneur de l'époque, Heiko Herrlich, à un moment où l'équipe enchaînait les mauvais résultats ?
Je n'irai pas jusqu'à dire que Bochum est descendu parce qu'on ne me faisait pas jouer. Ce serait prétentieux et, en même temps, peu respectueux du travail de mes coéquipiers. Cela dit, je dois avouer que je m'étais senti lésé. J'aurais vraiment pu apporter beaucoup. J'ai été mis sur la touche durant plusieurs matchs, alors que j'étais complètement guéri de la blessure qui m'avait tenu éloigné des terrains durant plus de deux mois. Il y a eu d'autres joueurs qui ont été marginalisés. Peut-être que l'entraîneur de l'époque n'appréciait pas les joueurs de caractère. Or, avoir du caractère ne veut pas dire être irrespectueux. On peut et on doit donner un avis sur une question tout en restant respectueux envers l'entraîneur. Voyez ce qui se passe dans le football dans le monde : souvent, ce sont les joueurs de caractère qui mènent la révolte sur le terrain lorsque leurs équipes vont mal. Ce n'est pas tout le monde qui comprend ça.
Au début de la présente saison, vous n'étiez pas non plus titulaire. N'y a-t-il pas crainte que le scénario de la saison passée se répète pour vous ?
Non, ce n'était pas la même chose. L'été dernier, il était question que je change de club. L'entraîneur Friedhelm Funkel a été honnête avec moi. Il m'a dit que tant que ma situation n'était pas clarifiée, il ne pouvait pas compter sur moi et que, si je restais au club et que je gagnais ma place, il m'alignerait. Il a tenu parole puisqu'après une lourde défaite à domicile face à Ingolstadt, il m'a remis en tant que titulaire. Cela a correspondu avec le début de la série de 15 matchs sans défaite. Là, je fais une bonne saison parce que je suis avec un coach qui connaît son métier, qui fait jouer les meilleurs et qui est proche de ses joueurs. De plus, j'ai été épargné cette fois-ci par les graves blessures.
Avez-vous bon espoir que cette saison se termine par l'accession ?
Oui, je suis optimiste pour deux raisons. La première est que le match retour des barrages face à celui qui terminera 16e de la Bundesliga aura lieu chez nous, à Bochum, ce qui pourrait constituer un petit avantage. La deuxième est que nous avons effectué une remontée spectaculaire gâchée par seulement deux défaites, ce qui démontre notre force en cette phase retour. Là, franchement, nous ne craignons personne et je suis très confiant. Cela dit, il reste encore un match à domicile qu'il faudra gagner pour nous assurer définitivement la troisième place, celle de barragiste.
A une journée de la fin de la Bundesliga et de la Bundesliga 2, et si les classements en restaient là, vous affronteriez en barrages le Borussia Mönchengladbach, le club de Karim Matmour. Serait-ce un duel fratricide ?
Je l'ai dit à Karim : si nous affrontons le Borussia, je n'aurai aucune pitié pour lui. A cela, deux raisons : primo, en tant que professionnel, je pense avant tout à l'intérêt de mon équipe et de nos supporters ; secundo, je ne ferai pas de cadeau à Mönchengladbach qui, lui, n'a pas fait de cadeau à Karim en ne lui donnant pas la possibilité de jouer souvent. Donc, je n'aurai aucun état d'âme. Que notre adversaire aux barrages soit le Borussia Mönchengladbach, Wolfsburg ou Eintracht Frankfurt (l'un de ces trois disputera les barrages, ndlr), je jouerai pour gagner, sans état d'âme.
Si Bochum n'accédait pas, allez-vous quand même rester au club ?
Oui, je resterai à Bochum, qu'il y ait accession ou pas. Je me sens bien dans ce club, j'y suis respecté, on m'y a donné des responsabilités et ça me convient. Puisque j'ai prolongé mon contrat au mois de novembre dernier jusqu'en 2014, ce n'est pas pour partir. J'ai mes repères dans cette ville, ma famille y est installée. De plus, côté financier, je suis rétribué correctement et je n'ai pas à me plaindre. Pourquoi partirais-je ? Même si nous n'accèdons pas cette année, je suis convaincu que nous le ferons la saison prochaine car il y a le projet de renforcer l'équipe. Et puis, changer pour juste changer, cela ne m'intéresse pas. Je suis à un âge, 29 ans, où il faut savoir faire les bons choix. Partir dans un club de la même envergure que Bochum pour refaire tout à zéro n'est pas intéressant. Ici, j'ai un statut de cadre et je joue régulièrement. C'est ce dont j'ai besoin, surtout pour ma carrière internationale. Ce serait idiot de perdre ces privilèges.
Entre être doublure, pour ne pas dire remplaçant, au Borussia Dortmund ou au Bayer Leverkusen et être titulaire à Bochum, que préfériez-vous ?
Etres titulaire à Bochum, bien sûr ! Lorsque je fais mes choix, c'est aussi et surtout par rapport à la sélection nationale. Je ne veux pas prendre le risque de perdre ma place en sélection parce que je ne joue pas souvent dans mon club. La sélection nationale dicte, en partie, mes choix sportifs. Comme il est clair qu'à mon âge, je ne risque pas de jouer au Barça ou au Real (rire), mieux vaut rester tranquille à Bochum.
Vous avez parlé de la sélection nationale. Comment avez-vous découvert le nouveau sélectionneur, Abdelhak Benchikha ?
En vérité, nous l'attendions avec quelques a-priori. A force de lire dans la presse qu'on le surnommait le général, qu'il était autoritaire et qu'il était dur avec les joueurs, nous nous sommes dit que nous allions avoir affaire à quelqu'un d'austère. Finalement, il n'en est rien. C'est un entraineur qui communique beaucoup, qui est proche des joueurs, qui écoute l'avis des joueurs tout en étant maître de ses choix. Il sait nous transmettre sa motivation, sa passion et même ses colères. De plus, c'est un jeune entraîneur formé en Algérie. Il faut l'encourager, pas le dénigrer.
Après la défaite de Bangui face à la République centrafricaine, il était le plus affecté de vous tous. Pourquoi êtes-vous allé, avec quelques joueurs, le consoler dans sa chambre d'hôtel ?
Parce que c'était injuste de lui imputer la défaite. Il n'a découvert le groupe que quatre jours avant. Ce n'était pas suffisant pour bien travailler. Tous les joueurs ont adhéré à sa méthode de travail et ça se voyait qu'il mettait beaucoup de cœur et de volonté dans son travail. Malheureusement, nous sommes tombés dans un traquenard à Bangui. Il était donc de notre devoir de lui manifester notre soutien. Et puis, dès la fin du match, des ragots circulaient comme quoi nous, joueurs, avons fait exprès de perdre pour avoir sa tête. C'était complètement insensé. On ne joue pas avec les couleurs nationales. C'est sacré. Il s'est trouvé que ce jour-là, nous étions tous en méforme. Nous avons tenu à le lui dire et à le rassurer que nous n'avons pas comploté contre lui.
A présent que l'Equipe nationale est remise à flot après la victoire de Annaba face au Maroc, pensez-vous déjà au match retour ?
Non, car il ne se jouera que le 4 juin. D'ici là, j'ai des matches importants à disputer avec mon club. En plus de ça, je n'aime pas parler des matchs dans les journaux. Je préfère toujours réserver mon discours pour le terrain.
Comme Karim Ziani ?
Oui, parfaitement. Il ne sert à rien d'attiser le feu. C'est un match que nous aborderons le moment venu dans de bonnes conditions. D'ici là, cela n'avancerait à rien d'en parler.
Un mot peut-être au sujet de l'affaire dit des quotas de binationaux en France ?
Déjà, je pense que c'est un faux problème car, dans la majorité des cas, les joueurs binationaux de haut niveau choisissent de défendre les couleurs de la France. Ensuite, quel est le mal de voir un joueur, une fois majeur et arrivé à maturité, prendre conscience de l'importance de défendre le pays de ses parents ? Ce serait criminel de priver des joueurs de ce bonheur et de cet honneur. Ceci dit, on a beau dire et parler, la France sera toujours gagnante avec les binationaux car elle arrive à attirer 70 % ou 80 % des joueurs qu'elle cible pour les Bleus. C'est tout bénéfique pour elle. J'aimerais juste ajouter une dernière chose : même les joueurs dont la France n'en veut pas, une fois en seniors, sont des joueurs de valeur. Si nous affrontions l'équipe de France, rien ne dit qu'elle battrait l'Algérie.
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La naissance de son fils, le plus beau des capitanats
«Même au cours des matchs, l'image de Naïm me traverse l'esprit»
Décidément, la saison 2010-2011 est celle des responsabilités pour Anthar Yahia. Après avoir hérité du brassard de capitaine au sein de la sélection nationale, il est devenu, il y a quelques mois, capitaine d'une petite famille qui s'est agrandie avec l'arrivée de son premier enfant, le petit Naïm. Cette promotion au rang de chef de famille l'a mûri encore davantage. «La naissance de mon fils a donné un autre sens à ma vie. Là, je sens que j'ai un objectif noble qui est, en même temps, un projet excitant : élever mon enfant et l'accompagner dans l'apprentissage de la vie. Cela me donne une responsabilité supplémentaire, mais ça ne me fait pas peur.» Bien sûr que ça ne le fait pas peur ! C'est pour une raison surprenante, rare : «Les responsabilités constituent les motivations de ma vie. Lorsque j'en ai moins, ça ne me plaît pas beaucoup. Naïm est donc une nouvelle motivation.»
«Un fois le travail terminé, j'ai un seul souci : rentrer chez moi le retrouver»
C'est que Naïm a conquis très tôt sa place de titulaire dans le cœur du capitaine Yahia. C'est simple : il l'accompagne dans toutes ses pensées. «Que je sois à l'entraînement, en mise au vert ou dans la rue, lorsqu'il n'est pas avec moi, je pense souvent à lui.» Partout, même parfois au cours des… matches. «Oui, il est arrivé que son image me vienne alors que je suis sur le terrain. Il traverse mon esprit en un flash, mais croyez bien que ça décuple ma motivation. Avant, quand j'étais célibataire, ça m'ennuyait de rester chez moi. Depuis que je suis marié, mon souci, une fois mon travail terminé, est de rentrer chez moi le retrouver et le prendre dans mes bras. C'est devenu une quasi obsession depuis que j'ai un fils.»
«Je lui ai acheté un maillot de Bochum et peut-être qu'il ira au stade»
Pour l'instant, le petit Naïm n'a pas encore eu l'occasion de voir son papa à l'œuvre dans des matchs. «Nous n'avons pas pu l'emmener au stade, car il faisait frais à Bochum jusqu'à ces jours-ci. Cependant, je lui ai acheté un petit maillot de Bochum floqué de mon nom. Qui sait ? La saison prochaine, peut-être qu'il ira au stade voir jouer son père. Bien sûr, il a aussi un maillot de l'Algérie !» En attendant de grandir et de comprendre la notoriété dont jouit son papa. «C'est vraiment dommage que je n'aie pas d'enregistrement vidéo de mes matchs quand j'étais jeune. Là, j'aurais aimé les avoir juste pour les lui montrer. De mes début en seniors, il n'y a que quelques vidéos que ma sœur avait eu la présence d'esprit d'enregistrer à l'époque.» Naïm n'a pas trop à s'en faire : le gros de la carrière de papa Anthar, c'est la sélection nationale, c'est Oum Dourman, c'est la CAN, c'est le Mondial, et ça, c'est gravé sur tous les supports pour l'éternité.
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«Mansouri ? Si je lui réponds, c'est en privé»
La polémique entre l'ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, et Yazid Mansouri pourrait interpeller Anthar Yahia puisque l'ancien capitaine des Verts a laissé entendre que son ancien coach aurait cédé à la pression de certains joueurs. Yahia refuse d'entrer dans la polémique. «Chacun d'eux est responsable de ses dires. Cela dit, je ne suis pas du genre à polémiquer dans les médias. Si j'ai quelque chose à répondre à Mansouri, je le lui dirai en face, en privé, mais pas dans la presse. C'est ma manière de fonctionner.» Il n'a pas manqué de souligner que «Yazid reste un ami car c'était mon capitaine, nous avons évolué ensemble en sélection durant sept ans et je lui ai toujours manifesté beaucoup de respect».
La barbe, son nouveau look
Au départ, on croyait juste qu'il était mal rasé, mais voilà que l'image d'un Anthar Yahia avec une petite barbe bien soignée revient souvent depuis quelques mois. L'intéressé confirme qu'il s'agit de son nouveau look, mais qui n'a pas été inspiré, à la base, par une quête d'esthétisme. «Pour dire vrai, ma barbe pousse très vite et j'avais la flemme de me raser souvent. Alors, j'ai décidé de la laisser pousser un peu et de l'entretenir deux fois par semaine», explique-t-il. En tout cas, de l'avis de beaucoup de personne interrogées sur place, ça lui donne plus de maturité.
Pas de polémique avec le Maroc, bis repetita
Comme lors de l'interview qu'il nous avait accordée avant le match aller face au Maroc, Anthar Yahia a réitéré sa volonté de ne pas parler du match retour et de ne répondre à aucune sollicitation des journalistes marocains, afin d'éviter la polémique. «Je l'ai dit : je ne veux pas que mes propos soient mal interprétés et conduisent à la «fitna». Dans l'Islam, la «fitna» est pire que le meurtre. Ce n'est qu'un match de foot et la sagesse doit l'emporter.» Dont acte.
Même avec le Marocain Azaouagh, c'est soft
Au sein de l'effectif du VfL Bochum, il y a un Marocain : Mimoun Azaouagh. Il ne fait pas partie de la sélection des Lions de l'Atlas, mais il n'en est pas moins marocain, de surcroît né au Maroc. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les deux joueurs ne se chambrent pas entre eux. Homme pieux, Azaouagh se refuse à aborder ce sujet avec Yahia. «C'est très délicat de sa part», a admis le défenseur algérien.
Se préparer à La Manga Club l'excite
Depuis qu'il a appris, en lisant Le Buteur, que la sélection nationale effectuera sa préparation pour le match contre le Maroc au centre de préparation La Manga Club, pas loin d'Alicante, Anthar Yahia est tout excité. Déjà, par le fait de retrouver la sélection. Ensuite, par la renommée presque mondiale que connaît ce centre. En effet, il s'est empressé de consulter le site Internet de ce centre et se dit émerveillé par l'identité et la qualité de tous les clubs et sélections qui s'y sont préparés.
Il ne rejoindra le stage que le 26 mai
Alors que le stage de préparation pour le match contre le Maroc débutera le 20 mai, Anthar Yahia ne pourra y être présent qu'à partir du 26 mai. La cause ? Bochum, sauf improbable accident, disputera les barrages pour l'accession en Bundesliga et le match retour de ces barrages aura lieu le mercredi 25 mai. Donc, ce n'est que le soir même qu'il pourra être libéré pour le stage.


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