Il recadre Wenger. Après avoir divulgué hier la liste des joueurs retenus pour affronter le Japon et l'Espagne, Didier Deschamps est revenu sur certains de ses choix. Le sélectionneur estime notamment que «ce n'était pas le bon moment» pour rappeler Samir Nasri. Didier, vous avez décidé de ne pas rappeler Samir Nasri, qui a purgé sa suspension. Votre choix n'est-il basé que sur des considérations sportives ? J'ai estimé, après réflexion, que ce n'était pas le moment pour qu'il rejoigne le groupe. Je préfère laisser passer un peu de temps, ce qui ne m'empêche pas de le suivre. Il joue, c'est un joueur qui est sélectionnable, mais que je n'ai pas sélectionné car, je le répète, ce n'est pas le bon moment. Nasri a fait un très bon début de saison, avant cette petite blessure. Il a marqué et fait quelques passes décisives. Je sais la qualité qu'il a. Pourquoi avoir retenu Lassana Diarra, aujourd'hui à l'Anzhi Makhachkala ? En distance, c'est éloigné. Même si, pour vous comme moi, ce n'est pas évident d'avoir des images du Championnat russe. Mais il y a suffisamment de personnes par lesquelles je peux avoir des renseignements. Il est loin mais c'est quand même le Championnat de Russie, pas un petit Championnat. Il est performant, il a 28 sélections, il a un vécu. Je l'ai rencontré en début d'année lorsqu'il était encore au Real. Ça reste un joueur habitué au haut niveau. C'est vrai que ce n'est pas un grand club européen, mais de par ce qu'il réalise, et de par son vécu certain au niveau international, ça me paraissait logique. Je ne vais pas occulter le fait que si javais eu à disposition Diaby et Mavuba, peut-être, et je dis bien peut-être, qu'il ne serait pas là. Yann M'Vila a été retenu par Erick Mombaerts avec les Espoirs, est-ce une punition ? Je discute beaucoup avec Erick Mombaerts. La passerelle entre les Espoirs et les A est très importante. Mais je fais ma liste en toute liberté. Yann est dans une situation délicate, son temps de jeu s'est beaucoup réduit ces derniers temps. C'est un mauvais passage mais je garde le même avis sur lui et son potentiel. Il est sélectionnable en Espoirs donc il n'y a pas de souci. La passerelle est valable dans les deux sens. C'est le choix d'Erick. Ce n'est en aucun cas question de punition. En tant que sélectionneur, je dois aider les joueurs, mais si je dois aider tous les joueurs en difficulté... D'autres joueurs, aux mêmes postes, jouent et montrent leurs qualités. Le poste de gardien de but et le fait que Lloris joue moins vous posent-ils problème ? Non, ça ne me pose pas de problème. Hugo a joué un match depuis le dernier rassemblement. Il a un match jeudi et un dimanche. La valeur d'Hugo est là, quoi qu'il arrive. Evidemment, il aimerait jouer plus. Mais on verra. Estimez-vous que l'Espagne est toujours aussi forte ou pensez-vous qu'elle est actuellement plus prenable ? Le constat est là. On a beau dire, personne n'a réussi à enchaîner ce qu'ils ont fait. C'est la meilleure nation mondiale aujourd'hui. Il y a des absents, elle a changé un petit peu, notamment sur l'Euro en jouant sans véritable attaquant axial, ça n'empêche qu'ils ont été efficaces et qu'ils ont gagné. On va rencontrer une équipe de très haut niveau. On n'ira pas là-bas en victimes. Il faut y aller pour faire le meilleur résultat possible. Il faut limiter l'influence de certains joueurs, limiter leur possession de balle. Pour moi, lutter avec eux sur ce terrain-là, c'est clair que ça ne sert à rien. Il faudra qu'on soit très bon dans l'utilisation du ballon. Il recadre Wenger Vivement critiqué par Arsène Wenger quant aux sélections d'Abou Diaby, actuellement touché à la cuisse, Didier Deschamps a tenu à éclaircir les choses. «J'ai le plus grand respect pour Arsène, mais je voudrais lui rappeler que ce n'est pas lui qui décide qui doit être sélectionné et quel doit être son temps de jeu. Il n'y en a qu'un qui décide, c'est moi», a lancé l'ancien coach de l'OM. L'entraîneur d'Arsenal avait reproché, mardi, au sélectionneur d'avoir convoqué prématurément son joueur fin septembre, quelques semaines seulement après son retour à la compétition, au sortir d'une saison quasi-blanche. «Je n'ai pas eu de discussion avec Arsène, a ajouté Deschamps. Je ne veux pas mettre Abou en position difficile parce qu'entre ma position de sélectionneur et celle de son employeur, il peut y avoir des divergences.»