«Nous sommes plus qu'heureux d'être vos invités à l'occasion du 50e anniversaire de votre indépendance.» «J'ai eu des moments formidables avec Yahia à Bochum.» «Halilhodzic peut vous mener très loin.» Très peu de gens le savent, mais l'international bosniaque Zvjezdan Misimovic a été champion d'Allemagne, en 2003, avec le Bayern Munich. C'était au tout début de sa carrière professionnelle. C'était aussi un honneur pour lui de s'illustrer dans le club de sa ville natale, même s'il n'avait pas beaucoup joué. En 2009, il avait conduit son équipe, le VfL Wolfsburg, au titre de champion d'Allemagne. C'est après ce sacre que le public algérien a commencé à le découvrir, surtout depuis que Karim Ziani a rejoint ce club. Auteur de deux buts lors du dernier match disputé par la Bosnie-Herzégovine face à la Lettonie (4-1), il est l'une des stars incontestables du football bosniaque, même s'il a choisi, cette saison, d'aller monnayer son talent dans la lointaine Russie. Avant le match Algérie-Bosnie de mercredi, il a accepté de répondre à quelques questions. Après une brillante carrière en Allemagne, où vous avez été champion avec le Bayern Munich et le VfL Wolfsburg, vous entamez une aventure dans le championnat russe avec le Dynamo Moscou. Quelle motivation vous a poussé à tenter ce challenge ? Un footballeur veut toujours repousser ses limites. Le Dynamo est un grand club avec un passé prestigieux et une grande motivation pour passer un cap dans ses performances. C'est toujours excitant d'être dans ce type de club. Croyez-vous que l'Europe de l'Est soit l'avenir du football dans ce continent ? Peut-être bien. Vous pouvez remarquer que les clubs de l'Europe de l'Est sont en train de recruter de grands noms ; beaucoup d'argent est en train d'être investi et la qualité des équipes s'améliore jour après jour. Au regard des résultats de ces dernières années, on peut dire que le football de l'Est européen est en train de prendre des galons parmi l'élite du football européen. La sélection de Bosnie-Herzégovine a raté de très peu la qualification pour l'Euro-2012, mais elle est bien partie dans les qualifications pour le Mondial-2014. Pensez-vous qu'une participation à la prochaine Coupe du monde serait une juste consécration pour la formidable génération actuelle du football bosniaque ? C'est effectivement une grande opportunité, il n'y a pas de doute là-dessus. Les joueurs de la sélection évoluent ensemble depuis quelques années déjà ; nous nous connaissons bien ; nous nous entendons très bien et nous raisonnons comme un seul homme. Nous sommes tous d'accord sur un point : nous voulons être au Mondial du Brésil. Vous n'avez jamais affronté d'équipe algérienne par le passé. Que vous inspire le match amical de mercredi prochain face à la sélection nationale d'Algérie ? Avant toute chose, il s'agira d'un test pour nous tous. C'est toujours bon d'affronter des sélections différentes aux styles de jeu différents. Cela permet au joueur de se jauger lui-même face à un type de jeu inconnu et à l'équipe de s'essayer à s'opposer à un nouveau style. Bien sûr, lorsqu'on ajoute que ce match contre l'Algérie est une commémoration d'une grande fête nationale de ce pays, on peut dire qu'on joindra l'utile à l'agréable. C'est un grand honneur de jouer à l'occasion d'un anniversaire très important pour le peuple algérien. Vous avez connu un Algérien quand vous étiez à Bochum : Anthar Yahia. Vous en avez connu un autre lorsque vous jouiez à Wolfsburg : Karim Ziani. Quels souvenirs gardez-vous de ces deux joueurs ? Avec Yahia, nous avons eu des moments formidables à Bochum. Il y a quelques années, il y avait une belle équipe dans ce club. Yahia et Ziani sont de bons joueurs, qui ont l'esprit d'équipe. Ils ont apporté beaucoup à leurs clubs respectifs. Yahia a pris sa retraite internationale alors qu'il n'a que 30 ans, alors que Ziani n'est pas convoqué en sélection. Cela vous surprend-il ? En vérité, ça me surprend un peu. Je veux dire par là qu'avec leurs performances et leurs résultats qu'ils ont réalisés à la Coupe du monde et les quelques grands matches auxquels ils ont participé, ils peuvent encore aider votre équipe. Cependant, ce sont des choses qui arrivent dans le football. Vous devez aller de l'avant et essayer d'être positifs pour l'avenir. Mis à part Yahia et Ziani, quels sont les autres footballeurs algériens que vous connaissez ou bien dont vous avez entendu parler ? Mesbah, Feghouli, Djebbour, Lemmouchia... Ce sont les noms qui me viennent à l'esprit. La sélection algérienne est entraînée par une légende du football bosniaque, Vahid Halilhodzic. Que savez-vous sur lui ? Vahid est un grand entraîneur et son style de coacher en dit long sur lui. Je pense vraiment que sa présence peut avoir un grand impact sur votre équipe et qu'il pourra la mener très loin. En Bosnie, nous lui vouons tous un très grand respect. Votre nom a été murmuré dans de grands clubs européens, que ce soit en Allemagne, en Angleterre et même en France avec le Paris Saint-Germain. Seriez-vous intéressé par un transfert vers un grand d'Europe en cas d'une offre officielle ? Je n'ai pas envie de m'encombrer avec des rumeurs. Quand une offre sera sur la table, je pourrais en parler. Pour le moment, je suis un joueur du Dynamo Moscou et je veux me dédier pleinement à mon club. Un mot pour le public algérien... Je lui donne rendez-vous pour le 14 novembre. C'est une grande commémoration pour vous, et la sélection de Bosnie est honorée d'affronter son homologue algérienne en cette grande occasion. Nous sommes plus qu'heureux d'être vos invités et apporter notre contribution pour célébrer le 50e anniversaire de votre indépendance. J'espère que ce sera un match mémorable.