Bachiri : «On ne doit pas penser à l'ESS avant d'avoir joué à El Eulma» En dépit de la victoire à Tizi Ouzou, Djamel Menad n'écarte pas la possibilité d'apporter des changements dans le onze rentrant, à l'occasion de la prochaine rencontre de son équipe face au MCEE. En effet et juste après le match disputé à Oran, le coach du Mouloudia n'a pas manqué de dire qu'il allait faire jouer lors du Clasico la composante qui a terminé la seconde période de jeu face au MCO. Menad a donc tenu parole en faisant incorporer d'entrée Ouali, Meklouche et Yalaoui, et c'est ce dernier qui a eu le mérite d'inscrire l'unique but de la rencontre qui a suffi au Mouloudia pour prendre les trois points à Tizi Ouzou, et c'est donc Kacem Mehdi et Yachir qui ont payé les frais des choix du coach. «Il fallait bien que j'effectue les changements dans mon équipe, par rapport à la prestation de certains de mes joueurs à Oran. Mais cela ne veut nullement dire que je vais reconduire pour le prochain match face au MCEE le même onze qui a gagné à Tizi Ouzou. Je dois faire des changements prochainement, et personne n'est titulaire à part entière dans l'équipe.» «Chaque rencontre a ses spécificités et maintenant on joue avec deux récupérateurs» Toujours dans le même sens, Menad a expliqué les raisons de son choix. «Par le passé, on jouait avec un seul milieu récupérateur, mais actuellement, on évolue avec deux éléments au niveau de la récupération et un milieu offensif. Toutefois, je dois dire que chaque rencontre a ses spécificités et il faut faire le choix des joueurs qui conviennent à chaque situation. Maintenant, cette victoire nous permettra d'aborder le prochain match avec plus de sérénité et il faudra qu'on négocie match par match.» «J'ai demandé aux joueurs de continuer à attaquer et je n'ai pas apprécié qu'on subisse le match» Quant à la stratégie défensive adoptée par l'équipe en seconde période de jeu, Menad dira : «A la mi-temps, j'ai demandé aux joueurs de continuer à attaquer, car la JSK allait se découvrir et prendre plus de risques. Ce qui aurait pu nous profiter pour mener des contres rapides et ajouter un second but. J'avoue que je n'ai pas apprécié le fait qu'on subisse le match en seconde période de jeu, car on n'était pas à l'abri d'une mauvaise surprise.» «La JSK possède une bonne équipe, mais les joueurs doivent poser le ballon et essayer de construire au lieu de jouer les balles aériennes» En abordant avec le coach du MCA le rendement de son adversaire, une équipe qu'il connaît assez bien, il ajoutera : «En toute franchise, je reconnais que la JSK possède une bonne équipe, et notre mission n'était pas facile comme vous l'avez bien constaté. Seulement, les joueurs de la JSK doivent poser le ballon et essayer de construire au lieu, d'abuser les balles aériennes, comme cela a été le cas aujourd'hui, ce qui a fait le bonheur de notre défense.» Auteur d'un match plein face aux Canaris, malgré les provocations des supporters kabyles, la prestation de haute facture de Fawzi Chaouchi sous l'œil attentif d'Halilhodzic n'a pas laissé indifférent Djamel Menad qui a parlé de son portier en connaissance de cause, lui qui fut le meilleur buteur de la CAN en 90, seul titre majeur que compte la sélection nationale. «Chaouchi affiche depuis le début de la saison une forme éblouissante. Il est professionnel dans son travail. Il bosse très dur lors des entraînements sans rechigner. Je pense que Chaouchi mérite d'être le numéro 1 en Equipe nationale. Il est compétitif et est actuellement au sommet de son art.» Il ignorait qu'il avait mis fin à 16 ans de disette Djamel Menad, qui est toujours invincible en championnat, ne savait pas qu'il avait réussi à mettre fin au signe indien qui date de 16 années. Puisque avant cette confrontation, le MCA n'avait pas réussi à gagner à Tizi Ouzou depuis 1996. «Je savais que le MCA n'avait pas gagné à Tizi-Ouzou depuis longtemps, mais ce n'est qu'une fois au vestiaires et à l'issue de la rencontre que j'ai appris que cela faisait 16 années que l'équipe n'avait pas réussi à gagner au stade du 1er-Novembre. Je suis très content de cette performance.» Après dix journées, Menad sur les traces de Michel et du... 7e sacre de 2010 Déjà victorieux la saison passée sous les couleurs du Chabab, dans l'antre du 1er-Novembre, Djamel Menad a confirmé qu'il était bel et bien la bête noire des Canaris, avec un nouveau succès, cette fois avec le Mouloudia. L'ex-international aura donc réussi à faire d'une pierre deux coups. D'une part, confirmer sa suprématie sur la JSK et, d'autre part, permettre au Doyen de mettre fin à 16 ans de disette à Tizi Ouzou. Au-delà de l'historique entre les deux équipes, le Mouloudia version Menad aura surtout réussi à engranger un total de 19 points en dix rencontres. Invaincu depuis sa venue au club, soit sept rencontres sans concéder le moindre revers, Menad a fait nettement mieux que le MCA de la saison dernière. Et pour cause, au même stade de la compétition, le MCA version Benchikha, Meguellati puis Bracci n'avait décroché que 9 unités dont un seul et petit point en déplacement. C'était à Saïda sous la houlette du coach corse. Dix points donc séparent le Mouloudia version Menad de celle de l'exercice précédent, ce qui dénote de la progression et surtout de la performance réalisée par l'équipe. Accusant quatre longueurs de retard sur l'USMH et l'ESS, le vieux club algérois aura l'occasion, le week-end prochain, de revenir à hauteur de ses rivaux directs avec la réception d'El Eulma à domicile tandis alors que les Sétifiens et les Harrachis évolueront hors de leurs bases. En jetant un coup d'oeil sur le classement général, on ne peut s'empêcher de se remémorer les ratages de Réda Babouche face à l'ASO et de Mustapha Djallit contre le MCO, car avec plus de lucidité des deux joueurs, le Doyen aurait pu se retrouver co-leader du championnat. Et pour mieux comprendre le parcours du Mouloudia, il n'y a qu'à faire un petit parallèle avec la saison référence de 2010 au cours de laquelle le club avait décroché le septième sacre. Au même stade de la compétition, en 2009, le MCA d'Alain Michel comptabilisait 23 points pour deux victoires à l'extérieur. Autant dire que Menad et Zemiti sont en train de naviguer sur les bases du record établi en 2009 et qu'il suffit d'un brin de réussite supplémentaire pour que le Mouloudia fasse mieux que le parcours référence de 2010. Menad et Zemiti derrière l'embellie mouloudéenne Tous les observateurs sont unanimes à dire que la réussite d'une équipe ne peut se faire sans un staff technique complémentaire. C'est le cas au Mouloudia, car même si on reconnaît l'effet Djamel Menad, on ne peut dissocier l'ex-international de son adjoint et bras droit, Farid Zemiti. C'est justement cette complicité qui existe entre les deux anciens joueurs qui est la source de l'embellie mouloudéenne. Puisant leur force de leurs expériences respectives qu'ils ont accumulées tout au long de leur carrière de joueur puis d'entraîneur, Menad et Zemiti sont la preuve vivante que la compétence locale n'a rien à envier aux coachs étrangers qui viennent monnayer au prix fort leurs connaissances dans le championnat national. Un exemple à suivre pour tous les autres clubs qui nourrissent un certain complexe envers les entraîneurs locaux, préférant faire ainsi appel à des techniciens étrangers qui, au final, n'apportent rien de plus à notre football. Bachiri : «On ne doit pas penser à l'ESS avant d'avoir joué à El Eulma» Vous avez réussi une bonne victoire à Tizi Ouzou qui vous a permis de rester en contact avec les équipes du haut du tableau... Avant cette rencontre, on était décidés à réussir un bon résultat face à la JSK,même si notre mission ne s'annonçait pas facile. Nous étions, donc, très motivés. Le fait de bien entamer la rencontre nous a permis de gérer convenablement le reste de la partie, malgré les conditions très difficiles. La pelouse était glissante et on devait faire très attention sur toutes les balles. En dépit de cette victoire, votre défense a commis des erreurs qui auraient pu permettre à la JSK de revenir dans la rencontre... Détrompez-vous, on a affronté une équipe de la JSK, et notre mission n'était nullement facile, car notre adversaire avait aussi des arguments à faire valoir. Certes, nous avons commis des erreurs, mais on s'est bien battus en remportant presque tous les duels. Sur les balles aériennes, notamment, qui ont fait votre affaire... Je pense que les joueurs de la JSK ont abusé des balles aériennes, ce qui nous a vraiment aidés, comme vous le dîtes. Nous avons, d'ailleurs, travaillé ces balles aux entraînements, ce qui nous a permis de bien réussir notre mission défensive. Ne pensez-vous pas que la défense a subi tout le match en seconde période de jeu, et cela a failli vous coûter cher, alors que vous auriez pu jouer l'offensive... On voulait bien jouer, intelligemment, par des contres pour ajouter un second but, mais l'adversaire a jeté tout son poids en attaque, et on était, donc, dans l'obligation d'assurer nos arrières, pour éviter d'encaisser. Certes, nous avons subi le match en deuxième mi-temps, mais on a réussi à préserver notre acquis jusqu'au coup de sifflet final. Cette victoire vous a permis de préserver la troisième place du classement et vous relancer dans la course au titre... Cette victoire est une preuve que nous sommes sur la bonne voie. Il n'est pas facile de battre la JSK à Tizi Ozuou, mais il est prématuré de parler du titre, car le championnat est encore long. Mais vous aurez une occasion en or de pouvoir postuler au titre si vous arrivez à arracher un bon résultat contre l'ESS... On ne doit pas penser à l'ESS avant d'avoir joué face au MCEE, car cette prochaine rencontre sera difficile, et je pense qu'on doit être vigilants, car l'équipe d'El Eulma, qui affiche une bonne santé, ne se déplacera pas au 5-Juillet pour faire de la figuration. Les supporters du MCA, qui se sont déplacés en masse, réclament le titre... Nous remercions les supporters qui se sont déplacés en grand nombre pour nous soutenir, et on fera de notre mieux pour leur offrir un titre cette saison, mais il ne faut pas s'enflammer après une victoire. Vous étiez l'un des meilleurs joueurs sur le terrain, et le sélectionneur national, Vahid Hallillodzic, était présent à Tizi Ouzou... La sélection nationale demeure le rêve de tout joueur et je souhaiterai bien que Vahid Halilhodzic me donne la chance de prouver mes qualités.
