«Egaler le record du grand Gaouaoui m'honore» En rude concurrence avec le portier international de l'USM El Harrach, Azzedine Doukha, Rais Ouaheb a remporté pour le troisème de suite le trophée du Meilleur gardien de but algérien de l'année 2012. Une distinction certes commentée, mais qui reste amplement méritée compte tenu des performances de l'actuel keeper du Krylia Sovetov Samara, en sélection, notamment lors des dernières rencontres de qualification où il a été décisif à plus d'un titre. Rais a distancé ses concurrents et demeure ainsi indétrônable dans son poste. Rais, d'abord, un petit mot sur la cérémonie du Ballon d'Or que vous découvrez pour la première fois ? Tout d'abord, bonjour. Je tiens à vous remercier pour cette invitation qui m'honore. Franchement, c'est très bien organisé. C'est vraiment un plaisir d'avoir pris part à cette grande fête du football algérien. La présence des grandes personnalités sportives, du sélectionneur national et de Johan Cruyjff, a fait de cette cérémonie un événement de classe mondiale. Vous avez été élu Meilleur gardien de but algérien, votre sentiment ? Je suis très content, ça m'honore, et c'est un bonheur de recevoir ce prix pour la troisième fois de suite. Voilà, ça fait chaud au cœur, c'est un plaisir. Je suis heureux ! Vous égalez un record d'un certain Lounès Gaouaoui, une réaction ? C'est aussi une fierté et un honneur pour moi de pouvoir être à la hauteur de Lounès qui n'a fait que de belles choses pour l'Algérie. C'est quelqu'un que j'estime, c'est un très grand gardien de but que je respecte beaucoup pour tout ce qu'il a donné durant sa carrière. Le Ballon d'Or est décerné aux joueurs algériens les plus performants, dont vous faites partie, vous songez un jour à le remporter ? Pourquoi pas ? C'est vrai que c'est difficile pour un gardien de but de postuler à un trophée pareil, parce que ce sont toujours les joueurs de champ qui sont mis en avant, mais moi je ne perds pas espoir de le soulever un jour. Je suis un compétiteur. C'est vrai, c'est un peu difficile pour un gardien de but puisque même le Ballon d'Or mondial n'a été décerné qu'une seule fois à un gardien, c'était Lev Yachine. C'est un poste ingrat, vous ne trouvez pas ? Pas vraiment, puisque c'est le métier qu'on a choisi depuis qu'on était gamin. Après, comme je viens de le dire, je ne désespère pas un jour de remporter cette distinction, je vais tout faire pour y parvenir, inch'Allah. Sofiane Feghouli, qui succède à Ryad Boudebouz, un mot sur cette consécration ? Soso mérite amplement ce trophée. Il travaille fort bien depuis qu'il est à Valence. Il sort des grands matchs en Espagne. On est tous contents pour lui, bien sûr. Pour le niveau qu'il a atteint à Valenciennes, Kadir méritait aussi de le remporter, mais c'est comme ça. Il y a eu un vote qui a été fait et Sofiane a été élu, c'est comme ça que ça se passe partout, c'est comme la rivalité entre Messi et Ronaldo (rires). Ils sont tous les deux forts techniquement, mais c'est Messi qui est lauréat à chaque fois du Ballon d'Or mondial. Un mot sur l'invité d'honneur qui a remis le Ballon d'Or à Feghouli ? Il n'est pas à présenter. Johan Cruyjff est une légende du football, donc c'est tout à l'honneur du vainqueur et des organisateurs de la cérémonie. Recevoir le trophée des mains de Abdenour Kaoua et en la présence du sélectionneur national, ça vous a fait quoi ? Ça fait vraiment plaisir. Une chose est sûre, ça m'encourage à travailler encore plus dur pour bien préparer la Coupe d'Afrique qui arrive, inch'Allah. Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali ----- Accompagné de son préparateur spécial La journée éclair de Mbolhi à Alger Certains ne vont pas le croire, mais Rais Ouaheb Mbolhi a bien voulu partager avec Le Buteur et El Heddaf l'événement sportif de l'année en Algérie. Arrivé lundi à 14h, dans le même vol que Foued Kadir, Rais est descendu à l'hôtel El Aurassi, où il a élu domicile pour cette journée qu'il a qualifiée de très spéciale. Accompagné de son préparateur spécial, Kamel Bousseliou, le portier international algérien s'est montré très disponible aux différentes sollicitations de ses fans. Calme et très heureux d'avoir été convié à cette cérémonie du Ballon d'Or, Mbolhi, qui a reçu le trophée du Meilleur gardien de but algérien des mains de son entraîneur en sélection, Abdenour Kaoua, était aussi honoré d'avoir rencontré la légende du football mondial, Johan Cruyjff : «C'est une icône du football, ça fait franchement plaisir». La Piazza, le restaurant préféré de Rais et Kadir Pour cette visite particulière à Alger, Rais Ouaheb Mbolhi était très décontracté. A son arrivée à l'hôtel El Aurassi, l'invité du Buteur a eu juste le temps de poser ses bagages avant de prendre la route avec son pote Foued Kadir pour Staouéli. Avec leurs accompagnateurs Bousseliou Kamel et Rachid Handaoui, Foued et Rais se sont dirigés au restaurant La Piazza pour déjeuner. Très complice avec Kadir Le visage très souriant et assez décontracté, Rais Ouaheb Mbolhi dégageait une sérénité totale. Visiblement content d'être là, Rais n'a pas cessé de rigoler. Il ne ratait aucune occasion pour taquiner ou chambrer son ami Foued Kadir. Les deux hommes, qui s'estiment mutuellement, sont très complices. Ils ne se sont d'ailleurs pas quittés d'une semelle : «Foued, c'est la famille. C'est vrai, c'est mon meilleur ami. C'est toujours un plaisir de me retrouver avec lui». --------- Raïs évoque ses contacts avec l'USMA, le CSC et la JSK Durant notre discussion, Raïs Ouaheb M'bolhi a évoqué les contacts avec l'USM Alger, le CSC et la JSK. Raïs n'a certes pas nié les touches qu'il a eues avec les Usmistes, mais il a tenu à préciser que cela n'a pas dépassé le cadre des contacts préliminaires. Interrogé si les Kabyles l'avaient approché, le portier du Krylia Sovetov Samara, a nié tout contact. Sa patience et sa concentration derrière son bon moral Concernant le secret de ce bon moral qu'il affiche malgré le fait qu'il soit resté plusieurs mois sans jouer, Raïs Ouaheb M'bolhi nous a répondu qu'il croyait beaucoup en Dieu et que sa patience et sa concentration sur les prochains rendez-vous de l'EN l'ont aidé à maintenir ses capacités psychologiques intactes. C'est la Hogra qui l'a fait réagir face aux Libyens Raïs Ouaheb M'bolhi n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds. C'est un tempérament qu'il a cultivé depuis qu'il était jeune. Revenant sur les derniers incidents de Casablanca lors du match Algérie-Libye, Raïs nous a signifié que c'était la Hogra des Libyens qui l'a fait réagir. «J'étais révolté de voir mes camarades se faire taper dessus». -------- Gaouaoui : «Je félicite Raïs et je lui souhaite d'autres réussites» «Je suis content pour Mbolhi, c'est un ancien coéquipier, il a égalé mon record, je suis très heureux pour mon ami Rais. Maintenant, il doit encore travailler dur pour remporter ce trophée une nouvelle fois, inch'Allah. Je le félicite très sportivement.» «Doukha a prouvé qu'il est un gardien d'envergure internationale» «Doukha est un bon gardien de but, je ne vous apprends rien. C'est un bosseur qui fait du bon boulot à El Harrach. A mon avis, il a démontré qu'il mérite d'être un gardien d'envergure internationale.» Bousseliou (préparateur spécial de Mbolhi) : «Rassurez-vous, Rais sera prêt pour la CAN» Ancien portier du Paris FC, reconverti en entraîneur de gardiens de but, Kamel Bousseliou s'occupe personnellement de la préparation de Rais Ouaheb Mbolhi. Il nous parle de la forme actuelle de Rais et de sa préparation spéciale pour la CAN : «Je dois dire que Rais a énormément bossé. On travaille à raison de cinq séances par semaine, il se donne à fond et il fait très attention à son hygiène de vie et à sa ligne. Il arrive à l'entraînement très affûté. Raïs n'est pas au mieux avec son club, mais sachez qu'il travaille fort bien sous ma coupe. Et puis il a disputé quelques matchs avec la sélection nationale où il a été assez bon, notamment contre la Libye où il a franchement été décisif sur certaines actions. Il est soumis à un travail spécial très poussé, donc rassurez-vous, il sera bel et bien prêt pour la CAN. Il perfectionne ses qualités et améliore toujours son niveau technique et physique. Je suis très exigeant avec lui, et croyez-moi qu'il est très motivé à honorer son statut de gardien international algérien. Je suis très heureux parce que je suis bien placé pour savoir que c'est un vrai battant, un fonceur qui a toujours été performant, même dans la difficulté. Cette récompense l'encouragera à donner le meilleur de lui-même lors de la CAN».