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Johan Cruyff, une légende dans les rues d'Alger
Publié dans Le Buteur le 20 - 12 - 2012

«Madjer sera-t-il présent à la cérémonie ?» «L'Espagne ne doit pas être loin d'ici.» «Par votre bide, j'ai su que vous êtes cuistot !»
Avant même son officialisation, l'information de la venue de Johan Cruyff a pu filtrer et se répandre comme une traînée de poudre parmi certains confrères. L'un d'eux nous a appelé pour confirmer l'info et avoir le scoop en premier. «C'est vrai que vous avez invité Cruyff à la cérémonie du Ballon d'Or algérien ? », nous a-t-il demandé. «Et vous, vous pensez que Cruyff accepterait de venir en Algérie ? » «J'avoue, a-t-il répondu, que le Buteur et El Heddaf nous ont habitués à voir des stars déambuler dans les rues d'Alger, mais Cruyff, je ne crois pas que ce soit possible. Il s'agit quand même d'une légende de football. » A la rédaction même du journal, quand les journalistes ont appris que l'invité d'honneur de la 12e édition du Ballon d'Or était Cruyff, ils n'ont pas voulu y croire avant de l'avoir vu en chair et en os.
Première rencontre au consulat d'Algérie à Barcelone
Une fois que Cruyff a accepté d'assister à la cérémonie de Barcelone, il fallait accélérer la procédure d'obtention du visa. Une demande a été faite et les responsables du consulat, à leur tête Madame la consul, ont promis de faire le nécessaire, mais en posant une seule condition : que Cruyff vienne lui-même récupérer son passeport. «Vous savez, nous a dit un responsable du consulat, ce n'est pas tous les jours qu'une personnalité aussi respectée que Cruyff vient solliciter un visa. » Informé, Cruyff n'a pas trouvé d'inconvénient à accepter l'invitation des responsables consulaires algériens. «Je suis retraité ; j'ai tout mon temps et je viendrai avec plaisir », a-t-il rassuré.
C'était la fête au consulat
Le 28 novembre à 11h exactes, «El Flaco» (Ndlr, «Le maigre», surnom de Cruyff à Barcelone), était devant la porte du consulat d'Algérie à Barcelone. En traversant le hall de la villa où des Algériens installés en Espagne attendaient de régler leurs soucis administratifs, des «Ooooh !» d'admiration fusaient. Cruyff salua tout le monde modestement avant de pénétrer dans le bureau de Madame la consul. Après avoir rempli quelques documents, Cruyff a été convié à boire un thé algérien. «Ici, vous êtes en Algérie et la meilleure manière de vous souhaiter la bienvenue est de vous convier à un thé», lui a dit la consul.
«Madjer sera-t-il présent à la cérémonie ?»
Cela parlait de l'histoire d'Algérie, de la fondation de Cruiyff, mais aussi et surtout de football. Et la première phrase de Cruiff lorsqu'on a parlé du foot algérien était la suivante : «Est-ce que Madjer sera à la cérémonie ? C'est un joueur que j'aime beaucoup.» Lorsqu'on lui confirmé la présence de l'homme à la talonnade, Cruyff était rassuré. Il savait qu'il allait partager quelques moments avec un homme avec lequel il partage au moins une chose : l'amour du beau jeu. En deux temps trois mouvements, le visa lui a été délivré. L'occasion pour les employés du consulat d'immortaliser l'événement en prenant des photos avec leur illustre invité.
Surpris par la blancheur d'Alger
Le 17 décembre, jour du Ballon d'Or, nous avons joint Francesc, l'un de ses meilleurs amis, pour lui demander si Cruyff était avec lui à l'aéroport. «Oui, nous sommes bien là et nous venons juste de passer la police des frontières», nous a-t-il dit de sa voix très calme. Dans l'avion, Cruyff s'est montré très curieux en posant plusieurs questions sur l'Algérie. Lorsque l'avion a entamé sa descente à Alger, les premiers mots de Cruyff étaient élogieux : «C'est une ville blanche», a-t-il lancé sans connaître le surnom d'Alger la Blanche. «C'est une région montagneuse comme Barcelone et les villes méditerranéennes», a-t-il commenté.
Il demandait tout même le prix de l'essence
Durant tout le voyage, Cruyff s'est montré extrêmement curieux par rapport à l'Algérie et à son histoire. De la guerre d'Algérie, aux richesses souterraines de notre pays en passant par le tourisme, nos journaux et même le prix du pétrole : tout est passé. Il fallait une bonne dose de connaissances pour assouvir la curiosité de notre invité. Mais à chaque fois, la discussion bifurquait sur le football et là, nous avons vraiment été surpris par les connaissances de Cruyff sur l'Algérie du football. Il savait que les Verts étaient qualifiés à la CAN et qu'ils étaient allés en Coupe du monde grâce à leur match historique face à l'Egypte.
14h. L'histoire retient : «Cruyff en Algérie»
A 14h, le responsable de la sécurité est venu nous annoncer que l'avion qui transportait Cruyff, ses amis, Feghouli et les représentants du FC Valence, venait juste d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediène en nous demandant de désigner un représentant du Buteur pour aller l'accueillir à la porte de l'avion. L'une des légendes du football mondial venait de poser les pieds pour la première fois dans notre pays. Un moment historique pour l'Algérie, pour le football algérien et pour le Ballon d'Or algérien.
Plus sollicité que Butragueno, Cannavaro et les autres
De l'avis de Gonçal, l'ami du Buteur et d'El Heddaf, qui accompagnait Cruyff et qui était déjà avec Butragueno, il y avait beaucoup de monde au salon d'honneur. «Largement plus qu'il y a deux ans avec Butragueno», nous a dit Gonçal. Et plus encore que Cannavaro et toutes les fois précédentes. Tout le monde voulait saluer les stars du Ballon d'Or, Feghouli et Cruyff : les agents de sécurité, les gens de la presse et les rares privilégiés qui ont pu accéder au salon d'honneur. Cruyff répondait avec le sourire à toutes les sollicitations.
Ce n'était pas encore Hollande, mais c'est tout comme
Lundi dernier, Alger était bouchée partout, un peu plus que d'habitude. Il fallait, donc, défricher le chemin pour rejoindre le siège du Buteur, première étape de la visite de Cruyff en Algérie. Les motards et les membres de la protection rapprochée qui nous accompagnaient faisaient admirablement bien leur travail sous les yeux curieux de la population qui pensait que le Président français était déjà à Alger. Qu'à cela ne tienne, Hollande ou Cruyff, cela prouve surtout que l'Algérie est redevenue une destination privilégiée des hommes importants de ce monde.
Le siège du Buteur plein à craquer pour accueillir la légende
Grâce aux membres de la protection rapprochée, nous avons mis quelques minutes à rejoindre le siège du journal pour la visite traditionnelle des stars qui défilent chez nous depuis quelques années déjà. Le siège était plein à craquer. Pour tout l'or du monde, les employés du Buteur et d'El Heddaf ne voulaient rater l'occasion de prendre une photo avec leur invité de marque.
Le directeur l'invite à des gâteaux traditionnels
Une table bien garnie à laquelle le directeur du Buteur et d'El Heddaf l'a conviée attendait Cruyff et ses accompagnateurs avec, notamment, de succulents gâteaux traditionnels. Le père spirituel du Barça n'en demandait pas tant invitant lui-même ses accompagnateurs à en profiter. Cruyff répondait favorablement à toutes les sollicitations sans jamais perdre son sourire. La file d'attente semblait ne plus prendre fin sans que cela ne dérange en rien le Hollandais volant.
«L'Espagne ne doit pas être loin d'ici»
Il fallait montrer à Cruyff ce qu'on possède de plus beau depuis notre siège : la vue imprenable sur la baie d'Alger. «Avec une telle vue, vous ne vous fatiguerez jamais de travailler», a plaisanté Cruyff qui nous a demandé combien de kilomètres séparaient Alger des côtes espagnoles. «L'Espagne ne doit pas être loin d'ici ; ça ne peut pas dépasser les 450 kilomètres», a-t-il commenté en admirant l'immensité de la mer pour, ensuite, rejoindre le bureau pour commenter ses propres photos qui retraçaient sa richissime carrière de footballeur et d'entraîneur.
François Hollande a avancé sa visite
De retour du siège de nos deux journaux, le cortège de Johan Cruijff a pris la destination de l'hôtel El Aurassi où la délégation est descendue. A cette heure de la journée, Alger ne désemplit pas. Les voitures roulent au pas, créant un embouteillage fou qui colle à l'image de la capitale. Le cortège, toutes sirènes hurlantes, s'enfonce au beau milieu, se fraie un chemin et disparaît des regards curieux des passants qui pensaient naïvement que François Hollande, le président français, avait avancé sa visite de deux jours ! Mais il y avait quand même certains «privilégiés» qui ont été mis au parfum de l'arrivée prochaine de Johan Cruijff à l'hôtel. L'occasion était trop belle pour éprouver une quelconque flemme à faire le pied de grue des heures durant à la réception, qui pour serrer la main de l'architecte du grand Barça, qui pour se faire prendre en photo. Un véritable tohu-bohu s'en suivi sous le regard amusé des employés de l'hôtel. Le Hollandais, en charmeur de foules qu'il est, s'est laissé faire sans ronchonner. Très souriant, il recevait ses «hôtes» chaleureusement. De quoi vous donner le sourire en banane sur la photo. Encore heureux !
Toujours aussi charmeur de foules
Johan Cruijff ne devait pas s'éterniser. Même s'il le voulait, il était bien obligé de prendre congé de ses fans pour aller déjeuner. Le timing est serré par l'impatience du temps qui s'égraine à vitesse grand V. Au menu, la vielle Casbah que Johan Cruijff était curieux de découvrir. Pour ce faire, lui et ses accompagnateurs ont avalé leur déjeuner en une ou deux bouchées et voilà que le cortège se met de nouveau en branle. Un motard de la Police nationale nous ouvre la route. Les Berlines s'enfoncent l'une après l'autre, pied au plancher et... « re» bonjour Alger-Centre !
Comme Laurent Blanc et bien d'autres
A 17h sonnantes, le cortège arrive au pied de la Casbah, toujours aussi digne et accueillante, malgré le poids pesant des années. Cette Casbah intimement liée au Ballon d'Or par l'hospitalité dont elle faisait preuve à chacun de nos prestigieux invités, à commencer par un certain Laurent Blanc marqué par sa simplicité. Comme la Casbah sait donner à ceux qui veulent recevoir, Johan Cruijff était le bienvenu !
«Johan Cruijff, vous êtes le bienvenu à la Casbah !»
Qui se souvient de Johan Cruijff ? Celui-ci pensait pouvoir passer inaperçu, bien que sa présence au beau milieu de toute une délégation trahissait sa notoriété. Alors qui se souvient de Johan Cruijff. Tous ceux que nous avons croisés ne l'ont jamais vu jouer. Ceci est une certitude. Les moins jeunes n'ont pas vu le Hollandais volant dans ses œuvres, mais le reconnaissent pourtant. «M.Yohan Cruijff, vous êtes le bienvenu chez nous à la Casbah !», lui ont lancé des passants. A travers leurs sourires accueillants, notre hôte se savait le bienvenu. Il n'est pas besoin de lui traduire chaque mot qui se dit.
Parfois, un simple regard, un sourire vous met vite à l'aise. Certains passants ont faire preuve de toupet plus que d'autres. Ils sont venus, lui ont serré la main, ont bien prononcé son nom pour lui faire comprendre qu'ils savaient à qui ils avaient à faire, et lui ont souhaité de bons moments à la Casbah. Un plaisir !
Il voulait voir la mer, il a eu un «Clasico» !
La Casbah est la Casbah. Pleine d'authenticités et de savoir-vivre à l'ancienne qui ont beaucoup plu à notre hôte. Johan Cruijff voyait Alger tout en bas. Il voulait voir la mer. Un spectacle s'offrait à lui. Du déjà vu ! Un Clasico à la Casbah, il fallait voir. Deux bandes de bambins qui jouent Cristiano Ronaldo et Messi. Les enjeux sont différents, mais la passion est la même et chez ces jeunes qui courraient dans tous les sens et chez Johan Cruijff qui est resté un moment à suivre les débats avec l'attention et la concentration qu'on lui connaissait à l'époque où il coachait sur le banc du Barça.
Visca Barça
Réellement, Johan Cruijff venait en territoire conquis. Il l'a vite su grâce à des graffitis désinvoltes qui criaient gloire au FC Barcelone. La Casbah lui est conquise ? A savoir, bien que des «Visca Barça» affichaient un penchant certain pour le club catalan. Une image aussi amusante que significative pour Johan Cruijff. Mais à la Casbah, il y a de tout. Des fans du Barça, du Real...mais aussi de l'Ajax Amsterdam, club de cœur de Johan Cruijff. Un fan du club hollandais, perché du haut de sa fenêtre, a failli sauter de joie en voyant Johan Cruijff en bas de sa maisonnette. Il dévale l'escalier et sort tout haleté dans la rue à la rencontre de la star. Et notre supporter n'a pas fait que le saluer. Il l'a invité à rentrer chez lui et lui a servi un beau paysage, la mer en toile de fond, du haut de sa terrasse. Il avait insisté pour que nous prenions le thé, on s'est excusé. Le temps presse.
«Par votre bide, j'ai su que vous êtes cuistot !»
Mustapha, un fan de la première heure de l'Ajax Amsterdam, a mis Johan Cruijff très à l'aise. Les deux hommes ont échangé avec plaisir. Taquin, Yohan Cruijff distille gentiment une petite remarque qui a beaucoup faire rire Mustapha. «Par votre bide, j'ai immédiatement su que vous êtes cuisinier.» En effet, Mustapha est bel et bien cuistot. Chez lui, à la rue Tanger, le poisson est cuisiné avec passion. Un vrai délice qu'on aurait aimé partager avec notre hôte, mais comme le temps presse, il fallait rentrer à l'hôtel.
«Prenez soin de la Casbah !»
Johan Cruijff a aimé la Casbah. Sincèrement. Une sincérité qui s'est traduit par la remarque qu'il nous a faite sur la nécessité de prendre soin de ce patrimoine national. «Prenez-en soin !», a-t-il insisté. Une architecture comme ça, il en a vu ailleurs. «A Amsterdam, à Barcelone, il y a des quartiers semblables. A chaque grande ville ses similitudes.» On tâchera.
Il nous reçoit dans sa chambre, avec une chaussure à la main
De retour à l'hôtel El Aurassi, nous avons invité Yohan Cruijff à regagner sa chambre pour se reposer un peu et éventuellement prendre une douche et se changer, avec la promesse de se revoir plus tard. Mais comme le temps presse, nos retrouvailles étaient plus proches qu'on l'avait prévu et nous voilà devant la chambre 418. Celle de Yohan Cruijff. Nous tapons à la porte. Toc ! Toc ! Cruijff nous ouvre avec le sourie, une chaussure à la main. Rassurez-vous, il ne nous chassait pas ! La star était en train de se changer quand on s'était présentés. Pour ne pas nous faire attendre, il ouvrit avant même d'avoir fini de s'habiller. Humilité quand tu nous tiens ! «Entrez et surtout faites comme chez vous», a-t-il insisté tout en continuant de s'habiller. Le grand Johan Cruijff devant vous, une chaussure à la main qui se dépêchait de s'habiller... un moment privilégié.
Apprendre salamou aâlaïkoum, un enjeu !
Yohan Cruijff, qui a vite fait de se préparer, jouait aux mots fléchés, en attendant que le cameraman finisse d'ajuster son matériel, a répondu à nos innombrables questions, a demandé avant de quitter l'hôtel pour la Coupole, théâtre de cette 12e édition du Ballon d'Or, à apprendre à saluer l'assistance en arabe. Yohan Cruijff n'a pas seulement appris à le dire, mais il a insisté à bien le prononcer. Il entre sur la scène, très élégant, le Ballon d'Or algérien entre les mains, le pose sur le pupitre et lance à l'assistance : «Salamou aâlaïkoum !» La salle applaudit. De l'élégance à l'état pur.
Un salon vraiment VIP
A la Coupole, les personnalités arrivaient l'une après l'autre. Toutes se sont rejointes au salon d'honneur où notre Rabah Madjer national passait presque pour le maître de céans, tant sa sympathie et sa popularité ne cessent de grandir. Chassé croisé de champions. Yohan Cruijff, Rabah Madjer, Vahid Halilhodzic... Sofiane Feghouli, le salon était vraiment VIP. Les retrouvailles étaient chaleureuses. Les discussions s'enchaînent. L'ambiance s'emballe. L'esprit du Ballon d'Or, c'est aussi ça ! Unir et réunir.
Au revoir et merci !
Incontestablement, Johan Cruijff a rehaussé cette 12e édition du Ballon d'Or algérien par sa classe et sa légende. Un invité de marque qui a marqué les esprits. Les nôtres d'abord, par sa générosité et son humilité. Puis l'assistance, par sa popularité et son charisme qui n'ont pas pris une ride. Johan Cruijff a fait bon hôte. Il a discuté, apprécié, salué des gens, parlé à la presse, remis le Ballon d'Or à Feghouli. Bref, il a satisfait tout le monde. A minuit tapante, il nous quitte. Au revoir et merci !


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