«Cette confiance que me témoigne monsieur Saâdane me pousse à redoubler d'efforts pour lui rendre la pareille. » * Comment allez-vous durant ce mois de Ramadhan ? Très bien, même si avec le programme des entraînements c'est un peu difficile à vivre. Mais je tiens le coup malgré tout. J'essaie de m'accrocher au travail pénible du biquotidien, comme je peux. C'est sûr que ce n'est pas facile à vivre avec l'intensité et la charge qu'on reçoit à la Lazio, mais dans l'ensemble ça va. J'essaie de montrer que je suis là, sans me plaindre, même si j'avoue que j'ai perdu un peu de poids. * Certains journaux ont écrit que vous ne faites pas le Ramadhan. On sait que ça vous regarde, mais qu'y a-t-il de vrai dans cette histoire, si cela ne vous gêne pas d'en parler ? Franchement, je ne voudrais pas trop m'étaler sur ces choses-là, car il s'agit bien de ma vie privée. Mais sachez juste que ces écrits sont dénués de tout fondement. Les journalistes écrivent ce qu'ils veulent et moi je sais ce que je fais pour respecter les préceptes de Dieu. A commencer par la discrétion dans notre relation avec Dieu. Je n'ai pas besoin de crier sur tous les toits pour dire que je suis Musulman et je jeûne. Ça ne me ressemble pas. En plus, notre religion requiert une totale discrétion dans sa pratique. C'est pour cela que je ne veux pas trop parler de ces choses-là et encore moins faire des démentis aux journalistes. * Vous n'avez pas joué le premier match du Calcio. Peuton savoir pourquoi ? Je n'ai pas joué le match de la Supercoupe d'Italie à Pékin en raison des appréhensions du coach après ma petite blessure au coup du pied deux jours avant la rencontre, et je pense que le coach n'est pas encore certain que je suis en pleine forme. Il est libre de faire le jugement qu'il veut. Peut-être qu'il pense que je ne suis pas encore assez en forme. C'est tout. * Ce n'est pas un problème d'ordre relationnel avec le coach, non ? Non pas du tout. Mais comme vous insistez, je vais vous faire une petite confidence. J'ai effectivement un problème d'ordre administratif avec le club. C'est ce qui complique un peu les choses pour moi actuellement. J'avoue que moralement ce n'est pas tout à faitça. * C'est quoi ce problème au juste ? Je suis désolé, mais je ne peux pas en dire plus, car il s'agit de quelque chose de personnel. Je n'ai pas pour habitude de parler de ces choses-là à la presse. * Peut-on comprendre que si vous recevez des offres d'autres clubs vous quitteriez la Lazio ? Si un club respectable me fait une offre intéressant, pourquoi pas ? Je ne dirai pas non pour un club ambitieux. Il suffit que l'offre émane d'un club de l'envergue de la Lazio et de mon statut. De plus, aujourd'hui, non seulement j'appartiens à la Lazio, mais je suis également international algérien. Je dois donc faire honneur à tout cela et ne pas me brader au premier venu. C'est une question de principe. * On a évoqué votre nom du côté de l'Udinese. Qu'en est-il au juste ? La seule partie qui a évoqué ce contact, c'est la presse. Personnellement, je n'ai pas reçu d'offre de qui que ce soit. Ni de l'Udinese, ni de Cagliari, ni de Palerme. Ce sont les journalistes qui en font écho. Mais moi, en tant que premier intéressé, je vous dis que jen'ai encore eu aucune proposition dans ce sens. * Saâdane vous a retenu dans la liste des convoqués pour le prochain stage. Cela vous change de ce que vous vivez avec la Lazio, non ? C'est sûr que la confiance de monsieur Saâdane me donne envie de me surpasser. Entre ce que je vis avec le club et les joies au sein de l'équipe d'Algérie, c'est la nuit et le jour. Avec l'EN, je suis comblé en tous points de vue. Et c'est ce dont a besoin un joueurpour donner le meilleur de luimême. Je répondrai à la convocation avec un grand plaisir. * On sent que l'EN vous remonte le moral à chaque fois, non ? C'est sûr que cela me booste de penser que je vais aller rejoindre la sélection de mon pays. C'est un grand réconfort pour moi, surtout dans l'état actuel des choses. Cette confiance que me témoigne monsieur Saâdane me pousse à redoubler d'efforts pour lui rendre la pareille. Je vais me surpasser pour mériter sa confiance et lui donner raison de m'avoir retenu. L'équipe nationale est, pour moi, une sorte de bouffée d'oxygène. Ça me remonte le moral et me donne des ailes. C'est donc toujours un plaisir pour moi d'y retourner pour retrouver les amis comme Ghezzal, Saïfi, Ziani et tous les autres. Entretien réalisé par Ahmed Lakrou