«J'aimerais être sélectionneur du Portugal avant de finir.» «La LDC est un objectif mais pas une obsession.» Invité exceptionnel de “Luis Attaque", mercredi sur RMC, l'entraîneur portugais du Real Madrid, José Mourinho, a évoqué de nombreux sujets concernant le club de la Maison Blanche, mais aussi ses souvenirs et surtout ses objectifs pour le futur, lui qui est plus que jamais annoncé sur le départ dès la fin de saison. «La LDC est un objectif mais pas une obsession» Incapable de lutter avec le Barça pour le titre de champion en Liga, le Real Madrid devra se concentrer uniquement sur la Coupe du Roi mais surtout la Ligue des Champions pour sauver sa saison : «La Ligue des champions est un objectif, mais il ne faut pas en avoir l'obsession. Il faut savoir que d'autres équipes ont la possibilité de gagner la compétition, assure le coach madrilène. Quand tu dis « je veux gagner», les autres disent la même chose et ont le potentiel pour le faire. Mais c'est une chose qu'il faut travailler. Particulièrement cette saison, où on ne gagnera pas le championnat. Il faut penser à la Ligue des champions et à la Coupe du Roi.» A noter que le Real affrontera Manchester United en 8es de finale. «Une relation individuelle différente avec chaque joueur» José Mourinho, l'entraîneur du Real Madrid, donne l'impression d'un homme qui ne faut plus l'unanimité au sein du vestiaire, avec des relations tendues avec ses joueurs, comme Casillas ou Ronaldo récemment. Le Special One a profité de l'occasion pour donner sa vision des règles à respecter dans un vestiaire : «Tous les joueurs sont différents. Les hommes sont différents. Les joueurs sont des hommes, et il faut avoir une relation individuelle différente avec chacun. Dans le même temps, tu es le leader d'un groupe, et il faut avoir les mêmes règles pour tous. Tout le monde sait que dans un groupe de travail, il y a forcément un ou deux joueurs spéciaux. Mais pour gagner, ils ont besoin de tout le monde et l'entraîneur a besoin de tout le monde. Tu vas gagner avec le grand talent de quelques joueurs, mais aussi avec le grand travail des autres. Pour moi, les joueurs qui sont techniquement spéciaux, dans le groupe de travail, ce sont exactement les mêmes que les autres.» «Entre Benzema et Higuain, le choix est difficile» L'attaquant français Karim Benzema a connu des moments difficiles au Real Madrid. Mais depuis l'arrivée de José Mourinho, il a su franchir les derniers paliers et devenir l'un des meilleurs attaquants au monde. Et pourtant, l'ancien joueur de l'OL démarre aussi des rencontres importantes sur le banc de touche, faute à une concurrence savamment entretenue par José Mourinho, qui n'hésite jamais à faire confiance à l'Argentin Higuain : «En ce moment, l'unique problème, c'est le problème du plus grand. Tu ne peux pas avoir seulement un grand avant-centre. Il en faut minimum deux. J'ai Karim et Higuain et c'est difficile pour tous les deux de savoir qu'ils ne peuvent pas jouer tous les matches», a expliqué le Special One, avant d'ajouter : «La concurrence est très très importante, mais elle peut donner au joueur un peu de frustration. Il veut jouer 90 minutes, tout le temps. Et quand tu as deux grands joueurs, tu ne peux pas faire ça. Quand tu as un grand avant-centre et un deuxième avec beaucoup moins de qualité, tu peux faire ça. Mais Higuain, c'est aussi un grand joueur. Pour élever le niveau de confiance d'un joueur, tu ne peux pas faire mal à un autre. Ce sont seulement des petits problèmes de frustration à quelques moments. Mais tu peux anticiper. Quelquefois, nous jouons avec les deux, mais souvent c'est impossible. Ce sont des petits moments de frustration que nous devons apprendre à vivre», a-t-il conclu. «Zizou c'est Zizou, il faudrait qu'il soit un grand entraîneur» Après avoir collaboré ensemble au Real Madrid, José Mourinho n'a pas raté l'occasion de donner son avis sur la volonté du légendaire milieu de terrain Zinédine Zidane d'endosser le costume d'entraineur ou sélectionneur très prochainement : «C'est un homme de football, un homme très intelligent. S'il peut faire le transfert de son intelligence de jeu en tant que joueur jusque sur le banc, ça marchera. Zizou c'est Zizou, en France bien sûr, mais aussi pour toutes les personnes qui aiment le football. J'aimerais le voir sur un banc de touche. Pour être un entraîneur, quand tu as été un grand joueur, il faut être un grand entraîneur. Tu ne peux pas avoir une grande carrière de joueur et être un entraîneur moyen. Zizou a les moyens pour l'être. Pour son bonheur, je pense qu'il faudrait qu'il soit un grand entraîneur." «Paris mérite un grand club qui gagne des titres» Même s'il est toujours l'entraineur du Real Madrid, le non du portugais est souvent annoncé comme le prochain entraineur du PSG : "Pourquoi pas ? Beaucoup de personnes parlent de moi à Paris. Mais il faut être vrai. Il faut dire que je connais le président Nasser. Mais je n'ai parlé avec lui qu'une fois et c'était avant qu'il achète le club. Je suis ami de Carlo Ancelotti et de Leonardo. Je leur souhaite beaucoup de succès et qu'ils n'aient pas besoin d'un autre entraîneur. Le projet du PSG est un projet fantastique. Carlo (Ancelotti) est un grand entraîneur en Europe avec un CV très bon. Dans les grandes villes d'Europe, tu as Londres, tu as Madrid, tu as Milan, et tu as Paris. Paris a besoin d'être une grande ville de football, a besoin d'un grand club, qui est champion, qui joue en Ligue des Champions et qui la gagne un jour. C'est maintenant une ambition que le PSG et la ville de Paris peuvent avoir." «L'Angleterre, c'est mon premier amour» L'ancien coach de Chelsea, aujourd'hui au Real Madrid, a réitéré son amour pour le football anglais, lui qui n'hésite jamais à déclarer sa grande flamme pour l'Angleterre : «L'Angleterre, c'est mon premier amour. Ca marque. Ma femme est mon premier amour, mais l'Angleterre est mon premier amour au niveau du football...... L'Angleterre pour moi, je vous l'ai dit, c'est une passion. J'ai fait trois années là-bas et je veux y retourner un jour, mais ce n'est pas la priorité. En football, je vis au jour le jour. Je pense au match que j'aurai demain ou après-demain. C'est ça, la vie d'un entraîneur.» «L'Inter Milan ? Plus qu'un club, une vraie famille !» S'il adore l'Angleterre, José Mourinho a tenu à rendre hommage aussi à son ancienne équipe, l'Inter Milan, avec qui il a notamment remporté la Ligue des champions et la Serie A (2010), avant de rejoindre le Real Madrid : «L'Italie, c'est le pays de la tactique. C'est une expérience que je voulais vivre. J'arrive dans un club qui n'est pas un club (l'Inter Milan). C'est plus qu'un club. C'est une famille comme je n'en ai jamais trouvé dans le football. L'Inter Milan, c'est une famille incroyable. C'est le club de la famille Moratti. C'est un groupe extraordinaire et pour moi, ça a été deux années incroyables au niveau sportif et au niveau personnel. Nous avons fait le triplé (Ligue des champions, Scudetto, coupe d'Italie), et j'ai eu le sentiment de donner quelque chose que la famille attendait. L'Inter, c'est aussi ma maison.» «J'aimerais être sélectionneur du Portugal avant de finir» Si José Mourinho n'a rien laissé transparaître quant à l'identité de sa future destination en club, il assure en revanche qu'il ne mettra pas un terme à sa carrière d'entraîneur sans repasser auparavant sur un banc au Portugal. Mais un ban bien précis, avoue l'entraîneur du Real Madrid : celui de la Selecçao : "Le Portugal, c'est la maison. Après mon expérience avec Porto (de 2002 à 2004, ndlr), j'ai voulu avoir une carrière différente. C'était le moment de partir, en 2004. J'y retournerai un jour. Pas pour un club. Pour la sélection, ou pour rentrer à la maison, pour terminer. J'aimerais être sélectionneur un jour. Les gens au Portugal attendent cela, je pense. Et je veux vivre cette expérience, entraîner pour mon pays et vivre une Coupe du Monde ou une Coupe d'Europe. J'ai failli le faire avec l'Angleterre, en 2007 ou 2008, mais pour moi, la sélection, c'est le Portugal. Je ne peux pas dire jamais, mais je pense que ce sera avec le Portugal." ------------ Perez et les cadres refusent de lâcher Mourinho Si le Real Madrid a relevé la tête sportivement depuis le début de l'année 2013, la tension est donc toujours plus que palpable autour du club, la presse madrilène cultivant un antagonisme profond avec Jose Mourinho, au point de pousser Marca a annoncé dans son édition d'hier : «Président, soit c'est Mourinho, soit c'est nous !» Une information qui a fait l'effet d'une bombe en Espagne, la gazette madrilène affirmant qu'Iker Casillas (premier capitaine) et Sergio Ramos (deuxième capitaine) avaient clairement fait comprendre à leur président que plusieurs tauliers du vestiaire pourraient quitter le club si Jose Mourinho, sous contrat jusqu'en 2016, venait à rester au Real Madrid cet été. Peu habitué à commenter les sujets d'actualité de son club, Florentino Pérez est sorti de ses habitudes pour démentir publiquement et fermement l'information, et tacler au passage l'attitude de la presse locale lors d'une conférence de presse qui a duré dix minutes seulement : "C'est totalement faux. Lors de ce repas que nous avons eu ensemble, l'ambiance était très détendue", a lancé Perez, très énervé, s'attaquant ensuite aux médias. "Je respecte la presse, mais il y a des limites éthiques qui doivent être respectées. Même si je comprends que certains aimeraient bien voir José Mourinho ou moi-même hors du club. On essaye de déstabiliser le club et je ne peux pas le supporter", a ajouté l'homme fort du Real Madrid. De leur coté , Iker Casillas et Sergio Ramos, les deux capitaines du Real Madrid, ont tenu à démentir cette information par le biais d'un long communiqué publié sur le site officiel du club. Casillas absent contre Man United Le portier du Real Madrid, Iker Casillas, blessé par son coéquipier, Alvaro Arbeloa, lors de la rencontre face à Valence mercredi soir en Coupe du Roi (1-1), sera absent des terrains entre six semaines et trois mois. Souffrant d'une fracture à la base du premier métacarpe de la main gauche, le portier espagnol manquera les huitièmes de finale de la Ligue des champions face à Manchester United.