L'arbitrage : «L'arbitre nous a vraiment tués» La tactique : «Je ne regrette pas mes choix !» L'attaque : «Il nous manque un tueur devant» L'entraîneur national, Vahid Halilhodzic est revenu, hier, de manière plus détaillée sur la défaite amère concédée face aux voisins Tunisiens. Lors de la conférence de presse organisée au centre des médias du Royal Bafokeng Stadium, Halilhodzic a notamment fait le point sur les raisons de cet échec qui a mis l'équipe nationale dans une situation très difficile avant l'empoignade désormais décisive contre le Togo. D'emblée, Halilhodzic affirme que ses joueurs avaient du mal à digérer ce revers essuyé contre la Tunisie : «Comme je l'ai dit après le match, la déception est totale, après cette défaite pas du tout méritée contre la Tunisie. Cela fait trois mois qu'on préparait ce match et finalement, on s'est fait battre de la manière la plus rageante.» «Les larmes versées sont celles de la déception» Très affecté, le coach avait du mal à dissimuler son amertume ainsi que celle de ses joueurs : «Le lendemain du match, le réveil était difficile pour tout le monde. La veille, on avait même pleuré, c'est pour vous dire qu'on avait du mal à accepter ce coup du sort. Maintenant, la vie continue. Ce n'est pas fini, il faut se remettre au boulot. Il nous reste deux rencontres à jouer qu'il faudra absolument bien préparer pour nous ressaisir.» Abattu après ce but magnifique de Youssef M'sakni qui a crucifié les Verts d'un maitre tir en pleine lucarne, Vahid Halilhodzic affirme que contrairement à ses protégés, les Tunisiens ont eu 100 % de réussite. «A la 90', le gardien adverse prenait tout son temps pour dégager afin de gagner des minutes, c'est pour vous dire qu'ils étaient déjà très heureux du nul. C'est vrai que n'importe quelle équipe aurait pu fermer le jeu à ce moment de la partie pour éviter de perdre, mais là on a encaissé un but malheureux. M'sakni a eu beaucoup de réussite, on ne peut rien faire contre ce qu'il a enchaîné comme gestes techniques. Le ballon est allé directement mourir en pleine lucarne.»
«Si Kadir, Slimani et Mesbah avaient réussi leurs tentatives, ont aurait assisté à un autre match» Pour argumenter ses dires, Vahid Halilhodzic s'est appuyé sur ce nombre considérable d'occasions créées par ses joueurs dans ce derby maghrébin : «Nous aussi, on a manqué de réussite. Je pense surtout à cette tête de Slimani, à la frappe de Guedioura, à cette belle tentative de Mesbah et surtout à ces deux occasions de Foued Kadir. On a été malchanceux aussi, je prends l'exemple de Slimani qui a trouvé la transversale alors que sur le deuxième tir cadré des Tunisiens, M'sakni place le ballon en pleine lucarne. C'est ce genre de détails qui fait la différence dans des derbys pareils.» ------- L'arbitrage : «L'arbitre nous a vraiment tués» Déçu de la manière avec laquelle il a dirigé, ce derby Tunisie-Algérie, gâché par quelques décisions d'arbitrage, Halilhodzic fustige l'arbitre de ce match : «Je ne comprends pas les décisions de l'arbitre. Sur la faute commise sur Feghouli, il y avait bel et bien penalty. Sofiane a été fauché par le stoppeur gauche de la Tunisie, qui méritait même le carton rouge. C'est honteux, parce que s'il siffle le penalty et qu'on marque après, le match aurait pris une autre tournure. Il y avait aussi un penalty pour la Tunisie, pas très évident, mais il aurait pu le siffler.» « Le défenseur tunisien voulait casser Feghouli en deux » Remonté contre l'arbitrage, Vahid Halilhodzic, qui a tenu à rappeler qu'il ne cherchait pas du tout d'excuses, a cité cette grosse faute commise sur le milieu de terrain de Valence, Sofiane Feghouli, descendu de manière agressive par le défenseur toulousain Aymen Abdenour : «Feghouli a souffert dans ce match, on lui a infligé un marquage strict et à la limite de la correction, comme cette action de la première mi-temps où il a été tout simplement agressé. Tout le monde a vu, ce défenseur tunisien voulait le casser en deux.» « Je ne savais pas que Feghouli était blessé à la mi-temps » «Sur ce coup qu'il a reçu en première mi-temps, Feghouli s'est blessé, mais il ne m'a rien dit. Je ne savais pas qu'il avait mal. C'est un gars courageux qui s'est bien donné dans ce match, mais l'arbitre ne l'a pas protégé.» « On a été supérieurs mais cela ne nous a pas évité la défaite » En homme très pragmatique, Halilhodzic a usé de la langue des statistiques pour défendre ses choix : «On s'est procurés plusieurs occasions, on a tiré 15 fois au but et eux ils ne l'ont fait que quatre fois, donc, vous voyez bien qu'on a été supérieurs. La possession du ballon, et les statistiques du match sont à notre avantage, mais on n'a pas gagné. J'ai vécu mal cette défaite parce qu'on a beaucoup travaillé. J'ai répété plusieurs fois à mes joueurs qu'il fallait faire attention à M'sakni.» ------- La tactique : «Je ne regrette pas mes choix !» Interrogé s'il ne regrettait pas avec un petit peu de recul, certains choix sur le plan du jeu et sur la titularisation de quelques éléments dont le rendement n'a pas été reluisant, Vahid Halilhodzic déclare : «Je n'ai aucun regret, parce que je considère que l'organisation du jeu mise en place a été payante du moment qu'elle nous a permis de dominer les Tunisiens. Comme vous le savez, même si j'avais opté pour un autre schéma de jeu, on aurait pu aussi perdre, parce qu'en football on n'est jamais sûrs de rien.» «Sur le plan du jeu, nous avons surclassé notre adversaire» «Maintenant, pour revenir à votre question, sur le plan des statistiques, on a été bien les plus présents sur le terrain. On a tiré au but plus que notre adversaire et on a eu une domination territoriale tout au long du match. On a été plus de 50 % du temps de la partie dans le camp adverse. Aucune équipe ne l'a fait depuis l'entame de cette CAN. Donc, je ne vois pas pourquoi regretter ce choix.» «Je n'ai jamais prôné la défensive» «Contrairement à ce que vous dites, j'ai opté pour une stratégie vers l'avant. On a produit du jeu, des occasions, mais après, je fais avec ce que j'ai dans mon effectif. Vraisemblablement, on peut dire qu'avec deux ou trois joueurs plus en forme, on aurait pu prétendre à mieux.» «Avec moi, ça joue avec dix récupérateurs, et après...» «J'ai entendu et j'ai lu dans la presse que j'avais opté pour trois récupérateurs, mais avec moi, ça joue avec dix récupérateurs. C'est tout le monde qui attaque et tout le monde qui défend. Il y a deux phases de jeu dans mon schéma. Lorsqu'on perd le ballon, on doit tous aller le récupérer, et cela est valable dans chaque compartiment de jeu.» «Même M'bolhi est impliqué dans la récupération du ballon» «Comme vous l'avez certainement remarqué, même Rais M'bolhi est impliqué dans la récupération. C'est un gardien de but certes, mais il est là pour ratisser les ballons derrière. C'est pour vous dire que dans mon organisation, tout le monde est concerné par le travail défensif. Par contre, les rôles étaient bien définis : Guedioura s'occupait d'organiser le jeu sur la droite et Lacen, sur la gauche, donc, ils avaient aussi un rôle offensif dans ce match que vous n'avez certainement pas pu comprendre.» --------- L'attaque : «Il nous manque un tueur devant» «On n'a pas ce tueur capable de concrétiser nos actions. Il y a aussi le fait que nous avons versé dans un discours euphorique. Certains parlaient de sacre final dans cette CAN, mais moi, je suis toujours resté réaliste. J'avais dit, si vous vous rappelez bien, que nous étions bien capables du meilleur comme du pire. C'est-à-dire que nous étions capables de gagner ce trophée comme on n'est aussi pas à l'abri d'une sortie prématurée. Mais c'est toujours facile d'imputer la faute à Vahid, ça arrange tout le monde comme ça.» «Je ne suis jamais satisfait de mes joueurs après une défaite» Concernant sa réaction envers les joueurs qu'il avait savonnés après le match, l'entraîneur Vahid Halilhodzic, est revenu sur ce discours très franc tenu dans le vestiaire du Royal Bafokeng Stadium : «Je n'ai jamais dit que j'étais satisfait de mes joueurs. Je ne peux jamais l'être après une défaite, c'est mon tempérament. J'ai dit en fin de match, samedi, que je n'avais rien à leur reprocher, mais sur certaines circonstances du match, je m'attendais à mieux. Ils ont tout donné, mais ils ont été naïfs, avec un peu plus d'expérience on n'aurait jamais pris ce but. C'est inadmissible. Une chose est sûre, avec de telles claques on va avancer. On va prendre plus de risques à l'avenir. Je voulais tellement gagner en incorporant quatre attaquants et voilà le résultat, on prend un but qu'on aurait pu éviter.»