A trop être gourmands, les Egyptiens ont négligé le jeûne Dans un entretien accordé au quotidien Al-Doustour, le sélectionneur égyptien sous-entend que s'il n'arrive pas à qualifier son équipe en Coupe du monde il quittera la sélection. * M. Shehata, sincèrement quelles sont les chances de l'Egypte de se qualifier en Coupe du monde ? Nous avons l'espoir de nous qualifier en Coupe du monde, mais des gens veulent casser cet espoir. Pourtant sur le terrain, nous ne sommes pas condamnés, il suffit juste de gagner tous nos matchs, ce qui est dans nos cordes. Je demande donc aux médias de jouer le jeu et de rester derrière l'équipe pour transmettre ce grand espoir qui nous reste au peuple égyptien. * Tout le monde pensait pourtant que le groupe C était largement à la portée de l'Egypte. Que s'est-il passé pour que l'Egypte se trouve dos au mur ? Ce sont les journalistes qui ont dit et écrit que ce groupe était à notre portée, pas nous. En football, il n'y a plus d'hiérarchie, il n'y a plus d'équipe forte et d'équipe faible. Nous avons déjà affronté des équipes sans passé footballistique qui nous ont rendu la vie impossible, moi je n'oublie pas nos matchs en Mauritanie, au Burundi et au Botswana. * N'est-ce pas l'autosuffisance qui va peut-être coûter la Coupe du monde à l'Egypte ? Cette autosuffisance n'émane pas du staff technique ni des joueurs. C'est la presse qui a fait penser au peuple qu'on était dans un groupe facile. Moi, je savais dès le départ que pour aller en Coupe du monde, il faut prouver sur le terrain qu'on est les meilleurs. * Mais sur le papier, l'Egypte n'était-elle pas plus forte avant le début des éliminatoires ? Oui si l'on tient compte de l'histoire récente de l'Egypte avec ces deux dernières CAN remportées avec la manière, mais, personnellement, je n'ai jamais cessé de mettre les joueurs en garde. Je leur disais que notre statut de champion d'Afrique en titre ne nous ouvre pas droit à une qualification en Coupe du monde en leur expliquant que le football va tellement vite qu'il faudrait sans cesse se remettre en question. * Que se passera-t-il si l'Egypte ne se qualifie pas en Coupe du monde ? Cette question on me la pose tous les jours, même mon fils me l'a posée il y a quelques jours. Shoubeïr ne s'est pas non plus empêché de la poser à Samir Zaher. Nous avons réalisé ce qu'aucune nation en Afrique n'a fait avant nous : remporter la CAN deux fois de suite. Le cheminement normal pour cette génération de joueurs, c'est d'aller en Coupe du monde, c'est en tout cas notre souhait à tous. Maintenant si on n'arrive pas à atteindre cet objectif, c'est à la Fédération de prendre des décisions. Moi, si vous me dites il y a la CAN en Angola, je vous répondrai : ça ne m'intéresse pas. * N'êtes-vous pas tenté de remporter la CAN pour la 3e fois consécutive ? Bien sûr que je veux gagner une troisième CAN de suite, mais en étant qualifié en Coupe du monde. Sinon je n'aurai pas la force d'aller en Angola en étant éliminé du Mondial. * Il paraît que vous comptez déposer votre démission si vous ne gagnez pas à Kigali… Il faut que les gens sachent qu'il y a deux choses que je ne ferai jamais dans ma vie : jurer de divorcer et démissionner. Je n'ai jamais fui mes responsabilités durant toute ma carrière d'entraîneur puisque je n'ai jamais démissionné à cause d'une défaite ou d'une élimination. Si on ne gagne pas au Rwanda, je laisserai la liberté à la Fédération de prendre la décision qui arrange le football égyptien car je sais que je ne suis pas éternel à ce poste. Le changement fait partie de la vie et je serai prêt à partir. * Dans une émission télévisée, on a dit que vous avez profité d'un contexte favorable pour réaliser tous ces bons résultats et que vous n'êtes pas le sélectionneur idoine pour l'Egypte… Je sais de qui vous parlez. C'est ce journaliste qui m'accuse de snober la presse et qui affirme que je n'ai fait que tirer profit du grand travail de José Manuel à la tête d'Al Ahly. Ce même journaliste a tout fait pour me mettre sur le dos les supporters d'Al Ahly dans l'affaire El Hadry. Le plus drôle c'est qu'au moment où les étrangers me vouent un grand respect et reconnaissent mes compétences, chez moi je suis un moins que rien. Dommage ! * Que pensez-vous du retour de Mido dans le championnat égyptien ? C'est une grossière erreur, idem pour Amr Zaki. Cela ne va pas arranger les affaires de la sélection. * Comment ça alors que la sélection est composée essentiellement de joueurs locaux ? Mais ces locaux doivent être encadrés par des joueurs habitués au haut niveau. Un sélectionneur a toujours besoin d'avoir sous la main des joueurs évoluant dans les meilleurs championnats d'Europe parce que là-bas le professionnalisme est appliqué à la lettre. Beaucoup de sélectionneurs des équipes africaines pensent le contraire car contrairement à moi, ils ont les joueurs à leur disposition trois jours seulement avec les matchs. L'idée,l c'est d'avoir une bonne ossature de locaux encadrés par des joueurs de haut niveau. * Mais vous n'avez pas voulu prendre Mohamed Zidan... Je ne sais pas si c'est moi qui ne veux pas de lui ou si c'est lui qui ne veut pas de la sélection. * Vous sentez-vous blindé par vos relations à la Présidence ? Je suis blindé par mes résultats et mes compétences. Le fils du Président est un Egyptien et il a soutenu le staff technique dans les moments difficiles comme il l'a fait avec Al Gohary, mais je me sens pas protégé parce que je peux appeler Ala' Moubarak. * Pour conclure cet entretien que craignez-vous le jour du match face au Rwanda ? La seule chose que je crains c'est le jeûne, mais je ne peux pas obliger les joueurs à ne pas jeûner. Je suis vraiment entre deux feux : normalement, les joueurs ne doivent pas observer le jeûne pour être à 100% de leurs moyens, mais je crains qu'ils culpabilisent d'avoir mangé et que cela se répercute sur leur mental. Je demanderai seulement aux joueurs qui décident de ne pas jeûner de ne pas le dire aux autres. Ce serait bien pour tout le monde. In Al-Doustour Rwanda-Egypte aura lieu dans le grand stade Dans un premier temps, les responsables rwandais ont souhaité changer le lieu de la rencontre face à l'Egypte pour la jouer sur un terrain synthétique, mais après la réaction des Egyptiens qui ont menacé de recourir à la FIFA, la rencontre a été maintenue dans le grande stade de Kigali. Celui-là même qui a abrité le match Rwanda-Algérie. Zidan se venge de sa fiancée et reprend avec son ex- Mohamed Zidan, qui n'a pas été retenu par Shehata pour le match Rwanda-Egypte à cause de sa fiancée, l'actrice égyptienne Mey Azzeddine, a décidé de se venger de cette dernière. Depuis quelques jours, il a emménagé dans son nouvel appartement à Dortmund avant son ex-petite amie danoise au grand désarroi de l'actrice égyptienne. Pour enfoncer le clou, Zidan a affirmé au journal allemand Bild que depuis qu'il a repris avec sa petite amie danoise, il se sent mieux : «La preuve, j'ai marqué un but le week-end dernier et je ne compte pas en rester là.» Le ministre des Sports zambien annonce «Après ce qu'on a dépensé pour les Chipolopolo, on exige la victoire» Kenneth Chipungu, ministre des Sports zambien, vient de déclarer à la presse de son pays que l'Etat zambien a dépensé beaucoup d'argent pour permettre aux Chipolopolo de préparer convenablement le match de Blida. «Nous avons dépensé 1,5 milliard de Kwasha (environ 2 milliards de centimes) pour assurer une préparation parfaite à la sélection, nous sommes en droit de leur exiger la victoire face à l'Algérie. Même le peuple zambien veut la victoire car c'est l'argent du contribuable qui a été dépensé pour la sélection», a-t-il notamment dit. A trop être gourmands, les Egyptiens ont négligé le jeûne Mangeront-ils ou ne mangeront-ils pas ? Telle est la question qui taraude l'esprit des supporters égyptiens depuis quelques jours. La coïncidence du match Rwanda-Egypte avec le mois de Ramadhan soulève une problématique nutritionnelle : les joueurs égyptiens doivent-ils jeûner le jour de la rencontre, sachant qu'elle aura lieu en début d'après-midi, alors que le soleil sera à son zénith ? Le débat fait rage au sein de l'opinion publique et, surtout, parmi les joueurs de la sélection. Il est même fait appel à des imams pour délivrer des fetwas autorisant l'équipe à ne pas faire carême le jour du match, conformément au vœu de la Fédération égyptienne de football que le président, Samir Zaher, a vit fait d'annoncer publiquement aux médias égyptiens. Le problème est que des «contre-fetwas» ont été promulguées pour affirmer que le football n'est qu'un jeu et non pas une activité professionnelle indispensable pouvant justifier un manquement au devoir religieux. * Shawki Gharib, Abou Trika et Ahmed Hassan désavouent Samir Zaher Connaissant le profond attachement d'une grande partie des internationaux égyptiens au respect des préceptes de l'islam, il est clair qu'il y en aura, parmi eux, qui jeûneront contre l'avis de leurs responsables. Déjà, deux joueurs ont fait connaître leur position publiquement : Mohamed Abou Trika, qui ne badine jamais avec les devoirs religieux, et Ahmed Hassan, qui l'a annoncé officiellement. Déjà, ils avaient annoncé la couleur en effectuant une omra avant le stage. D'autres joueurs comptent également jeûner le jour du match, même s'ils s'interdisent de l'annoncer publiquement. Si on ajoute à tout cela que le sélectionneur adjoint, Shawki Gharib, a mis son grain de sel en estimant que la décision de jeûner ou non le jour du match est personnelle et doit être laissée à la seule appréciation des joueurs, sans pression extérieure, on comprend que c'est la cacophonie au sein des Pharaons, puisque même les dirigeants ne parlent pas le même langage. Ainsi, il n'est pas certain que, samedi prochain, la fetwa de Dar Al Ifta du Caire soit appliquée au grand dam de Samir Zaher. * L'Algérie et la Zambie, les cheveux dans la chorba Pourquoi toute cette polémique survient-elle en ce moment, à quelques jours du match, alors que le calendrier des matches du dernier tour éliminatoire était connu depuis le mois de décembre dernier ? Il était clair depuis le début que le match Rwanda-Egypte allait avoir lieu en plein mois de Ramadhan. Il était connu également que les Rwandais allaient jouer dans l'après-midi et non pas en soirée. Autrement dit, les Egyptiens savaient à quoi s'en tenir dès le départ, mais n'en avaient pas fait tout un plat. La raison ? Ils étaient tellement confiants dans leur capacité à se qualifier aisément que, pour eux, la rencontre de Kigali n'allait être qu'une parenthèse qu'ils pourraient gérer, même en visant seulement le point du nul, sachant qu'ils seront sous l'effet du jeûne. Dans leur plan de route, ils tablaient sur un total de 7 points en leur faveur à la fin de la phase aller, avec au moins trois points d'avance sur le deuxième (la Zambie, selon leurs calculs) et, par conséquent, la confrontation de Kigali n'aurait été qu'anecdotique. Or, le plan de route n'a pas été respecté car les Zambiens et les Algériens se sont révélés des empêcheurs de tourner en rond et même des cheveux dans la soupe (ou plutôt dans la chorba). Avec un total de 4 points seulement et, surtout, un retard de 3 points sur un rival inattendu, l'Algérie, les données ont changé et le match de Kigali est devenu non seulement important, mais capital. C'est ainsi que l'aspect nutritionnel en est arrivé à disputer la vedette à l'aspect sportif. F. A. S.