La concurrence est rude au poste de gardien de but. Yacine Babouche dit dans cet entretien ne pas discuter le choix du coach, mais qu'il accepte difficilement sa position. A la fin de la rencontre face à Blida, vous aviez le masque de la déception sur le visage. On devine quelles en sont les causes… Je ne pouvais pas arborer de sourire alors que mon équipe venait de perdre un match. On aurait pu gagner cette rencontre. En plus, je n'ai pas joué… Quelles sont selon vous les raisons de cette défaite ? Quand on joue à l'extérieur, il est inadmissible de rater des occasions qui se présentent. Il n'est pas facile non plus de bénéficier d'occasions sur le terrain de l'adversaire quoique, cette fois, on peut dire qu'on a joué sur terrain neutre. On n'a pas su en profiter. On doit dès maintenant réfléchir à la rencontre à venir face au CABBA. C'est difficile quand on est joueur de donner son avis sur la prestation d'un coéquipier, mais on voudrait bien avoir votre avis sur celle de Aouiti… Il n'a rien à se reprocher sur le but marqué par l'USMB. Il y a eu un enchaînement de passes et, à la fin, une balle bien placée de la tête… Blida a profité d'une supériorité numérique au moment de l'ouverture du score… C'est vrai, mais nous n'avons pas su profiter du malaise de cette équipe qui a connu des soubresauts. Elle a limogé un coach et engagé un nouvel entraîneur. On devait profiter de sa situation d'instabilité. Quand les équipes se stabiliseront, on ne pourra plus espérer prendre des points sur leur terrain. Avouez que votre équipe a été trop prudente… En tout cas, le coach n'a jamais dit aux joueurs de se contenter de défendre. C'est une pratique, chez le joueur algérien, dès qu'il évolue à l'extérieur, il se replie instinctivement en défense. C'est ce qui nous est arrivé face à Blida. On aurait pu mener deux à zéro en première mi-temps, malheureusement la chance n'a pas été de notre côté. Avant le démarrage du championnat, les observateurs s'accordaient à dire que vous étiez le titulaire au poste, que s'est-il passé ? Cela est du ressort de l'entraîneur. Il a fait un choix, un choix que je respecte. Je ne vais rien lui demander. Il a peut être jugé que je n'étais pas assez bien pour jouer. Mais si je continue à rester sur le banc des remplaçants, je serai obligé de partir au mercato. Je pourrais jouer titulaire dans de nombreuses autres équipes. Aouiti ne fait pas de faute et le championnat est encore long, il peut arriver beaucoup de choses… C'est sûr, et je l'espère bien. Aouiti a eu sa chance, Il en a profité. Il ne veut plus la lâcher. C'est cela la concurrence. Si l'occasion se présentait à moi, je m'agripperais de toutes mes forces au poste pour ne plus lâcher prise. Il faut savoir que, pour un gardien de but, le banc des remplaçants est la plus mauvaise chose qui puisse lui arriver. Je le répète, je ne veux pas entrer dans les prérogatives de l'entraîneur, mais quel est le joueur qui accepterait de rester sur le banc. Si tu acceptes le banc, tu manques d'ambition (barad galb), un gagne-petit, tu n'as pas le sang chaud. Entretien réalisé par Mouloud B. L'ombre de Frioua Dans cette équipe du CAB, il manque nécessairement, sommes-nous tentés de dire, une locomotive, un train d'enfer, un leader, tout simplement. Il a peut-être manqué au CAB un joueur capable de booster ses coéquipiers, de jouer le rôle de coach sur le terrain. Lazhar Benhacen n'avait pas joué lors de la dernière rencontre, Salim Aribi, non plus, quoique ce dernier ronge son frein à force de ne pas être convoqué. Néanmoins, le plus grand absent dans cette équipe, et qui peut avoir l'étoffe d'un vrai leader, c'est bien Zine Frioua. Son ombre plane sur cette équipe des Rouge et Bleu. On ne s'étonnera pas si le brassard de capitaine lui était normalement destiné. Il a le sang chaud, (har) comme disent les Chouayas, et parfois dans une rencontre la présence d'un élément capable de bousculer ses coéquipiers peut renverser la vapeur. Contre Blida, on n'a pas vu un seul élément essayer de motiver ses coéquipiers sur le terrain, les haranguer. Et le seul à notre sens en mesure d'apporter cette touche c'est bien Zine Frioua. Alors, vivement, le retour de ce fougueux défenseur. Il a bon dos, le défenseur Saber Chebana risque de payer cher le but marqué par Blida en seconde période. Il a eu le malheur de «simuler » une blessure. Les simulations sont une pratique institutionnalisée en championnat. La sportivité, on l'apprend dans les petites catégories, sinon c'est trop tard. Sa sortie avait permis une supériorité numérique des Blidéens, et la suite on la connaît. Mais la sortie de Chebana implique son remplacement par un autre coéquipier qui viendra jouer son rôle en attendant son retour sur le terrain. Et cela n'a pas eu lieu. Il y avait huit éléments à vocation défensive sur le terrain. Un des huit aurait bien pu jouer ce rôle l'espace de quelques instants…