«Plusieurs membres de ma famille seront à Blida le 26 mars» Quand nous nous sommes déplacés à Grenade samedi, c'était juste pour saluer Hassan Yebda et Yacine Brahimi et les féliciter pour leur convocation pour le match du Bénin. Il n'était pas question d'interview, sauf que la discussion était tellement chaleureuse, tellement algérienne, malgré la pluie fine qui s'est abattue hier en milieu de journée sur la belle Grenade, qu'on a proposé au joueur de nous en accorder une, histoire de faire découvrir aux supporters algériens les émotions d'un joueur qui n'aime pas trop s'exprimer dans les médias, après cette première convocation avec l'équipe d'Algérie. Pour ceux qui en doutent encore, Brahimi ne s'est jamais fait désirer, comme le prétendent certains. Il a juste attendu le bon moment pour venir écrire, avec ses jeunes frères de sélection, la belle histoire qui attend les Verts. Une histoire dont les premières lignes seront rédigées le 26 mars, au mythique stade Tchaker, par les Feghouli, Taïder, Brahimi, Ghilas, Belkalem, Slimani et tous ces jeunes loups avides de donner de la joie à un public impatient, lui aussi, de découvrir ses nouvelles stars. Que ressent-on quand on est convoqué officiellement la première pour rejoindre la sélection de son pays ? Pour moi, c'est effectivement la première fois. Ça fait chaud au cœur. El hamdoullah, je suis vraiment heureux, ainsi que tous les membres de ma famille. Une première sélection, c'est toujours quelque chose de particulier. Cela me tenait vraiment à cœur. J'espère, inch'Allah, que nous ferons le meilleur résultat possible face au Bénin. On parle souvent de l'excellente ambiance au sein de la sélection algérienne et du formidable public algérien. Etes-vous impatient de vivre cela de près ? Bien sûr, je suis forcément impatient de porter le maillot de l'Algérie et de connaître mes nouveaux coéquipiers dans dix jours. J'ai regardé énormément de matchs de l'Algérie. Quand on voit les supporters et la ferveur dans les stades, c'est quelque chose d'exceptionnel. J'espère pouvoir découvrir cela. Qui avez-vous appelé lorsque vous avez appris votre convocation ? J'ai appelé mes parents directement et, après, toute ma famille. Tout le monde attendait cela avec impatience, surtout mon père et ma mère auxquels cette convocation tenait vraiment à cœur. Vont-ils assister au match ? Oui, inch'Allah. Il va y avoir des membres de ma famille qui vont aller en Algérie, sans compter d'autres membres du côté de mon père qui vivent en Algérie. Ils iront inch'Allah voir le match. Paradoxalement, cette convocation intervient à un moment où vous avez moins de temps de jeu au sein de votre club. Qu'est-ce qui se passe ? Sincèrement, moi-même, je ne peux pas le dire. C'est vrai que cela se passait très, très bien pour moi, et voilà qu'il y a eu, du jour au lendemain, un changement de coach. A priori, le nouveau coach fait ses choix. De mon côté, je travaille beaucoup et je me tiens prêt. Jusqu'à la fin de la saison, je continuerai à travailler pour le club. Cela aura-t-il une incidence sur votre rendement en sélection ? Ah, non ! Pas du tout. Vu mon impatience de jouer pour l'Algérie et la force qui m'anime pour apporter quelque chose à la sélection de mon pays, cela n'influera pas sur mon rendement. Ce que je suis en train de vivre à Grenade fait partie des épreuves de la vie. Le coach fait ses choix, moi je continue à travailler de mon côté. Inch'Allah, ça ira mieux d'ici quelques jours. Vous ne serez pas le seul nouveau dans ce stage puisqu'il y aura également Saphir Taïder et Nabil Ghilas. Est-ce que vous les connaissez ? Non, je ne les connais pas. C'est vrai que j'ai déjà entendu parler d'eux, mais je ne les connais pas personnellement. Je pense que vu l'ambiance qu'il y a dans l'équipe - j'en ai déjà parlé avec Hassan Yebda - il n'y aura aucun problème pour s'intégrer parmi nos nouveaux coéquipiers. Vous ne serez pas tellement dépaysé puisque vous avez la chance de jouer en club avec Yebda, un ancien de la sélection, qui est lui aussi convoqué. Vous a-t-il préparé déjà le terrain en vous parlant du fonctionnement au sein de la sélection ? Nous en parlons encore plus, car avant l'arrivée des convocations, nous en parlions déjà un peu, sans être sûrs d'être convoqués. C'est vrai qu'aujourd'hui, Hassan est comme un frère, alors que ça ne fait pas longtemps que je le connais. Que ce soit ici, à Grenade, ou en sélection, il m'apporte beaucoup pour m'intégrer et pour que tout se passe bien. On parie que vous avez été le premier content de le voir de nouveau convoqué en sélection... Effectivement et je l'ai tout de suite après appelé. D'ailleurs, je lui ai demandé s'il allait être présent au stage. El hamdoullah, il va venir. Ça lui fera du bien, après tout ce qu'il a enduré depuis sa blessure... Déjà, il mérite d'être convoqué pour ses qualités de jeu. C'est vrai qu'aujourd'hui, c'est un peu compliqué pour lui, même s'il est très bien à l'entraînement. Actuellement, il n'a pas la chance de jouer, mais j'espère que ça va se débloquer pour lui inch'Allah. Je pense que son retour en sélection lui fera beaucoup de bien. Les cadres de la sélection algérienne, à l'instar du capitaine Medhi Lacen qui joue tout comme vous en Espagne, vous ont-ils appelé, après votre convocation ? Non, je ne les ai pas eus au téléphone. Qu'en est-il du sélectionneur ? Avant la convocation, il m'avait appelé, mais depuis, pas encore. Cela dit, j'ai eu quelques personnes de la fédération pour les modalités de mon déplacement en Algérie et ça s'est très bien passé. Feghouli, Taïder, Brahimi... C'est une sélection de jeunes qui fait un peu rêver. Etes-vous impatient de jouer avec tous ces joueurs ? J'ai déjà hâte d'effectuer mon premier entraînement avec les Verts en portant les couleurs de l'Algérie. Je pense que la sélection algérienne doit avoir des ambitions. Il faut beaucoup travailler pour espérer un jour les concrétiser. Pensez-vous que l'Algérie a un bon coup à jouer dans le groupe des éliminatoires pour la Coupe du monde où figurent le Bénin, le Mali et le Rwanda ? Sans prétention aucune, je pense que l'équipe d'Algérie peut faire quelque chose. La sélection du Mali est une bonne équipe, celle du Bénin aussi, sans sous-estimer celle du Rwanda. Il va falloir être très concentrés et faire de bons matches pour avoir le plus de points possibles et se qualifier pour les barrages. Vous vous voyez évoluer à quel poste au sein de la sélection d'Algérie ? Je me mets à la disposition du sélectionneur. C'est lui qui fait l'équipe. Moi, je serai là pour donner le maximum et être bon sur le terrain. Beaucoup de gens pensent que le vrai virage pour les qualifications sera le mois de juin. Qu'en pensez-vous ? Moi, je pense que ça commence déjà contre le Bénin. Si on fait un mauvais résultat contre cette équipe, ça va être très compliqué. Chaque match est très, très important, comme celui du retour au mois de juin et encore plus celui du Mali au mois de septembre, en Algérie. Il faut réaliser de très bons résultats durant tout le parcours. Un mot pour les supporters algériens que vous allez retrouver bientôt ? Je les remercie de m'avoir soutenu depuis quelques années jusqu'à aujourd'hui. Ils ont été patients avec moi et c'est pour cela que je les remercie. Je suis fier d'appartenir à un tel peuple et j'espère que nous irons loin, inch'Allah. ------------------------------------- Yebda et Brahimi aux soins Hassan Yebda et Yacine Brahimi, les deux Algériens de Grenade, étaient les derniers joueurs à quitter le stade de Los Carmenes où s'est déroulée la séance d'entraînement d'hier. Victime d'une béquille à l'entraînement, Yebda ne s'est pas entraîné et est venu juste pour terminer les soins, alors que Brahimi n'avait rien de méchant puisqu'il s'est quand même entraîné, avant d'aller se soigner. Séance de signature d'autographes obligatoire ou presque Les supporters de Grenade, c'est connu, sont les plus chauds et les plus fidèles d'Espagne. Ils aiment tellement leur équipe et leur ville qu'ils ne ratent jamais l'occasion de guetter les joueurs à chaque sortie d'entraînement, qui pour une photo, qui pour un autographe. Ces derniers les leur rendent bien puisque, à part deux ou trois joueurs, ils s'arrêtent, sortent de leur voiture, accordent un peu de leur temps aux supporters, avant de rentrer chez eux.