«Battre le Bénin est plus que nécessaire avant nos deux déplacements en juin» Une fois l'interview avec Kamel Ghilas réalisée, le joueur est rentré à Moreira se reposer et nous sommes demeurés le reste de la journée avec Hilal Soudani qui nous a fait découvrir la ville de Guimaraes, l'une des plus anciennes du Portugal, avec ses nombreux vestiges, ainsi que le stade et les installations de Vitoria Guimaraes. A cheval sur les horaires de prière Même s'il a passé la journée avec nous, Soudani nous quittait à chaque fois que l'heure de la prière arrivait, le temps d'aller chez lui accomplir son devoir religieux. Cela lui tient à cœur de ne pas rater les horaires des prières car il tient à ce que la vie ne le distrait pas de ses obligations religieuses. C'est une preuve que son installation en Europe ne l'a pas du tout changé, même s'il est actuellement comme un poisson dans l'eau à Guimaraes et dans son club. Une vraie star à Guimaraes et des relations confiantes avec ses entraîneurs Pourtant, il jouit d'un statut de star dans la ville de Guimaraes où les gens qui le reconnaissent ne manquent pas de l'apostropher et de solliciter de lui des photos souvenir, surtout la gent féminine, mais cela ne l'a pas changé pour autant. Il répond avec humilité à toutes les sollicitations en affichant un grand sourire. Ses relations sont tout aussi excellentes avec le staff technique du Vitoria. Nous l'avons constaté de visu lorsque Soudani a croisé par hasard l'entraîneur Rui Vitoria et son adjoint, et une discussion conviviale a réuni le trio. L'adjoint n'arrêtait pas de plaisanter avec l'attaquant algérien, preuve de la confiance que lui témoigne le staff technique de son club. Il a réglé le problème de la viande halal et parle couramment le portugais Cela fait bientôt deux ans que Soudani est installé à Guimaraes et il est à présent bien intégré dans la ville. Il est même arrivé à régler le problème de la viande halal. Alors qu'il était obligé de se déplacer jusqu'à Porto, distante d'une quarantaine de km, pour manger de la viande conforme au rite islamique, il se rend désormais dans un restaurant de la ville qui s'occupe de s'approvisionner en viande halal pour lui et pour son coéquipier malien Mahamadou N'Diaye. Autre problème de réglé : l'international algérien a appris le portugais et s'exprime désormais couramment dans cette langue, ce qui l'a aidé davantage dans son intégration. La question de Farid Mellouli lui a rappelé le geste de seigneur de son frère Imad La belle surprise pour Soudani a été de se voir poser des questions par d'anciens coéquipiers et entraîneurs de l'ASO Chlef ainsi que par son ancien président, Abdelkrim Medouar. Cela l'a replongé dans une époque dont il est nostalgique, surtout que ces joueurs lui ont rappelé quelques bons souvenirs. La question posée par Farid Mellouli a remis en surface un autre souvenir : son frère aîné, Imad Mellouli, actuellement à l'AS Khroub, rendait visite chaque jour, avec son épouse, au père de Soudani, hospitalisé dans une clinique à Alger, et lui apportaient à chaque fois le déjeuner et le dîner. Un geste de seigneur que Hilal, pas ingrat pour un sou, n'oubliera jamais. ---------------------------- «Battre le Bénin est plus que nécessaire avant nos deux déplacements en juin» Comment cela ça se passe pour vous au Vitoria Guimaraes après votre retour de la CAN ? El Hamdoullah, tout se passe bien. Sitôt rentré de la CAN, j'ai tourné la page de la sélection pour me concentrer de nouveau sur les matches avec mon club pour me rattraper de mon absence. Justement, après une absence de plus d'un mois, avez-vous remarqué un changement de l'entraîneur de Vitoria Guimaraes à votre égard ? Déjà, avant d'aller à la CAN, j'avais été absent des terrains durant deux mois à cause d'une blessure. Donc, il est naturel qu'il y ait eu quelques changements au niveau de l'équipe. En mon absence, les joueurs du club ont fourni de grands efforts pour être performants, en témoigne notre position actuelle au classement du championnat. Celui qui m'a remplacé durant mon absence s'est illustré en inscrivant de nombreux buts. En dépit de tout cela, vous avez récupéré votre place de titulaire... L'entraîneur me connaît et connaît très bien mes capacités. Il a placé sa confiance en moi et je l'en remercie. De mon côté, je l'ai remercié à travers les buts que je suis en train d'inscrire. La préparation physique intensive ayant précédé la CAN vous a-t-elle émoussé ? Bien au contraire, cela m'a bien arrangé puisque je revenais d'une blessure qui m'avait tenu éloigné des terrains durant deux mois. Vu ce manque de compétition, cette préparation m'a été très bénéfique. Aujourd'hui, je suis dans une forme physique optimale grâce au travail spécifique effectué avec Vahid Halilhodzic et les autres membres du staff technique. Le dernier but que vous avez inscrit avec Guimaraes démontre à quel point vous êtes efficace quand vous avez un meneur de jeu derrière vous et nous rappelle les buts que vous aviez marqués à l'ASO Chlef grâce aux passes de Mohamed Messaoud. Ne pensez-vous pas que la sélection nationale a besoin d'un véritable meneur de jeu ? Tout attaquant a besoin d'un véritable meneur de jeu afin de jouer à l'aise et pouvoir marquer. Cependant, je n'ai rien à revendiquer ou à exiger. Ma tâche consiste à jouer et à marquer quels que soient les plans de jeu. Cependant, la venue de Yacine Brahimi pourrait vous arranger, non ? Brahimi possède une grande capacité dans la construction du jeu, comme en témoignent ses participations régulières, en tant que titulaire, dans les sélections françaises de jeunes. J'ai regardé quelques-uns de ses matches et je pense qu'il peut apporter un plus à la sélection. Cela dit, je ne veux aucunement diminuer de la valeur de mes autres coéquipiers en sélection, grâce auxquels j'ai inscrit plusieurs buts durant les éliminatoires pour la CAN-2013. Que pensez-vous des autres nouveaux venus, Saphir Taïder et Nabil Ghilas ? Taïder et un joueur doué, pour preuve son statut de titulaire dans un club de la Serie A italienne, Bologne. Quant à Ghilas, c'est un attaquant rapide et un vrai chasseur de buts. Il sera d'une grande utilité pour la sélection, surtout que, humainement, c'est un gars extra et très bien éduqué. Vous êtes convoqué pour le match contre le Bénin que vous devrez impérativement gagner. Comment voyez-vous cette rencontre ? C'est vrai que la victoire est plus que nécessaire, surtout que nous aurons à nous déplacer par deux fois de suite après ce match. Ce ne sera pas facile, mais nous devons gagner afin d'aborder avec sérénité les matchs de juin contre le Bénin et le Rwanda, surtout que les conditions de jeu seront complètement différentes. La majorité des joueurs de la sélection du Bénin jouent dans les divisions inférieures en Europe, à l'inverse des internationaux algériens dont beaucoup évoluent dans des championnats respectables. N'est-ce pas un avantage dont il faudra tirer profit en remportant le match sur un score large ? Le football africain a énormément évolué et il n'y a plus de sélections faibles. La meilleure preuve en est que le Burkina Faso a été finaliste de la CAN et que le Cap-Vert a joué les quarts de finale. Donc, il ne faut jamais sous-estimer un adversaire et on doit rester concentrés durant les 90 minutes d'un match. Ce qui est sûr, c'est que nous ferons le maximum pour gagner et redonner le sourire aux supporters après la déconvenue de la CAN. En parlant de la CAN, comment jugez-vous, avec du recul, le parcours des Verts ? Franchement, le rendement n'a pas du tout été faible. Nous avons bien joué, mais la chance nous a tourné le dos durant le tournoi. Dans les trois matches que nous avons disputés, nous avons dominé l'adversaire et accaparé le ballon. Ce n'est pas de mes habitudes de parler des arbitres, mais je dois dire que nous avons été privés de penalties flagrants et indiscutables. Dans le football, les détails font la différence. Si les arbitres avaient sifflé un penalty en notre faveur lors du premier et du deuxième match, les choses en auraient été autrement. Que voulez-vous ? On ne peut pas aller à l'encontre de la volonté de Dieu. Comment se fait-il que vous ayez été conquérants lors des éliminatoires pour finalement être éliminés au premier tour lors de la CAN ? Les choses diffèrent entre un match de qualification et une phase finale. La majorité de nos joueurs n‘avait pas participé auparavant à une phase finale de la CAN, exceptés Bouazza et Halliche. Le manque d'expérience s'est fait ressentir dans nos prestations. Nous n'avons pas su bien débuter le tournoi. Je pense qu'il en sera autrement lors de nos prochaines participations grâce à l'expérience que nous venons d'acquérir. Qu'en est-il de votre rendement personnel durant le tournoi ? Ce n'est pas à moi d'évaluer mon rendement. J'en laisse le soin aux analystes et spécialistes. Mais êtes-vous satisfait de votre rendement ? En toute franchise, je ne suis pas satisfait car je n'ai pas joué en possession de tous mes moyens et je n'ai pas été aussi efficace que je l'avais été dans les éliminatoires. De plus, le rendement individuel de chacun a influé sur le rendement collectif de l'équipe et, par conséquent, sur les résultats obtenus. On a remarqué que vous avez joué sous pression et que vous avez manqué de votre sérénité habituelle. Quelle en est la raison ? Je n'étais pas du tout sous pression. C'est juste que ce n'est pas la même chose de jouer des matches de qualification contre des sélections moyennes et une phase finale face aux meilleures sélections du continent. Même si j'ai déjà participé au Championnat d'Afrique des nations des sélections locales, la CAN est d'un tout autre niveau, avec la participation de quelques joueurs évoluant dans les meilleurs clubs européens. C'est pour ça qu'il fallait faire preuve de beaucoup de concentration. La CAN n'a pas été tout à fait négative pour vous, personnellement, puisque vous avez acquis de l'expérience dans le haut niveau et, surtout, vous avez affronté votre idole, Didier Drogba, et avez même inscrit un but contre la Côte d'Ivoire... (Rires) Drogba est mon idole depuis ma tendre jeunesse. C'est vrai que j'ai ressenti une émotion particulière en jouant face à lui. Je peux même dire que j'ai réalisé un rêve que je caressais depuis longtemps. Donc, ce que vous dites est juste : ma participation à la CAN n'a pas été tout à fait négative. Lui avez-vous parlé durant le match ? Non, je ne lui ai pas parlé, mais au cours d'une action de jeu, alors que j'étais à terre après avoir reçu un coup, il avait traversé tout le terrain pour s'enquérir de ma santé et il m'a même aidé à me relever. C'est un geste que je n'oublierai jamais. On peut comprendre donc que vous avez été très heureux d'inscrire un but à l'équipe de Drogba... Oui, certainement, mais ma joie était surtout grande parce que nous voulions gagner coûte que coûte afin de procurer du plaisir à nos supporters qui avaient fait des milliers de kilomètres pour venir nous soutenir. De plus, il était impensable qu'une équipe telle que la nôtre sorte du tournoi sans le moindre point après avoir fait bonne figure durant nos matches. C'est pour ces raisons que j'ai été très heureux de mon but et pas seulement parce que Drogba était sur le terrain. Après votre but, vous vous êtes dirigé directement vers Ryad Boudebouz afin de le fêter à la manière de Usain Bolt, comme vous avez l'habitude de le faire avec lui. Quel est le secret de cette manière particulière de célébrer vos buts ? Il n'y a aucun secret. C'est juste venu comme ça. Comptez-vous changer d'air la saison prochaine ou bien allez-vous rester au Vitoria Guimaraes ? Je suis encore sous contrat avec le club jusqu'en 2014 et je m'y sens très bien. Donc, c'est prématuré de parler d'un éventuel transfert, surtout que des matches importants nous attendent pour essayer de nous qualifier à l'Europa League. On ne peut parler de Soudani sans évoquer votre ancien club, l'ASO Chlef, auquel votre nom est lié. Que pensez-vous de son rendement cette saison ? J'aimerais d'abord dire que, bien qu'ayant quitté l'ASO depuis presque deux ans, ça reste le club de mon cœur et je suis son actualité à travers les journaux algériens et les informations que me fournissent mes anciens coéquipiers. Si je suis aujourd'hui dans un championnat européen, avec le statut d'international, c'est grâce à l'ASO. Si je suis aimé à Chlef, c'est aussi grâce à ce club. Je n'oublierai jamais ce qu'il m'a donné. Pour en revenir à votre question, vous n'êtes pas sans savoir que les joueurs ont disputé la Ligue des champions africaine sous une chaleur suffocante l'été dernier et en plein Ramadhan et cela a influé sur la récupération des joueurs et, par corollaire, sur leur rendement dans le championnat. Qui des joueurs de l'ASO sont restés en contact avec vous ? Zaouche, Abbou et également Maâmar qui m'a rendu visite au Portugal, sans oublier Moussa Mekkioui, mon ancien coéquipier à l'ASO qui est actuellement à l'USM El Harrach. Etes-vous toujours en contact avec des supporters ? Evidemment ! Ils constituent mon vrai capital. Je suis en contact avec des nombreux supporters à travers ma page Facebook. Lorsque je marque, je trouve des centaines de messages de félicitations et d'encouragements et cela me rend fier. Bien qu'étant parti il y a deux ans, ils me suivent et me traitent comme si j'étais encore un joueur de l'ASO. Donc, il n'est pas à écarter que vous reveniez un jour dans ce club... Inch'Allah. Pourquoi pas ? L'ASO est mon club et c'est normal de penser y retourner en fin de carrière. Cela dit, tout est question de Mektoub. --------------------------------- Ses coéquipiers, Medouar, Ighil et Benchouia l'ont «interviewé» Alors qu'il s'attendait à effectuer uniquement une interview classique, Hilal Soudani a été agréablement surpris de voir que nous lui avons apporté des questions posées par quelques-uns de ses anciens coéquipiers à l'ASO, ainsi que son ancien président, Abdelkrim Medouar, et ses anciens entraîneurs, Meziane Ighil et Mohamed Benchouia. C'est avec grand plaisir qu'il s'est plié à ce jeu particulier de questions/réponses. Mohamed Benchouia : Je te considère comme l'un des meilleurs joueurs que j'aie jamais entraînés et, connaissant ton potentiel, je pense qu'il est temps pour toi de jouer dans un plus grand club d'un championnat plus fort. Je te conseille de jouer dans la Ligue 1 française... Soudani : C'est vrai que l'entraîneur Benchouia me connaît mieux que quiconque puisqu'il m'avait entraîné durant 3 ans chez les juniors et les seniors de l'ASO. Je me rappelle aussi que c'est lui qui m'avait imposé le premier de porter le numéro 2. Je me souviens que c'était mon premier match chez les seniors et c'était contre la JS Kabylie à Tizi Ouzou. Au moment où nous commencions à nous mettre en tenue, j'ai découvert qu'il n'y avait pas de maillot floqué de mon nom. Il restait uniquement deux maillots floqués : le 2 et le 7. Benchouia, qui était à l'époque l'adjoint de Abdelkader Amrani, m'avait demandé de porter le numéro 2, mais j'avais refusé, arguant que j'étais attaquant et qu'il était hors de question que je porte un numéro dévolu généralement aux défenseurs. Je m'étais esquivé et avais demandé discrètement à aâmi Ahmed, notre garde-matériel, de me ramener le maillot portant le numéro 7, mais Benchouia l'avait remarqué et avait insisté pour que je porte le numéro 2 en m'assurant qu'il savait ce qu'il faisait. J'avais mis le maillot à contrecœur, mais voilà que je me suis surpris à inscrire le premier but de ma carrière avec les seniors. Depuis, j'ai décidé de porter ce numéro à tous mes matches avec l'ASO. Pour ce qui est de sa question, je pense que Vitoria Guimaraes est aussi un grand club et vous avez constaté vous même ce qu'il possède comme infrastructures, terrains d'entraînement et popularité. Même le championnat du Portugal est d'un bon niveau et est suivi partout en Europe. Je respecte beaucoup son point de vue, surtout qu'il me connaît très bien. Peut-être que son vœu s'exaucera à l'avenir. Je profite de cette occasion pour le saluer ainsi que tous les entraîneurs que j'ai eus dans les jeunes catégories : Boukrari, Saïd, Smaïl Belayad, Maghraoui, Merouane, Djelloul ainsi que Fayçal, que Dieu ait son âme. Que ceux que j'ai oubliés me pardonnent. --------------------- Samir Zazou : Ris-tu toujours aussi souvent ? Continues-tu à tordre ta bouche quand tu ris ? Soudani : (Eclats de rires) Franchement, je ne pourrais jamais oublier la dernière année que j'ai passée à l'ASO. J'avais remporté le championnat et le titre de meilleur buteur, en plus d'avoir vécu des moments inoubliables avec mes coéquipiers. Pour répondre à Zazou, oui, je continue de rire de la même manière que par le passé, mais pas aussi souvent que lorsque j'étais à Chlef. Mohamed Zaouche : Puisse Dieu te guider vers le succès ! Inch'Allah, on te verra dans un grand club à l'avenir... Soudani : Mimi (le surnom de Zaouche, ndlr) est l'un de mes meilleurs amis. Je n'oublierai jamais qu'il m'avait beaucoup aidé lorsque j'avais été promu de la catégorie junior à celle des seniors, tout comme Mekkioui, Abbou, Zaoui et Tamoura. Je tâcherai d'exaucer son vœu afin de lui faire plaisir. --------------------- Samir Zaoui : Je veux une réponse franche : après le vote pour le Ballon d'Or algérien, où j'avais donné ma voix à Djabou et pas à toi puisque tu n'étais pas titulaire dans ton club, as-tu été en colère contre moi ? Es-tu content de figurer parmi les nominés ? Soudani : Tu veux une réponse franche, donc je vais dire la vérité. J'ai été un peu déçu, mais pas en colère. Au contraire, j'ai très bien compris ton vote, surtout que tu as évité d'utiliser les sentiments en faisant un choix sportif. La preuve que je ne suis pas en colère après toi : en réponse à la question de Zaouche, je t'ai bien cité parmi les joueurs qui m'avaient le plus aidé quand j'ai été promu en senior. Quant à ma présence dans la liste des nominés, je dirai qu'en toute modestie, je méritais d'y figurer car j'ai inscrit de nombreux buts décisifs avec la sélection nationale et lors de la phase retour avec mon club. De même, j'estime que tu méritais toi aussi d'être nominé pour le Ballon d'Or lorsque tu t'étais illustré avec la sélection nationale et l'ASO Chlef. --------------------- Abdelkrim Medouar : Tu représentes le fruit de plusieurs années de formation et ta réussite est celle du club et de l'ensemble de la ville de Chlef. J'aimerais tant te voir au sommet dans ta carrière ou avec la sélection nationale et c'est pour cela que je n'ai pas voulu te créer des problèmes avec ton club à propos des arriérés de paiement qui nous sont dus et j'essaye à chaque fois de t'éloigner de ce problème car tu es désormais un ambassadeur de notre ville à l'étranger. Soudani : El Hamdoullah ! Ces propos me procurent un sentiment de fierté. De mon côté, je n'oublierai pas que vous m'avez soutenu depuis que j'étais dans les jeunes catégories, surtout que vous n'avez jamais trahi la confiance que j'ai placée en vous. De ma vie, je n'ai jamais vu un président se déplacer dans plusieurs pays afin d'obtenir un contrat professionnel à l'un de ses joueurs. Vous me traitiez comme votre fils. Je mets toujours en pratique ce précieux conseil que vous m'avez donné : «Ne te fais jamais avoir !» Je peux témoigner que, bien que l'ASO n'ait pas encore reçu l'argent de mon transfert, M. Medouar m'exhorte à chaque fois de me donner à fond sur le terrain et de ne jamais tricher. Jamais il ne m'a demandé de faire pression sur mon club afin de virer l'argent. Au contraire, il ne me parle jamais de ce sujet lorsqu'il m'appelle au téléphone. --------------------- Maâmar Bentoucha : Quel est le secret de votre adaptation rapide au Vitoria Guimaraes ? Soudani : Il n'y absolument aucun secret. Bien que j'aie trouvé beaucoup de difficultés à m'adapter lors des premiers jours, l'apprentissage de la langue portugaise m'a beaucoup aidé à m'intégrer par la suite. Désormais, je peux discuter avec tout le monde et je comprends ce qui se dit autour de moi. De plus, je me trouve dans un club professionnel qui m'a grandement facilité la tâche. --------------------- Ayoub Farhi : Beaucoup de gens me disent que je serai ton successeur à l'ASO. Que me conseilles-tu pour réussir comme tu as réussi ? Soudani : Je suis encore un joueur comme toi. Comment pourrais-je donc te conseiller ? Moi aussi, j'ai besoin de conseils pour être encore meilleur (rires). Tout ce que je peux dire, c'est que tu es dans un grand club qui s'appelle l'ASO Chlef, qui renferme de grands joueurs et un entraîneur compétent comme Benchouia. Il faut les écouter et les respecter et ils te seront d'une grande utilité. C'est ce que j'avais fait lorsque j'avais ton âge. En plus de ça, il faut être assidu aux entraînements. Pourquoi pas devenir meilleur que moi à l'avenir ? --------------------- Maâmar Youcef : Te souviens-tu de la fois où j'étais venu te voir au Portugal ? Avant cela, tu étais remplaçant, mais juste après ma visite, tu étais devenu titulaire et tu as inscrit beaucoup de buts... Soudani : Ce qu'il dit est vrai. Il m'a porté chance. Depuis qu'il est venu me voir, j'ai marqué plusieurs buts. --------------------- Meziane Ighil : Soudani est parmi les meilleurs joueurs que j'ai entraînés dans ma carrière. J'ai quelque chose à te demander : lorsque tu marqueras avec Vitoria Guimaraes, refait les gestes que tu faisais avec l'ASO après chaque but que tu inscrivais... Soudani : (Il rit longuement) Cheikh, on s'est compris. --------------------- Farid Mellouli : Je te rappelle une phrase que tu me répétais durant le stage du Maroc : «Tu est venu d'El Eulma jusqu'au Maroc et tu ne joues pas ?» Soudani : (Eclats de rires) Merci, Farid ! Tu me fais rappeler des souvenirs inoubliables. Je me souviens qu'au stage du Maroc, nous jouions aux dominos avec Mekkioui, Mellouli, Djediat, Zaoui, Ghalem, Seguer, Messaoud et Bentocha. Mellouli était un bon joueur et il venait d'arriver du MC El Eulma. J'avais joué un soir avec Mekkioui, avec qui je m'entendais très bien, contre Mellouli et un autre joueur. Lors d'une partie, nous avions remporté une ronde alors qu'il n'avait pas pu poser aucune pièce, passant son tour à chaque fois. Je lui ai alors dit : «Farid, tu es venu d'El Eulma jusqu'au Maroc et tu ne joues pas ?» Depuis, tout le monde lui lance cette phrase. --------------------- Mohamed Bourouina (vice-président du Comité de supporters) : Je te remercie beaucoup pour avoir honoré la ville de Chlef avec ton club et avec la sélection nationale. J'ai une question : penses-tu être utile à la sélection comme avant de pointe ou bien comme attaquant de couloir ? Soudani : Je suis un attaquant, je peux jouer à tous les postes de l'attaque : avant de pointe, milieu droit, milieu gauche, milieu axial... Je n'ai pas de préférence particulière. --------------------- Amir Karaoui (joueur ES Sétif) : J'aimerais juste t'encourager et te souhaiter bonne chance dans ta carrière. J'aimerais aussi te dire que j'ai été étonné de ta réaction lorsque l'ASO avait battu le MC Eulma 5-0, du temps où j'y jouais : tu avais raté un but tout fait, devant le but vide, au début du match et j'avais cru que cela te déconcentrerait et te ferait sortir du match, mais tu avais continué à jouer sans rien perdre de ta sérénité et tu avais même inscrit trois bus. Soudani : C'est vrai. J'ajouterai aussi que j'avais inscrit deux autres buts au MCEE au match retour à El Eulma (rires). La seule explication à ce que tu as dit est que, en toute modestie, j'ai confiance en moi. Rater une occasion, même inratable, n'est pas la fin du monde. Il faut toujours se mettre dans la tête que le match n'est pas terminé et qu'il y aura encore d'autres occasions de scorer et c'est ce qui était arrivé.