Biskri : «Je suis un fervent supporter du MCA, mais la défaite de 2006 m'est restée en travers de la gorge» S'il y a un ancien footballeur algérien qui connaît on ne peut mieux la saveur des titres, c'est bien Mahieddine Meftah. Il demeure, à ce jour, le footballeur le plus titré du pays : 6 championnats (3 avec la JSK, 3 avec l'USMA), 4 Coupes d'Algérie (2 avec la JSK, 4 avec l'USMA), 1 Coupe d'Afrique des clubs champions avec la JSK, 1 Coupe d'Afrique des vainqueurs de Coupe avec la JSK, 1 Coupe d'Afrique des nations et 1 Coupe afro-asiatique. Ce riche palmarès fait qu'il connaît ce qu'apporte chaque titre en matière de sensations et de bonheur. «La particularité de la Coupe,c'est l'engouement populaireet la présence du présidentde la République» Multiple vainqueur de la Coupe d'Algérie, il est bien placé pour témoigner de la saveur de ce trophée. «La particularité d'un sacre en Coupe d'Algérie réside dans deux aspects : l'engouement populaire qui accompagne l'événement le jour même, puisque ça se joue sur un seul match, et la présence de président de la République pour remettre le trophée. Cela fait sentir au joueur qu'il vit une journée particulière dans sa vie et un moment mémorable qui ne pourra jamais s'effacer de sa mémoire. En somme, plutôt que les souvenirs soient éparpillés comme c'est le cas quand il remporte le championnat, toutes les émotions sont condensées dans une seule journée», nous a-t-il confié. «J'ai perdu une finale en juniorset ma première avec la JSK,ça m'avait rendu malade» Perdre une finale fait mal, très mal même, surtout lorsqu'on n'a pas l'occasion de se racheter par la suite. Quand on perd sa première finale, la déception est encore plus grande : «J'ai joué et perdu une finale de Coupe d'Algérie en juniors avec la JSK et ça m'avait rendu malade durant plusieurs jours. J'avais comme coéquipiers, entre autres, Mourad Aït Tahar et Mourad Karouf. Nous avions perdu contre l'ASO Chlef aux tirs au but. J'ai eu aussi le malheur de perdre ma première finale en seniors avec la JSK. C'était en 1991 face à l'USM Bel-Abbès. En fait, c'était l'accumulation des problèmes internes de l'époque (démission de Ali Fergani deux mois plus tôt, puis du président de l'époque, le regretté Boussad Benkaci, ndlr) qui était à l'origine de notre défaite. Ça fait vraiment mal de monter à la tribune présidentielle en tant que vaincu.» «Mon meilleur souvenir est la finale gagnée en 1992, alors que nous allions déclarer forfait» Heureusement pour Meftah, la suite allait se révéler plus réjouissante : 6 finales de suite disputées victorieusement : «Les deux plus savoureuses ont été celles de 1992 et de 1999. Dans la première, nous avions eu le mérite d'être performants sur le terrain contre l'ASO au stade Ahmed-Zabana d'Oran alors que nous avions failli déclarer forfait pour protester contre la domiciliation de la finale dans cette ville. Je me rappelle même que nous avions fait le déplacement à Oran la veille du match par avion militaire. Et puis, c'était ma première victoire en Coupe d'Algérie, de surcroît face à l'ASO contre qui j'avais perdu en juniors. Dans la deuxième, j'étais à l'USMA et nous avions battu une grande équipe, la JSK, dans un match d'un haut niveau technique.» Pour son grand malheur, il a terminé sa carrière de joueur sur une défaite en finale de Coupe d'Algérie, contre le MCA, en 2006. «Etre champion,c'est être le meilleur,tout simplement» La victoire en finale de Coupe d'Algérie a beau avoir une saveur particulière, ce n'est pas pour autant le titre préféré de Mahieddine Meftah. «Si je devais choisir entre un titre de champion et le trophée de Coupe d'Algérie, je choisirai sans hésitation d'être champion. Gagner le championnat, c'est affirmer sa domination globale sur tous les clubs et c'est le fruit du travail de toute une année. Le qualificatif de «champion» veut tout dire en lui-même : tu es le meilleur ! Certes, je ne cracherai jamais sur une Coupe d'Algérie, mais être champion me procure des sensations plus exaltantes», assure-t-il. F. A.-S. ------------------- Biskri : «Je suis un fervent supporter du MCA, mais la défaite de 2006 m'est restée en travers de la gorge» Remportant le titre de champion en 1999 avec le MC Alger sous les directives du regretté Cheikh Kermali, Mustapha Biskri avait connu une cruelle désillusion en perdant la Coupe face au Mouloudia en 2006. L'actuel entraîneur du RCK n'a pas manqué de remettre sur le tapis l'arbitrage de Haïmoudi qui, selon lui, avait faussé la partie et le résultat final. Connaissant les deux maisons, Biskri est très bien placé pour nous parler avec son œil d'expert de cette finale, la cinquième, entre le Doyen et l'USMA. Ayant drivé les deux clubs durant votre carrière d'entraîneur, comment voyez-vous cette finale, la cinquième entre le MCA et l'USMA ? Cette finale est une fête avant toute chose. C'est un régal pour les yeux de suivre de temps à autre une finale qui oppose les deux clubs voisins. D'un œil d'expert comment voyez-vous ces retrouvailles ? Le fait d'avoir un effectif aussi riche que celui de l'USMA impose souvent au coach le turn-over. Et cela se ressent sur le jeu collectif de l'équipe car ce n'est jamais le même onze qui est aligné deux fois de suite. C'est tout l'inverse du Mouloudia qui présente un groupe soudé, un bloc plus homogène que celui de l'USMA. Et c'est là que se situe la différence entre les deux équipes. Courbis avait déclaré dernièrement que le Mouloudia avait l'avantage du terrain du fait que ses joueurs avaient l'habitude jouer dans cette enceinte. Un commentaire à ce sujet ? Justement, je le dis et je le redis, l'USMA possède un effectif qui doit se produire dans un stade comme le 5-Juillet. Les propos de Courbis n'ont aucun sens. Le stade du 5-Juillet n'est pas la propriété du Mouloudia mais de tous les clubs. Menad avait pour sa part déclaré que l'USMA manquait d'une tactique franche ? Si Menad a déclaré cela, c'est qu'il a ses raisons. Il a dû décortiquer le jeu de l'USMA et fait son analyse. Vous avez déjà joué une finale que vous avez perdue avec l'USMA en 2006 face justement au Mouloudia. Que retenez vous de ce match ? Je retiens le nom de Djamel Haïmoudi qui avait arbitré la rencontre. Sincèrement, il n'avait pas été du tout à la hauteur de l'événement. Il avait exclu injustement Ghazi et nous a privés d'un penalty flagrant. Je ne dis pas que le Mouloudia ne méritait pas la victoire, mais l'arbitrage avait faussé en grande partie le résultat final. C'est justement Haïmoudi qui est pressenti pour diriger la finale de ce mercredi ? Haïmoudi a, depuis cette finale, beaucoup appris. Il est devenu l'un des meilleurs sifflets au niveau du continent africain. Je pense qu'il sera à la hauteur car il saura gérer toute la pression que génère une telle rencontre. A part l'arbitrage, qu'est-ce qui vous a pénalisés en 2006 pour prendre la mesure du Mouloudia ? Nous avions quatre cadres qui étaient suspendus, parmi eux, Laribi et Zeghdoud. Deux défections qui m'ont contraint à faire jouer Deghmani qui revenait de blessure. Et malgré cela, on s'est bien comportés. N'était le penalty refusé par Haïmoudi, on aurait égalisé et, éventuellement, remporté la finale. N'est-il pas difficile d'affronter le club dont vous êtes fan ? Ce n'est un secret pour personne que je suis un mordu du Mouloudia. Mais je sais faire la part des choses car je me comporte avec professionnalisme. J'ai affronté l'USMA en mettant tout mes sentiments de côté. Je voulais gagner la Coupe en 2006 mais hélas je l'ai vue filer entre mes doigts. Ironie du sort, il y a des joueurs qui avaient joué la finale en 2006 avec l'USMA et qui vont l'animer sous les couleurs du Mouloudia... Vous faites allusion à Besseghier, Ghazi et Metref. Ils ont rejoint les rangs du Mouloudia pour tout simplement gagner la Coupe. (Sourire...) Et s'ils perdaient de nouveau la coupe mais sous le maillot du Mouloudia ? Ce sera très difficile pour eux de digérer la pilule et accepter ce coup du sort. Mais je pense qu'avec leur expérience, ils sauront gérer un tel événement. Ne pensez-vous pas que la finale de 2006 était de loin bien meilleure que celle de 2007 ? Absolument. La finale de 2006 était d'un très bon niveau technique. Mais celle de 2007, le niveau était tout juste moyen. Et la rencontre a basculé sur un geste individuel. Cette finale opposera l'une des meilleures attaques à la meilleure défense du championnat... Le plus grand danger viendra de Hadj Bouguèche qui est pour moi le meilleur joueur du championnat. Il mérite largement sa place en Equipe nationale. Et même si l'USMA possède la meilleure défense, il faut savoir que Bouguèche a le chic d'attirer les buts qui viennent à lui à l'image de l'action qui a ramené le premier but face à l'Entente de Sétif. (Grand sourire). Moi, je dirai aux défenseurs de l'USMA de le surveiller comme on surveille le lait sur le feu. Avant de conclure, il faudra se mouiller en donnant un pronostic ! Tout d'abord, je voudrais féliciter les deux équipes pour l'ensemble de leur œuvre. Etant un fervent supporter du Mouloudia, je donne un léger avantage au MCA et je dis aux supporters de l'USMA de ne pas se vexer car je garde un très bon souvenir de mon passage au sein de ce club.