«Cros et Peybernes sont mes potes, ils sont aussi des Français, non ?» «Je n'aime pas qu'on me marche sur les pieds, je sais me faire respecter.» Le milieu de terrain du FC Sochaux Montbéliard, Ryad Boudebouz l'a déclaré plusieurs fois : «Les critiques j'en ai pris plein la gueule, ça fait partie du métier !» Mais ce qu'il ne tolère pas, c'est les faux clichés qu'on essaye de lui coller à chaque fois qu'il n'est pas de bonne humeur pour parler de certaines choses qui ne le regardent par ou qu'il ne veut pas trop commenter, comme ces problèmes de racisme ou de xénophobie, de plus en plus matière à débattre en France. Ainsi, Ryad a fait l'objet d'une attaque pour le moins surprenante et incompressible de la part pourtant d'un journaliste très connu qui bosse pour la station de radio RMC, très écoutée en Algérie. Il s'agit de Daniel Riolo qui a eu, dans son dernier livre, la maladresse de s'en prendre à Boudebouz. Riolo s'est appuyé sur un prétendu témoignage d'un joueur international de Ligue 1 pour toucher à l'image de l'Algérien et le présenter comme une vraie racaille : «Je vois que personne n'en a parlé ici, mais ça me semble important de dénoncer cela aussi. Le cas Boudebouz ou la Racaille par excellence. Un joueur international qui évolue dans un club important en Ligue 1 m'a dit que sur le terrain il dit souvent ''sale céfran''». Une accusation d'anti-français, bien cher aux slogans de l'extrême droite française, xénophobe et raciste au même temps envers les beurs de banlieues. Une secte politique qui reprend de plus en plus de terrain en France. Joint par nos soins, Boudebouz, choqué, réagit : «C'est absurde, bien sûr qu'il n'y a rien de vrai dans tout cela. Je commence vraiment à en avoir marre de ces méchancetés qu'on essaye de me coller. J'accepte les critiques sportives, mais je n'accepterai jamais qu'on touche à mon image et à celle de ma famille et mon entourage. Il faut qu'on arrête de me provoquer.» «Cros et Peybernes sont mes potes, ils sont aussi des Français, non ?» Ryad Boudebouz, qui refuse les propos tenus par Daniel Riolo dans son dernier livre, se dit stupéfait d'apprendre de telles aberrations : «Ce journaliste, je ne le connais même pas. Dire que je suis un anti-français est complètement aberrant. Vous pouvez le demander à tous les joueurs avec qui j'ai évolué en sélection française ou à Sochaux et vous allez voir ce qu'ils vont vous répondre. D'ailleurs, mon meilleur ami, c'est Marvin martin, et je passe la majorité de mon temps avec mes potes Pierrick Cros et Mathieu Peybernes (ses camarades à Sochaux, ndlr). Ce sont eux aussi des Français, non ?» «Je n'aime pas qu'on me marche sur les pieds, je sais me faire respecter» Très affecté par ces ragots rapportés sans aucune vérification, Ryad Boudebouz affirme toutefois que les clashs entre joueurs sur un terrain de football sont monnaie courante, mais jamais les choses ne sont arrivées au insultes raciales : «C'est mon caractère, je n'aime pas qu'on me marche sur les pieds. Je réagis, mais je sais me faire respecter sans insulter la personne ou tenir des propos racistes. Ce n'est pas à un gars du quartier qu'on va coller cette étiquette quand même !» «Je ne veux pas me tromper d'objectif, j'ai un maintien à assurer avec Sochaux» Lancé dans la dure bataille du maintien, Ryad Boudebouz ne veut pas trop apporter d'importance à ce qui se dit en dehors du rectangle vert. Voulant savoir si cela ne va pas toucher son moral à la veille de ce dernier virage décisif pour le maintien du FC Sochaux, il dira : «Je ne veux pas me tromper d'objectif, j'ai un maintien à assurer avec Sochaux. J'ai dit ce que j'avais à dire là-dessus. Maintenant, on va tout donner pour rester en vie et sauver notre saison. On peut encore le faire. Donc, il faudra se battre jusqu'au bout et jouer tous nos matchs comme une finale.» --------------- Un nouveau président pour Sochaux Le FC Sochaux a un nouveau président, en la personne de Laurent Pernet. Ce dernier a été officiellement installé et pris les commandes du club montbéliard, jeudi. Il succède à Alexandre Lacombe, qui avait décidé de quitter ses fonctions le 8 mars dernier. Alain Cordier avait assuré l'intérim pendant ce temps. Le nouveau patron de Ryad Boudebouz exerçait auparavant les fonctions de directeur général, en Autriche, du groupe PSA (Peugeot-Citroën). --------------- La sélection lui manque beaucoup En marge de nos derniers entretiens avec Ryad Boudebouz, ce dernier nous a à chaque fois déclaré que la sélection nationale lui manquait beaucoup. Boudebouz, qui a choisi l'Algérie au moment où d'autres demandaient un temps de réflexion, nous a révélé déjà que depuis qu'il était jeune, il voyait son avenir en Vert. Une confession qu'il nous a avouée en marge du Ballon d'Or remporté en 2012 : «Même lorsque j'étais international français, je disais à tout le monde qu'un jour, je porterai ce maillot vert de l'Algérie.»