M. Rabah Saâdane a accepté de nous accorder quelques minutes de son précieux temps pour refaire le match pour les lecteurs du Buteur. Au lendemain de la victoire face au Rwanda et après avoir repris ses esprits, M. Rabah Saâdane a accepté de nous accorder quelques minutes de son précieux temps pour refaire le match pour les lecteurs du Buteur. Le sélectionneur national avait prévu le scénario de la rencontre à quelques exceptions près. Le sélectionneur national n'a pas attendu longtemps pour se tourner ers l'avenir et la rencontre face au Rwanda où il réservera une surprise aux supporters de l'équipe nationale. Yebda sera là pour remplacer Mansouri, suspendu. * D'abord, comment avez-vous vécu ce match contre la Zambie ? Ce fût très difficile pour nous parce qu'on était censés faire le jeu sur notre terrain. J'avais pourtant bien averti mes joueurs en leur disant de faire très attention à ces Zambiens qui jouent très bien au ballon et qui pouvaient nous surprendre à tout instant. Je leur ai aussi dit que ce ne sera pas impossible de gagner ce match parce que nous avons les moyens pour le faire. Les Zambiens nous ont prouvé qu'ils étaient très dangereux et difficiles à manier. Ils nous ont vraiment dominés par moment, mais Dieu merci nous avons réussi à rester concentrés et répondre présent quand il le fallait. Pour preuve, les nombreuses occasions que nous nous sommes créées et qui ont fini par nous plonger dans le bonheur de cette victoire. Toutes nos prévisions se sont avérées juste sdans ce match pour plusieurs facteurs. * De quels facteurs vous voulez parler ? Il ne faut pas oublier qu'on n'est qu'au tout début de la saison et tous les joueurs ne sont pas encore au point physiquement. On ne peut pas leur demander de faire des efforts surhumains, surtout en ce mois de Ramadhan. Mais malgré cela, je les ai vus travailler avec le plus grand sérieux pour arriver à donner le meilleur de ce qu'ils peuvent. La fatigue s'est fait ressentir de manière inévitable. Ajoutez à cela la forme de l'adversaire qui a été très difficile à contrer. Je dois reconnaître la force de l'équipe zambienne dans ce match. Ils ont été très coriaces et nous ont imposé une adversité totale. C'est ce qui a compliqué un peu le match pour nous. Mais Dieu merci, nous avons réussi à rester solidaires devant et derrière. Mes joueurs se sont donnés à fond malgré la fatigue. Je les en félicité vivement car ils n'ont rien lâché. C'est ce mental que je voulais qu'ils aient et c'est ce qu'ils ont fait. * Beaucoup n'ont pas compris vos choix des titulaires, pourquoi ces «petits» changements ? Les gens doivent comprendre une bonne fois pour toute que nul ne connaît cette équipe mieux que moi. C'est moi qui vis avec mes joueurs et c'est moi qui peux juger la forme physique et mentale de chacun d'eux. Les gens qui ne comprennent pas mes choix doivent au moins les respecter avant de les critiquer. Car ils ne savent pas ce qui se passe lors des entraînements. C'est moi qui suis chargé de les voir et scruter leurs moindres mouvements au quotidien. Je suis donc le mieux placé pour dire qui doit jouer et qui doit rester sur le banc ou dans les tribunes. Mes choix n'ont jamais été hasardeux. Ce sont des choix minutieusement étudiés. * Si on évoquait le cas de Rafik Saïfi, quels sont les éléments qui vous ont poussé à le titulariser ? Pour Saïfi précisément, je l'ai jugé sur toute une période donnée. Saïfi a été bon lors de tous les entraînements du stage. Il a été très bon contre la Zambie au moment de son incorporation comme remplaçant. Il a donné satisfaction immédiatement. Et puis son entente avec Djebbour a été si frappante que je ne pouvais ignorer leur association. Ils ont montré qu'ils pouvaient faire de bonnes choses ensemble tant au match aller à Chililabombwe que face à l'Uruguay. Ce sont des signes qui ne peuvent pas laisser un entraîneur sans réaction. C'est pour cela que j'ai décidé de tenter de les associer pour ce match. De plus, Saïfi est un joueur très expérimenté qui peut toujours tirer l'équipe vers l'avant. C'est dans de tels moments qu'on a besoin de lui et il m'a donné raison encore une fois. * Et qu'en était-il du remplacement de Yahia, est-ce parce qu'il s'était accroché verbalement avec Hervé Renard ? Non, ce n'est pas à cause de son accrochage avec le coach adverse, mais tout simplement parce qu'il s'était blessé avant la mi-temps et je ne pouvais pas prendre le risque de le garder sur le terrain avec une seule jambe. J'ai donc préféré le sortir pour préserver sa santé et l'équipe en même temps. * Mais le remplacer par Meghni qui ne joue pas au même poste était aussi un peu surprenant, non ? Peut-être de l'extérieur, vous avez du mal à comprendre, ce qui est tout à fait normal. Mais je peux vous assurer qu'il n'y avait aucun élément qu'on a laissé au hasard. C'était un changement très tactique. On fait reculer Belhadj pour placer Meghni en haut à gauche afin qu'il apporte par sa clairvoyance pour les attaquants. De plus, l'adversaire jouait avec un seul attaquant. * Ne pensez-vous pas que l'isolement des joueurs leur a mis un peu plus de pression, notamment après la victoire de l'Egypte à Kigali ? Sincèrement, je n'ai pas perçu de pression chez mes joueurs. On avait tous parlé d'une très probable victoire des Egyptiens à Kigali. Ils étaient donc tous préparés à cela. Et puis, franchement, ils ne pouvaient pas se plaindre de ne pas avoir été trop sollicités par la presse ou les supporteurs. Ils savent bien que c'était pour les protéger. En plus on était parti sur la base d'une victoire de l'Egypte à Kigali. Ce n'est donc pas cela qui aurait pu les bloquer. Notre seule crainte était de rater ce match important face à la Zambie. * Allez-vous reconduire le même procédé d'isolement des joueurs contre le Rwanda ? Non, ce sera différent du match de dimanche. On les avait protégés pour ne pas rater ce match contre la Zambie. Il était tout de même très décisif vu les circonstances. Pour le Rwanda, on reviendra aux bonnes vieilles habitudes avec des conférences des joueurs et du staff technique. Je tiens à remercier au passage tous les journalistes qui ont joué le jeu en acceptant d'être lésés sans réagir méchamment. Cette victoire est également celle de toute la presse. * Allez-vous faire appel à Yebda contre le Rwanda ? Hassan Yebda est un garçon qui a montré un grand intérêt pour l'Algérie. C'est un très bon joueur qui est en plus bien élevé. Aujourd'hui qu'il a réglé tous ses problèmes en club et qu'il a opté pour Portsmouth, il n'y a plus de raison de ne pas lui faire appel. Nous avons besoin de lui. On va donc faire le nécessaire pour qu'il soit avec nous au prochain match. En principe, Yebda sera présent contre le Rwanda. C'est en tous cas mon souhait. * Ziani avait été visé par les Zambiens pour l'exclure. Est-ce que vous lu avez parlé de cela ? C'est sûr qu'on savait que Ziani était ciblé. La preuve nous a été donnée sur le terrain. Les Zambiens ont clairement tenté de le pousser à la faute. Il n'y a pas de doute, ils ont reçu des consignes très claires pour l'énerver. Mais heureusement que Karim nous a écouté et ne leur a pas répondu. Il a fait preuve d'une grande maturité. J'espère qu'il jouera comme ça dorénavant, sans se laisser prendre dans le piège des défenseurs. C'est aussi le cas pour les autres joueurs qui sont restés calmes malgré l'agressivité des Zambiens. Je crois que nos adversaires ont été aiguillés par des gens qui nous aiment bien. * A quoi aviez-vous pensé avant de dormir ? J'ai pensé d'abord à remercier Allah de nous avoir aidés dans cette victoire. C'est grâce à Dieu que nous avons cette chance de faire plaisir au peuple. Ensuite, j'ai pensé à ma santé et à celle de mon épouse. Nous avons vécu ces derniers jours dans un stress permanent. Il est temps pour nous de prendre du repos. Je ne vous cache pas que j'étais heureux de dormir vers 5 heures du matin. * Comment avez-vous partagé cette victoire en famille ? Je dois remercier vivement mon épouse de m'avoir soutenu malgré sa maladie. A chaque fois que je l'appelais de l'hôtel pour m'enquérir de sa santé, elle me disait : «Occupe-toi de tes joueurs et de ton équipe, c'est plus important pour l'instant. Ne te casse pas la tête pour nous, on va tous très bien » Elle a fait passé l'EN devant sa propre santé et son propre couple alors qu'elle très malade la pauvre. Ce n'est que cette après-midi que je l'ai emmené voir son docteur. * Et vos enfants, ils ont encore défilé ? C'est sûr ! C'est devenu une tradition qu'on voudrait voir durer longtemps dans toute l'Algérie ? Entretien réalisé par N. D et R. B