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SS Sidi Aïch : Les Diables rouges ont raté la saison, mais gagné une équipe
Publié dans Le Buteur le 23 - 06 - 2013

Hakim Amaouche (pdt) : «La volonté de bien faire est là, mais les moyens font défaut»
Les Diables Rouges de Sidi Aich ont assuré leur maintien en Régionale 2. C'est déjà pas mal si l'on se remémore ce par quoi les hommes du président Hakim Amaouche ont dû passer tout au long de l'exercice. Les changements radicaux qu'à connus le club à l'intersaison, et notamment le départ de plusieurs cadres de l'équipe, l'effectif a été remanié à 80%, composé de jeunes joueurs encadrés par d'autres éléments d'expérience. A l'arrivée, il s'en est trouvé plus d'un pour dire que finalement cette formation a gagné son pari, car au départ l'objectif tracé était de jouer le maintien et rien d'autre. Un maintien réalisé honorablement. Mieux encore, les rouges et Blanc ont réussi à finir la saison à la 8e place, avec un actif de 40 points. Il faut avouer que les camarades de Benmaamar ont effectué un parcours moyen cette saison, en raison du manque d'efficacité de l'attaque. D'autre part, si l'on fait la comparaison avec les moyens des autres clubs, le SSSA avec un budget dérisoire, voire même très insuffisant, s'en est bien sorti, comme l'a si bien souligné le président du club. «Nous avons évité le pire en matière de finances.» Cette brève analyse du premier responsable du SSSA met l'accent sur le manque de moyens. Mais malgré cela, l'équipe a bien résisté et a tenu son pari. «Franchement, je ne suis pas entièrement satisfait du parcours de mon équipe, car j'estime que nous aurions pu faire mieux. La phase aller a été difficile pour nous. J'admets qu'il y avait quelques lacunes que nous n'avons pu combler rapidement, mais je crois que nous avons pu remettre de l'ordre au sein de l'équipe durant la trêve. Je suis venu à la tête du SSSA pour le faire accéder en division supérieure, car je pense qu'il ne mérite pas de stagner en Régionale 2. Nous avons une pépinière de jeunes talents, mais les moyens financiers nous font défaut, en plus de l'état du terrain qui arrange plus les équipes adverses», poursuit Amaouche dans son analyse. Pour le moment, du côté de la ville des ponts d'aucuns espèrent que la prochaine saison sera la bonne pour le SSSA. Au terme de cet exercice 2012/2013, l'équipe des Diables Rouges a donc fait mieux que limiter les dégâts, ce qui est considéré comme une véritable performance réalisée par les joueurs du duo Oudjani – Atmani, en attendant des jours meilleurs.
Un début catastrophique
Après un début de saison difficile et l'inquiétude des supporters des diables rouges, notamment après le départ de pas moins de neuf titulaires partis ailleurs monnayer leur talent, le staff technique a dû remplacer les partants en puisant dans la catégorie junior. Hakim Amaouche, le président du club, en vieux briscard, a décelé chez ces éléments des qualités certaines, en dépit de leur inexpérience à ce niveau. Après toute la première moitié de championnat passée dans les dernières loges jusqu'à être donnée par certains comme potentiel candidat à la relégation, les coéquipiers de Mouloudi sont revenus en force lors de la phase retour. Conscient du potentiel de son équipe, le staff technique s'attela au travail en imposant la rigueur tout en leur inculquant la rage de vaincre. Cette façon de faire permit à l'équipe de revenir en force et tenir tête à ses adversaires les plus huppés, allant même jusqu'à remonter la pente à un rythme époustouflant. Un parcours satisfaisant pour le staff technique et administratif, vu que la plupart des équipes en face sont mieux loties financièrement. Un exploit pour cette jeune formation qui, désavantagée il est vrai par l'inexpérience de sa composante dans ce palier, dut céder du terrain. Avec la volonté qui anime sa composante, il est certain que ce n'est que partie remise pour la course à l'accession.
20 points perdus à domicile, 15 engrangés à l'extérieur
L'équipe a fini à la huitième place avec un total de 40 points. 10 victoires, 10 matches nuls et 10 défaites. A domicile, la formation des Diables Rouges a vendangé 25 points sur les 45 possibles. Ayant eu du mal à commencer la saison, les Diables Rouges ont perdu à domicile à quatre reprises face au HC Ain Bessam, l'US Béni Douala, le MC Bouira, l'ES Timezrit, et ont été tenus en échec 4 fois, face au NRB Sidi-Daoud, l'OC Azazga, l'ORB Akbou et la JRA Zaatra. Avec un meilleur parcours au stade de l'Amitié, les Rouge et blanc de Sidi-Aïch pouvaient terminer la saison dans le haut du tableau, et c'est ce qui a laissé des regrets que ce soit chez les joueurs ou leur staff. Lors des 15 rencontres disputées hors de ses bases, le SSSA a engrangé 15 points repartis en 3 victoires face au NRB Sidi-Daoud, le HC Ain Bessam, l'ES Timezrit et ramené 6 nuls de l'ES Bir Ghbalou, l'OC Azazga, le CRB Aokas, la JS M'Chedellah, le MC Bouira et la JRA Zaatra.
L'attaque, le maillon faible
Même si d'aucuns pensent que le jeu des poulains de Hakim Amaouche s'est sensiblement amélioré durant la deuxième moitié du championnat, il n'en demeure pas moins que les coéquipiers de Saidi ont éprouvé depuis l'entame de cet exercice les pires difficultés à transpercer les défenses adverses et ce, comme l'attestent les occasions ratées à chaque fois face aux bois adverses. Cette saison, les attaquants ont été inefficaces comparativement à la saison écoulée, en n'inscrivant que 28 buts, ce qui donne une moyenne de 0,93 but par match. La défense, quant à elle, a encaissé 29 buts, avec une moyenne de 0.96 but par match.
Un défenseur... meilleur buteur !
Le meilleur baroudeur du SSSA est un défenseur : Hamou Benmaamar qui a terminé l'exercice avec 9 buts, suivi de son coéquipier je jeune promu lors de la phase retour en équipe première, Keciri avec 6 buts en 7 matches joués.
La nouvelle vague arrive
Végétant pendant une bonne moitié de championnat dans le fond du classement, les camarades de Messafri ont refusé d'abdiquer. Malgré une autre saison ratée, les supporters peuvent quant même se vanter d'avoir des jeunes joueurs de qualité au sein de leur équipe. C'est d'ailleurs le point positif de cette saison. Les jeunots de la formation de la ville des ponts ont réussi là où certains ont échoué. Bensaad et consorts ont réalisé l'essentiel, ce qui leur fera très certainement beaucoup de bien sur le plan mental. Lors de toutes leurs sorties, les diablotins ont fait preuve d'un comportement satisfaisant. Pour ce qui est de la future composante de la formation, tout le monde est unanime à dire que le club doit aller vers un retour à l'ancienne stratégie, consistant à compter sur le cru puisque plusieurs éléments de la catégorie des U20 de la saison actuelle seront promus en équipe fanion. Oudjani et Atmani ont eu le flair d'incorporer la nouvelle vague à l'image de Bensaad, Merar, Keciri, Ferhat, Moualdi, Zikioue, Aloui et Ghazli afin de faire connaissance avec la réalité de ce championnat et pour voir ce qui les attend pour la saison prochaine.
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Hakim Amaouche (pdt) :
«La volonté de bien faire est là, mais les moyens font défaut»
Quelle analyse faites-vous sur le parcours de votre équipe cette saison ?
Je pense que c'est un parcours positif par rapport à tous les obstacles qu'on a rencontrés durant toute la saison. On a mal démarré le championnat à cause du retard dan la reprise des entraînements, mais par la suite on a pu remonter la pente pour ensuite terminer à la 8ème place.
Les inconditionnels du club voudront certainement connaître la nature des problèmes que rencontre leur équipe.
Moi, je suis satisfait de ces résultats, au vu des moyens dont dispose le club. Nous sommes l'un des clubs les plus pauvres de cette division. On reçoit des subventions dérisoires qui ne suffisent même pas pour une des jeunes catégories. On dirait que nous ne sommes pas dans un même pays. Il y a certaine équipe qui reçoivent jusqu'à 800 millions de centimes et nous on reçoit des miettes. Les jeunes ne jouent plus sans contrepartie. Il y a une injustice dans la répartition des subventions. Si j'avais le budget de certaines formations, j'accéderai très facilement en Régionale 1. En plus du retard dans la préparation de l'intersaison, il y a également l'état du stade qui nous a toujours handicapés, mauvaise qualité du tuf, pas de mur, ni grillage, ni vestiaires digne de ce nom, et j'en passe.
Et les autorités locales dans tout ça ?
J'ai interpellé tout le monde, que ce soit pour la subvention ou pour ce terrain, mais rien n'a été fait, c'est la sourde oreille partout. Pour la saison 2011-2012, l'APC nous a donné les 3% qui nous reviennent de droit à savoir 105 millions de centimes que nous avons partagés entre 8 associations et le SSSA n'a reçu que 21 millions de centimes. Quant à la subvention de 2012-2013, rien n'a encore été versé à ce jour.
Certains vous endossent la responsabilité du départ de jeunes formé au club...
A chaque fin de saison, on a eu des départs et cette instabilité se répercute sur les résultats du club. Donc à chaque début de saison, tout est à refaire et on essaye de reconstruire une autre équipe. Que voulez-vous que je fasse ? Comment pouvez-vous les retenir quand vous n'avez pas les moyens de le faire ? C'est une question d'argent. Ces jeunes-là vont dans des clubs qui les rémunèrent mieux. Nous, on ne peut pas leur donner plus que ce qu'on a. La pate existe à Sidi-Aïch, d'ailleurs chaque saison trois à quatre jeunes émergent du lot, c'est d'ailleurs notre grande satisfaction.
Le SSSA a délaissé quelque peu sa vocation de club formateur, non ?
Le mot formation et un bien joli, mais faire de la formation avec quoi ? Comment ? Avec qui ? D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls. Pour faire de la formation il faut mettre les moyens financiers, un terrain digne de ce nom disponible H 24, un bon encadrement. On ne peut pas parler de formation, la majorité de nos villes et villages manquent d'infrastructures. Actuellement dans toutes les équipes du pays, on ne que fait du bricolage. Où est l'école du NAHD, de la JSK, l'ASMO, l'USMS pour ne citer que celles-là ? Si les responsables du football national veulent qu'on face de la formation, ils doivent commencer d'abord par construire des stades un peu partout. Mais comment volez-vous que l'Etat s'occupe des petites divisions puisque le doyen des clubs d'Algérie, le MCA, n'a même pas de stade.
Mais vos joueurs ont perçu leurs primes ?
Pas tous, nous avons régularisé certains, mais pas tous. On a toujours essayé de faire de notre mieux pour trouver les ressources financières nécessaires pour payer les primes des joueurs. D'ailleurs, ils le savent, ils ont confiance en nous. Je tiens à les remercier pour cette confiance et surtout d'avoir été jusqu'au bout pour assurer le maintien. J'ai écarté 6 joueurs pour des raisons liées au versement des primes.
A Sidi-Aïch, on parle actuellement de la foire commerciale que veulent organiser les autorités locales au stade, qu'en pensez-vous ?
Au moment où on attendait la pose du gazon synthétique et la construction d'une clôture, voilà qu'on organise une foire ! Si les revenus de cette foire vont directement dans les caisses des clubs sportifs de la ville c'est bien, mais dans le cas contraire, je suis catégoriquement contre.
Certains ne cessent de critiquer votre gestion ; qu'avez-vous à leur répondre ?
Ces gens ne sont là que pour mettre des bâtons dans les roues. Je leur dirais où étiez- vous au moment où le club allait mettre la clé sous le paillasson ? Est-ce qu'il y a quelqu'un parmi eux qui a ramené un sponsor ou une aide au club ? Ils ne sont là que pour casse et salir les gens au lieu de venir prêter main forte. C'est l'équipe de tous pas celle de Amaouche Hakim. Pour terminer, je leur dirais que celui qui veut prendre l'équipe et la faire accéder, il sera le bienvenu, je lui céderai ma place très volontiers. Ces gens-là sont en train de nuire à leur équipe pas moi.
On a l'impression que vous éprouvez des difficultés?
Vraiment, nous sommes fatigués. La volonté de bien faire est toujours là, mais les moyens nous manquent. Nous remercions toutefois tous ceux qui nous ont aidés, sans pour autant oublier les efforts considérables du staff technique et des joueurs.
Un mot pour conclure...
Je tiens à féliciter l'US Béni Douala pour son accession en Régionale 1 et le nouveau promu dans ce groupe, le Gouraya club de Bougie. Comme je tiens à remercier les supporters qui nous ont soutenus jusqu'au bout et tous ceux qui ont cru en nous, car certains croyaient qu'on allait rétrograder.
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