Laïfaoui : «Nous jouerons sans aucune pression avec tous les atouts en notre possession» Du mardi à Annaba jusqu'au jeudi à Kinshasa via le mercredi partagé entre Alger et Paris, les joueurs de l'Entente n'ont pas du sentir passer le Ramadhan durant ces trois derniers jours. Ils en ont eu de la chance et c'est ce dont ils auront encore plus besoin ce dimanche où ce sera une autre paire de manches quand il s'agira pour eux, à 14 heures et trente degrés à l'ombre, mener, le ventre creux, le double combat contre la soif qui les étreindra et celle de la revanche que veulent étancher les gars de Vita Club. Ces derniers, s'ils sont réputés pour faire souffrir leurs adversaires dans leur stade au nom évocateur des Martyrs, il n'en demeure pas moins qu'ils sont loin de se permettre le panache en sus de leurs victoires acquises à chaque fois in extremis. Ce qui, au demeurant, signifie aussi qu'ils n'ont rien de foudres de guerre sur leur terrain où ils ne sont donc pas autant souverains que nos Sétifiens qui font parler la poudre sur leurs terres. D'ailleurs, ces Congolais en savent quelque chose après le 2-0 bien payé qu'ils ont encaissé à l'aller où ils avaient frôlé la raclée dont n'allaient pas en réchapper les Angolais. C'est à eux donc de faire dans leur froc, car si à leurs yeux cette rencontre peut être placée sous le signe du choc les mettant aux prises avec le leader, elle ne représente qu'un match comme les autres pour l'Entente qui a largement les moyens d'imposer le partage des points, là où son objectif déclaré est de rafler la mise entière. Alors go pour le banco, d'autant qu'une telle issue aurait été des plus plausibles, s'il n'y avait pas cet état de jeûne qui demeure la seule inconnue de l'équation qu'auront à résoudre nos Ententistes qui se montrent malgré tout optimistes. Pour notre part, on ne l'aurait pas été moins, s'ils n'y avait pas encore et toujours ces maudites absences dites de marque qui nous empêchent de voir enfin nos champions sortants évoluer avec tous leurs atouts en main que l'on puisse, une bonne fois pour toutes, émettre un jugement sur leurs réelles aptitudes sans rien céder au bénéfice du doute forçant à l'abstention. Mais chassons vite toute appréhension de ce côté-ci où, hormis la défection de Lemouchia qui est assurément susceptible d'être regrettée, les éléments constituant l'ossature en place ont prouvé qu'ils valent mieux que l'étiquette de doublures des Hemani, Djediat et autre Aksas, pour qu'on ne leur fasse pas confiance jusqu'au bout. En effet, le pari ne paraît pas si fou que ça d'assurer la qualification en pole position pour le dernier carré dès ce rendez-vous de Kinshasa. N'est ce pas Bouazza ! M. Raber -------------- Laïfaoui : «Nous jouerons sans aucune pression avec tous les atouts en notre possession» * Pour commencer, on n'entend pas le groupe se plaindre de quelque contrainte que ce soit comme c'est souvent le cas lors de vos précédents déplacements de ce côté-ci du continent, comment l'expliquez-vous ? Je pense que cela est dû au fait que ce déplacement a joui d'une très bonne organisation grâce à laquelle nous avons pu bénéficier d'un temps de sommeil normal contrairement à ce qu'il en fut par exemple lors de notre dernier déplacement à Luanda où il nous était arrivé de ne pas fermé l'œil deux nuits de suite en étant obligés de transiter d'un aéroport à l'autre en se tenant prêt à changer d'avion. Cette fois, tout s'est bien passé et on sent que ça a été réglé comme du papier à musique. De plus cette fois, nous avons pu bénéficier d'assez de temps pour la récupération puisque nous sommes sur place depuis jeudi c'est-à-dire plus de quarante huit heures avant le match. * Donc vous êtes dans de bonnes dispositions pour mener à bien votre mission face à Vita Club ? Oui, on peut dire et non sans raison qu'on se trouve dans de bonnes dispositions pour aborder la rencontre avec le meilleur état d'esprit qui soit. Seulement il ne faut pas oublier qu'en face il y aira un adversaire qui pratique un beau football et qui aura avec lui le public pour assouvir son désir de prendre sa revanche de la défaite qu'on lui a fait subir à l'aller. D'ailleurs depuis notre arrivée à Kinshasa et partout par où on passe les gens nous font signe de la main nous signifiant qu'on va perdre par deux, trois, quatre buts, bref vous voyez le topo. Ces choses-là n'ont rien de nouveau de la part des supporters locaux, mais cela n'en traduit pas moins aussi l'importance qu'on accorde ici à ce match. Donc méfiance ! * Ne craignez-vous pas la pression que semble vous promettre tout cet engouement des gens de Kinshasa ? Non aucune crainte de ce côté-ci. Nous en avons vu d'autres et de dimensions bien plus grandes comme par exemple la finale de Ligue des champions arabe que nous avions jouée à Casablanca contre le Wydad local devant plus de 70.000 spectateurs entassés dans un stade tout acquis à la cause de l'adversaire en nous sifflant à chaque fois qu'on avait le ballon et on n'a jamais craqué. Ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres et pour revenir à votre question, je pense plutôt que la pression sera de leur côté car eux sont tenus par l'obligation de résultat contrairement à nous qui possédons une large marge de manoeuvre nous permettant de voir venir. Ceci bien sûr en tenant compte qu'un nul suffirait largement pour nous satisfaire. * Un nul, serait-ce pour ce résultat que vous êtes venus ? Non, il ne faut pas me prendre au mot quand je vous dis qu'un nul serait satisfaisant pour nous, ce que je sous entend par là, c'est que le partage des points ne serait que le minimum. Il faut savoir que même si elle n'a pas de caractère vital pour nous, cette rencontre n'en est pas moins importante à nos yeux car nous voulons sans cesse confirmer que ce n'est pas par hasard si on est arrivés à ce stade de la compétition et si on occupe la tête du groupe. C'est justement cette pole position qui demeure l'enjeu que nous poursuivons et qui ne pourrait se traduire que par la victoire qu'on est venu chercher dans ce contexte qui ne cesse de prendre des contours favorables pour nous avec cette météo qui menace de tourner à l'orage, ce qui ne pourrait que nous arranger dans notre état de jeûne. Comme vous le voyez donc, tous les atouts sont de notre côté, même s'il est vrai qu'il faut aussi savoir compter avec l'adversaire qui a lui aussi son mot à dire et même si on fera tout pour avoir le dernier mot, il n'en demeure pas moins qu'un point ne serait pas si mal que ça à prendre. Entretien réalisé par S. B -------------- La pluie, cette alliée bénie On le disait donc que la plus grande crainte pour les Sétifiens vient de leur état de jeune et de l'appréhension de voir la soif les tenailler au cours du match programmé en plein après-midi, c'est-à-dire à un moment où la température monte monte au propre comme au figuré. Et bien, de ce côté-ci, on peut dire qu'il y a déjà une épine en moins puisque le ciel de Kinshasa affiche toute sa clémence à l'égard des Sétifiens en se couvrant de bataillons de nuages ne pouvant qu'être mal perçus par les locaux qui appréhendent ainsi l'orage le jour du match et là aussi au propre comme au figuré. Il faut dire que jouer sous la pluie, diminue considérablement, pour ne pas dire anéantit complètement, le risque d'avoir soif et c'est ce qui ne pourrait qu'être à l'avantage des Sétifiens qui n'auront alors qu'à faire étalage de leurs qualités techniques pour avoir toutes les chances de s'adjuger gain de cause. Question dodo, entre Kinshasa et Luanda, y'a pas photo ! L'autre paramètre qui apparemment joue en faveur de l'Entente vient du fait que cette virée congolaise n'a guère été éprouvante, non pas le moins du monde, comparativement avec la dernière expédition du côté de Luanda où les Ententistes, tout mal lunés qu'ils pouvaient être, ont été moins malmenés sur le terrain qu'ils ne le furent en dehors. Cette fois, en effet, les joueurs ont pu fermer l'œil dans l'avion pour goûter à un bon sommeil contrairement à leur dernière sortie en Angola où l'itinéraire sinueux emprunté les forçait à rester une, voire deux nuit(s) sans vraiment dormir. Et quand on sait qu'à l'arrivée les conditions de récupération sont quasiment nulles, alors il n'y a pas de quoi s'étonner si l'équipe a fini par flancher dans les toutes dernières minutes du match en encaissant ce but assassin qui l'a privée du point du nul qu'elle n'aurait pas volé. Aujourd'hui donc, le contexte est différent dans le sens positif s'entend pour qu'on puisse s'attendre à quelque chose de vraiment bon. -------------- Mechiche : «La volonté qu'ont nos joueurs de jeûner, n'a d'égale que leur détermination à gagner » «A part le taux d'humidité qui est à la limite du supportable, je pense que toutes les conditions sont réunies pour que tout se passe bien pour nous. Je sens beaucoup de détermination chez nos joueurs qui font en même temps preuve d'une volonté tout simplement admirable d'observer le jeûne et d'en faire une raison supplémentaire de se donner à fond. ça fait vraiment plaisir quand on sait que généralement le Ramadhan sert de prétexte pour éviter d'aller au bout de ses limites comme chez le cas chez les partisans du moindre effort. Dieu merci, nos joueurs ne se cachent pas derrière ce genre d'alibi et promettent de tout faire pour ramener un résultat qui fera plaisir à nos supporters qui ont montré tout leur engouement pour cette Coupe de la CAF lors de notre dernier match disputé à Sétif contre Santos. D'ailleurs nous tenons à réaliser l'essentiel dès cette étape de Kinshasa pour réussir un résultat devant nous permettre d'assurer la qualification en pole position pour les demi finales et de la sorte notre prochain match à Sétif contre les Egyptiens de ENPPI prendra des allures de gala à offrir à notre magnifique public.» De notre envoyé spécial à Kinshasa : Samir B.
