«Je suis totalement guéri de ma blessure» «Quand vous avez un concurrent comme Feghouli, il n'est pas facile de décrocher une place de titulaire» «J'ai fait savoir à Slimani que s'il venait au Club Africain, il ne le regretterait pas» Profitant de sa présence à Aïn Draham, on est allés à la rencontre d'Abdelmoumen Djabou pour lui poser quelques questions. Actuellement en pleine période de préparation avec le Club Africain, l'ancien sociétaire de l'USMH a gentiment accepté de nous accorder cet entretien et de revenir avec nous sur plusieurs sujets. Comment ça va avec le Ramadhan ? Tout va bien, el hamdoulilah, mis à part qu'aujourd'hui, on s'est entraînés à 4h du matin et les choses me semblent un peu bizarres. Vous bossez dur néanmoins ? Evidemment ! Nous travaillons très dur aux entraînements. Personnellement, je me donne à fond pour bien profiter de cette période de préparation, afin que je sois totalement prêt pour toute la saison. Comme on dit, une bonne saison passe par une bonne préparation. Quand avez-vous entamé les entraînements ? Mercredi dernier. Vous êtes-vous rétabli de votre blessure ? Oui, c'est bon, je me suis rétabli et je n'ai plus de problème. Le médecin de l'EN m'a prescrit un repos de 20 jours, mais après 17 jours, j'ai pu reprendre l'entraînement avec mon équipe. Mon pied était enflé, mais maintenant el hamdoulilah. Avouez que c'est quand même bizarre qu'à chaque fois que le stage de l'EN arrive, vous vous blessez et vous déclarez forfait... C'est le destin. Je ne peux rien dire sur ça. Les Algériens attendent de voir Djabou enfin briller en sélection nationale, mais cela ne semble pas venir. Pourquoi, selon vous ? C'est plus fort que moi. Après, vous savez, c'est au coach de décider. Lorsqu'il me donnera réellement ma chance, j'essayerai de tout donner pour briller, comme je l'ai fait avec les clubs où j'ai joué. Sinon, je reste à sa disposition, en attendant de le convaincre. Qu'en est-il de cette histoire de 10 minutes que vous ne pouvez pas dépasser sur un terrain, comme l'a déclaré le coach. Avez-vous discuté de ça avec Vahid lors du dernier stage ? Cette histoire fait désormais partie du passé et je ne veux plus revenir là-dessus. Je respecte beaucoup Halilhodzic et je ne veux pas créer de polémique pour rien. Pas mal de gens peuvent penser que j'ai des problèmes avec le coach, mais c'est tout le contraire. Notre relation est excellente et j'aime travailler sous ses ordres. Les Tunisiens se disent très surpris de ne pas vous voir briller en sélection, eux qui ont appris à vous connaître la saison dernière... Vous savez, quand on regarde les résultats que réalise depuis plusieurs mois maintenant la sélection, on ne peut pas dire que le sélectionneur s'est trompé ou qu'il m'a lésé. Quand on arrive en sélection, il ne faut pas réfléchir comme on le fait en club. L'intérêt du pays passe avant tout et en plus, l'EN regroupe pas mal de grands joueurs qui évoluent à mon poste, à l'image de Feghouli. Donc pas la peine de polémiquer. En plus, je voudrais ajouter quelque chose... Oui, allez-y... Je suis certain qu'il viendra le jour où j'aurai ma chance en sélection. Je dis aux Algériens qu'ils verront un Djabou plus efficace et aussi brillant que celui qu'ils ont connu à l'USMH ou à l'ESS. Le temps passe vite et vous prenez de l'âge... (Il sourit...). N'oubliez pas que je n'ai que 26 ans. J'ai encore le temps de m'affirmer et je ne perds pas du tout espoir de m'imposer un jour en sélection. Que pensez-vous des résultats réalisés par l'EN depuis la CAN ? Tout simplement extraordinaires. On ne peut pas leur demander plus. L'équipe a enregistré des victoires et cela démontre bien le grand travail qu'est en train d'accomplir le sélectionneur national, mais aussi les joueurs. Ici en Tunisie, quand ils parlent du match barrage pour le Mondial, ils espèrent tous ne pas tomber sur l'Algérie, car pour eux, on les battra sûrement. Même la cote du joueur algérien a grimpé, notamment lorsqu'on voit l'offre de 1,5 million d'euros proposée par le Club Africain à Slimani... Il est clair que la cote d'un joueur grimpe en fonction de ses prestations en sélection aussi. Slimani au Club Africain, vous en pensez quoi ? Que voulez-vous que je vous dise. J'aimerais bien qu'Islam soit avec moi ici au Club Africain, mais la décision lui revient à lui seul. Peut-être qu'il souhaite aller jouer en Europe. Lui conseilleriez-vous de venir vous rejoindre ? Evidemment. S'il vient au Club Africain, il ne fera que progresser. J'apprécie beaucoup Islam et il sait bien que ce club lui permettra de décrocher ensuite un bon contrat en Europe. Avez-vous discuté de ça avec lui ? Oui, on en a parlé lui et moi. Il a eu un contact officiel et c'est normal qu'il m'appelle pour avoir mon avis. En tout cas, je lui ai dit qu'il ne manquera de rien ici et qu'il ne regrettera pas de venir. Maintenant s'il a des offres en Europe, c'est encore mieux. Avez-vous parlé de Slimani à vos dirigeants ? J'ai discuté avec le président du club en personne, Riyahi, et je lui ai expliqué qu'il était préférable qu'il appelle le joueur directement, car les joueurs algériens ont tendance à ne pas prendre un contact au sérieux, si le président du club en question ne le contacte pas personnellement. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait, peu après. J'ai dit beaucoup de bien d'Islam à mes dirigeants, mais croyez-moi, c'est surtout les qualités du joueur qui ont parlé pour lui. Il y a aussi Bounedjah qui a opté pour l'Etoile du Sahel. Qu'en dites-vous ? C'est une bonne chose pour le joueur. L'Etoile du Sahel est un grand club en Tunisie et connaissant le joueur, je pense qu'il va progresser davantage. Je lui souhaite beaucoup de réussite dans sa nouvelle expérience. Passons au Ramadhan. Vous vous êtes un peu habitué aux traditions tunisiennes durant ce mois sacré ? Oui, je commence à m'y habituer, même je dois reconnaître que celui de l'an dernier était meilleur, car il y avait avec moi ma mère et mon frère. Cette année, ça n'a pas été possible pour moi de les ramener ici, car on est en permanence en stage. Cela dit, je dois dire qu'il n'y a pas beaucoup de différences entre la Tunisie et l'Algérie. Les traditions sont presque les mêmes. On imagine que les plats de chez nous vous manquent un peu ? Ça, c'est clair. Ce qui me manque le plus, c'est la chorba que prépare ma mère. Ici, la chorba est différente de ce qu'on trouve au bled. Comment passez-vous le mois de Ramadhan ici en Tunisie ? Je le passe très bien. Après les entraînements, ça m'arrive souvent, avec des amis, d'aller profiter de la soirée dans des salons pour prendre du thé et nous relaxer. J'y reste jusqu'à Al Adhan du fedjr. Sinon, les soirées à la rue Tanger de Sétif me manquent. Et la journée, vous faites quoi en général ? (Il rigole...). Je dors. Je ne vous cache pas que je me lève très souvent, avant Al-Adhan de peu. Au fait, souhaiteriez-vous un match entre l'Algérie et la Tunisie en barrage ? Sincèrement, non. Je préfère ne pas affronter la Tunisie et même l'Egypte, afin d'éviter d'éventuels incidents. En plus, je souhaite la qualification d'un maximum de pays arabes à la Coupe du monde. Pensez-vous que les Verts pourraient se qualifier à la Coupe du monde ? Je pense que oui. On est en nette progression et comme je vous l'ai dit, le coach fait un excellent boulot et Inch'Allah, on atteindra nos objectifs.
