«Avec Montanier, je retrouverai vite mon niveau, et rendez-vous est pris pour les barrages» «Halilhodzic a été réglo avec tout le monde, s'il ne m'a pas convoqué c'est que je ne le mérite pas» Prêté pour une saison au Stade Rennais, Foued Kadir a bien voulu nous accorder cet entretien dans lequel il revient avec précision sur les vraies raisons qui l'ont poussé à quitter son club de cœur, l'OM. L'ex-Marseillais évoque aussi en exclusivité sa non-convocation par Vahid Halilhodzic pour le stage de l'EN, qui se déroule depuis hier mardi à Sidi Moussa. Après avoir eu droit à 3 jours de repos, Foued qui en a profité pour aller chercher ses affaires du Sud de la France, nous parle aussi de sa première séance d'entraînement effectuée hier en Bretagne avec sa nouvelle équipe, sous la houlette de son ancien coach à Valenciennes, Philippe Montanier. Après six mois passés à Marseille, vous quittez la Canebière, quelles sont les vraies raisons de ce départ, on va dire, hâtif ? Tout simplement, parce que j'avais envie de rejouer. Cela fait un petit moment que j'accuse un petit retard en matière de temps de jeu avec l'OM, donc voilà, je suis footballeur avant tout, je veux être sur le terrain et prendre du plaisir. Le fait de vous retrouver en difficulté en Equipe nationale, à cause justement de votre statut de remplaçant à Marseille, vous a-t-il poussé à partir ? C'est sûr, mon avenir en sélection a pesé dans la balance. Comme je vous l'ai déjà dit, il y a quelques jours, je veux revenir en force pour reprendre ma place et c'est pour cela que je suis ici à Rennes. Surtout qu'à Rennes, votre ancien coach Montanier a beaucoup insisté pour vous engager... C'est exactement ça, j'ai la chance d'avoir connu Philippe Montanier et son adjoint Michel Troin, avec qui j'ai travaillé il y a quelques années à Valenciennes. J'ai passé de très bons moments avec eux, ça s'est tout le temps bien passé entre nous pendant deux ans, et c'est pour cette raison que je n'ai pas hésité à répondre favorablement à l'offre rennaise. Difficile de quitter son club de cœur, pour le Martégal que vous êtes, cela ne n'est pas fait sans un grand pincement au cœur... C'est clair, comme je l'ai toujours dit, Marseille restera mon club de cœur, c'était un rêve pour moi d'endosser le maillot marseillais, après, c'est l'âme du compétiteur et l'envie de jouer qui m'anime qui ont pris le dessus. Dans mon cas, il n'y avait plus de place aux sentiments. La sélection n'a pas de prix pour moi. Donc, aucun regret de quitter un club, qui s'appelle l'Olympique de Marseille ? Non, pas du tout. J'aurai pu rester à Marseille et me contenter de bouts de matchs par- ci par-là, mais je suis un compétiteur, j'ai envie de jouer et j'ai encore des objectifs à atteindre, et sur le plan personnel et sur le plan collectif avec cette place que je veux récupérer en Equipe nationale. Malgré mes 29 ans, je sais qu'il me reste encore une marge de progression, je veux dire que je suis toujours en vie. Peut-on revenir sur les détails de vos contacts avec Rennes, que vous avez révélés au Buteur ? En fait, au tout début, je suis entré en contacts avec le coach Philippe Montanier. Cela remonte à plus d'un mois. On avait évoqué aussi avec son adjoint, Michel Troin, l'éventualité d'un prêt, on s'était mis d'accord rapidement à notre niveau. Par la suite, on a laissé un peu de temps aux dirigeants des deux clubs de négocier. Avec le temps, les échanges se sont accélérées à mon retour du stage de l'EN, et on est arrivés au bout à quelques heures de la fermeture du mercato. Je pense que c'est le plus important. Vous êtes arrivé vendredi matin, mais vous n'avez signé que le lendemain, pourquoi donc ? Effectivement, j'ai signé mon contrat officiellement samedi. C'était quelques instants avant le début du match de Rennes contre Lille. Il y avait quelques détails seulement à discuter et tout est rentré dans l'ordre. Je suis très heureux de jouer pour cette équipe de Rennes. Vous avez pris part à la séance d'entraînement de ce matin (entretien réalisé hier), ça s'est passé comment pour vous ? Tout s'est très bien passé. A vrai dire, je n'avais aucune appréhension là-dessus. Tout le monde m'a souhaité la bienvenue et je ferai de mon mieux pour remplir mon contrat comme il se doit sur le terrain. Aucune appréhension, c'est peut-être parce que vous connaissez l'entraîneur Montanier qui a insisté pour vous engager, c'est là un grand soulagement quand même, non ? Tout-à-fait, en plus, il y a un très bon groupe en place, il existe aussi une ambiance très saine ici à Rennes. Je connais plusieurs joueurs avec qui j'ai déjà croisé le fer sur les terrains de la Ligue 1. On se connaît bien, ne serait-ce que de réputation, donc je n'ai éprouvé aucun problème d'adaptation, du moins pour ce premier jour. Si on comprend bien, vous avez quitté Marseille pour favoriser votre retour en sélection, le coach Halilhodzic vous a-t-il conseillé ce club qu'il connaît bien pour l'avoir déjà entraîné par le passé ? A vrai dire, je n'ai pas vu le coach Vahid depuis notre dernier stage à Alger. C'est sûr que je savais que Rennes était un bon club ici en France. C'est une équipe où on peut travailler sereinement et où je peux, et c'est le plus important, pouvoir reprendre du temps de jeu et revenir à mon meilleur niveau. Pour certains, le nul de la Guinée aurait laissé des traces, croyez-vous pouvoir rebondir et assurer la qualification au Mondial 2014 ? Bien sûr, on a un très bon groupe, une belle équipe et de très bons joueurs. On ne peut pas dire qu'on a manqué d'effectif. Il ne faut pas aller trop vite en besogne, on doit attendre le tirage au sort tranquillement et surtout bien travailler durant ce prochain stage d'avant le Mali, pour espérer réaliser cet objectif qui reste dans nos cordes. Vous vous sentez concerné, on dirait que vous n'êtes pas frustré du fait de vous retrouver mis à l'écart par Halilhodzic... Pourquoi l'être ? Franchement ! Le coach Vahid a été très clair dès le départ sur les critères de sélection. Il a toujours été réglo avec tout le monde. Depuis son arrivée, il nous a toujours dit que celui qui n'a pas de temps de jeu, ne peut pas prétendre à une sélection tout le temps. Et c'est ce que je trouve tout-à-fait logique, à mon sens. Pas de rancune ? Alors là, pas du tout. Aujourd'hui, ma situation est très claire : je n'ai pas joué depuis un bon moment, et c'est tout-à-fait normal que je me retrouve écarté. Il y a un sélectionneur qui fait ses choix et qui prend ses décisions, et moi je n'ai pas le droit de les contester. A moi de retrouver du temps de jeu et mon vrai niveau pour revenir en Equipe nationale plus fort. Au-delà de votre envie de revenir en sélection, quelle est l'autre raison qui vous a poussé à opter pour cette équipe de Rennes ? C'est le fait de connaître le staff technique, c'est-à-dire l'entraîneur en chef et son adjoint, qui m'ont beaucoup facilité le choix. Je connais de quoi ils sont capables, je connais très bien leur philosophie de jeu. Lorsqu'on voit ce qu'ils ont fait à Valenciennes et ce qu'ils ont réalisé à la Real Sociedad, on n'a qu'une seule envie, c'est de revenir à ce football très technique et offensif qui me plait beaucoup. En plus de l'Olympiakos, avez-vous eu d'autres offres, cet été ? Oui, d'autres clubs français me voulaient mais excusez-moi, je ne peux pas vous citer les noms par correction. Et puis, ça ne sert à rien d'en parler. J'ai fait mon choix, je suis à Rennes et j'espère faire une grande saison. Quel sera donc votre objectif avec Rennes ? D'abord, m'imposer rapidement pour récupérer en temps de jeu et essayer après dix journées de faire un premier bilan, afin de tracer les vrais objectifs sur le plan personnel et avec mon club. L'Algérie compte des joueurs de valeur, à l'instar de Taïder et Belfodil à l'Inter, Ghilas à Porto, Slimani au Sporting, et Feghouli au FC Valence, qu'est-ce qui manque à cette Equipe nationale pour aller décrocher son billet pour le Mondial ? On a tout, franchement. Une belle équipe et aussi un très bon encadrement technique. Il ne nous reste qu'à bosser, chacun au sein de son club, pour rester performants et répondre prêts pour les échéances décisives. A mon avis, c'est notre unique voie de succès.
