Sita Sangaré : «La patrie ou la mort. Nous vaincrons !» Kaboré : «La vérité c'est sur le terrain, c'est là qu'on répondra aux Algériens.» Ça y est, c'est le jour J pour les Verts, qui affronteront les Etalons du Burkina Faso, cet après-midi au stade du 4-Août de Ouagadougou. La rencontre ne s'annonce guère facile pour les protégés du coach Vahid Halilhodzic, mais pour autant, l'optimisme est de mise au sein du groupe. Un optimisme relayé par l'ensemble des joueurs algériens, dans leurs différentes déclarations à la presse cette semaine. Bakary Koné : «Les joueurs algériens veulent mourir pour leur pays. Qu'ils sachent que nous, nous sommes déjà morts pour le nôtre» Evidemment, le dévouement affiché par nos joueurs pour cette rencontre capitale, a été perçu par les joueurs burkinabés comme une sorte de guerre psychologique. Le défenseur de l'Olympique Lyonnais, Bakary Koné, présent en conférence de presse jeudi, a tenu à répondre du tac au tac. «La vérité, c'est sur le terrain. Les Algériens ne nous font pas peur. Ils disent qu'ils veulent mourir pour leur pays. Qu'ils sachent, que nous, nous sommes déjà morts pour notre pays», rapporte le journal burkinabé, l'Observateur. Sita Sangaré : «La patrie ou la mort. Nous vaincrons !» Le président de la FBF, Sita Sangaré, ne s'est pas privé, lui aussi, d'encourager les siens, en affirmant que le match de cet après-midi sera une partie de vie ou de mort pour les Etalons. «Nous abordons cette rencontre dans la plus grande sérénité», a-t-il déclaré dans un premier temps, avant de donner le ton à ce match : «La devise du Burkina Faso, c'est ‘‘La patrie ou la mort''. Nous sommes prêts et nous vaincrons.» Voilà qui va allumer davantage le match. Brama Traoré : «Nos combattants sont prêts pour l'assaut final» Enfin, l'entraîneur-adjoint du sélectionneur Paul Put, en l'occurrence, Brama Traoré, ne cesse de faire dans la provocation et cela depuis plusieurs jours maintenant. Une manière de faire peur aux joueurs algériens et leur montrer que cet après-midi, c'est en terrain hostile qu'ils évolueront. Après avoir donné des nouvelles du coach belge, actuellement malade, Brama Traoré a assuré que les Etalons sont bien prêts pour la guerre : «Paul Put souffre d'un paludisme, mais il a pu conduire toutes les séances d'entraînement. Je peux vous assurer qu'il s'en remet petit à petit et va se porter bien d'ici là. Toute l'équipe aussi est en bonne santé. Les joueurs se sont défoncés et, à les voir à l'entraînement, on se dit que la victoire est déjà acquise parce qu'ils sont toujours concentrés». «Les combattants sont prêts pour l'assaut final. Ça ne sera pas facile, mais il faut gagner ce match», a-t-il conclu. La bataille sur le terrain s'annonce rude. Espérons que ça ne dépassera pas le cadre sportif et que le fair-play régnera. ------------ Brama Traoré (Ent. adjoint du Burkina) «On est les vice-champions d'Afrique, l'Algérie est sortie au 1er tour » Désigné par la FBF pour représenter l'entraineur en chef de la sélection burkinabée, malade ce jour-là, le coach adjoint de Paul Put à la tête de la sélection du Burkina Faso a appelé lui aussi à la mobilisation générale. Répondant à une question d‘un journaliste burkinabé, qui a voulu avoir son avis au sujet des déclarations jugées euphoriques des Algériens, Brama avance : «Il ne faut pas trop donner d'importance aux déclarations des joueurs algériens. On est les vice-champions d'Afrique, eux (les Algériens) ont été sortis dès le premier tour. Le match se jouera sur le terrain et ce jour-là, on saura à qui reviendra le dernier mot. Ce rendez-vous n'est pas une guerre et sachez qu'on est préparés à toutes les éventualités». « La pression du public ? Elle sera à notre avantage, c'est sûr !» Poursuivant ses déclarations à propos de la préparation du Burkina Faso pour ce match aller décisif pour une qualification au prochain Mondial 2014, Brama rassure les fans des Etalons, il affirme que tout se déroule comme le staff technique du Burkina le souhaite : «Tout le monde est prêt, et les entrainements se déroulent très bien. En ce qui concerne la pression du public, personne ne s'en est plaint, au contraire ça va être un atout». « Nos joueurs se sentent déjà au Brésil » Coté motivation, l'entraîneur adjoint de Paul Put semble être aussi un homme de communication. A croire que sa désignation pour affronter les journalistes a été étudiée : «Nos joueurs commencent à se sentir qu'ils sont déjà au Brésil. C'est pour vous dire à quel point nos capés sont motivés. L'appétit vient en mangeant. C'est tout ce que j'ai à dire au risque de trop enflammer ce match. Le football n'est qu'un jeu, celui qui détient la meilleure motivation va aller au Brésil, et nous on la possède déjà». ------------ Kaboré : «La vérité c'est sur le terrain, c'est là qu'on répondra aux Algériens » Le milieu offensif de Ruben Kazan, Charles Kaboré, lui, préfère parler football, sans verser dans la provocation. Interpellé lors de la conférence de presse de ce jeudi, à propos du discours positif des joueurs algériens, à la veille du rendez vous de ce samedi, Kaboré dira : «On doit rester sereins et ne pas s'enflammer. C'est un adversaire sérieux en face, mais la rencontre reste ouverte pour tous. La vérité c'est sur le terrain, c'est là qu'on répondra aux Algériens». Sangaré (Pdt FBF) : «Les Algériens ne doivent pas oublier notre slogan "la Nation ou la mort"» Le président de la fédération burkinabée, Sita Sangaré, veut entrer dans l'histoire du football local. Présent lui aussi à la conférence de presse animée au lieu d'hébergement des Etalons à Ouagadougou, avant-hier, le premier responsable du football au Burkina Faso, qui a été interpellé à son tour sur les propos jugés optimistes des joueurs algériens, a déclaré : «Ils sont libres de dire ce qu'ils veulent. Nous, on se prépare pour gagner chez nous et assurer la qualification au Mondial. Il faut que les Algériens n'oublient pas que notre slogan est le suivant "la Nation ou la mort"». Pitroipa (attaquant de Rennes) : «Si on ne se qualifie pas au Mondial, notre finale de la CAN n'aura aucun sens» Même s'il a refusé tout commentaire à propos de la rencontre d'aujourd'hui, l'attaquant du Stade Rennais, Jonathan Pitroipa, a lâché quelques mots avant son face à face avec son camarade à Rennes et international algérien, Foued Kadir : «On a envie de jouer le Mondial, c'est aussi le même objectif pour tout le monde. Maintenant, si on ne parvient pas à réaliser cet objectif, cela signifierait que tout ce qu'on a pu faire lors de la dernière Coupe d'Afrique, n'aura pas eu de valeur». Paul Put hésite entre le 4-4-2 et le 4-5-1 La bataille tactique fera rage aujourd'hui entre le sélectionneur des Etalons, Paul Put, et l'entraîneur national, Vahid Halilhodzic. Si le driver des Verts ne devrait pas se séparer dans sa stratégie habituelle basée sur un bloc défensif très haut composé (4-1-2-2-1), le Belge hésite encore entre le 4-4-2 qui a marché à merveille lors de la dernière CAN et le 4-5-1 qu'il a préparé pour contrecarrer l'équipe algérienne et espérer gagner la bataille du milieu. C'est ce que des sites burkinabés ont affirmé hier. ------------ Le ministre des Sports appelle les imams et les prêtres à prier pour le Burkina Curieux message que celui rendu public par le ministre burkinabé des Sports et des Loisirs, le colonel Yacoub Ouédraogo, plus connu sous le diminutif du colonel Yac. Ainsi, tout en invitant «l'ensemble des couches sociales du Burkina Faso à se mobiliser comme un seul homme pour pousser nos braves Etalons à une brillante victoire», il en a appelé aux «prières ferventes et les bénédictions urgentes des autorités coutumières et religieuses, où qu'elles se trouvent». En plus clair, il appelle les imams musulmans et prêtres catholiques à prier pour la sélection du Burkina pour qu'elle gagne «l'une des rencontres des plus historiques de notre sport national». L'imam l'a fait à la grande prière de vendredi... en présence d'Algériens Il faut croire que son appel a été attendu puisqu'hier, à la grande mosquée de Ouagadougou, située au centre-ville, l'imam a conclu les deux prêches de la grande prière de vendredi en demandant aux fidèles présents de prier pour la victoire du Burkina Faso, ce qui fut fait. Le plus cocasse est que des Algériens parmi les supporters et les représentants de l'ambassade d'Algérie à Ouagadougou étaient parmi les pratiquants présents à la mosquée ! On ne sait pas s'ils ont levé les bras à l'invocation de l'imam pour dire «amine !»...