Raouraoua : «L'équipe a montré du caractère et ça ne sert à rien de parler de l'arbitrage» Stade : 4-Août (Ouagadougou) Affluence : nombreuse Arbitres : Janny Sikazwe (Zam), Jerson Emiliano Dos Santos (Ang), Arsénio Chadreque Marengula (Moz) Avertissements : Koffi (27') (Burkina) ; Guedioura (72') (Alg) Buts : Petroipa (45'+2), Djakaridja (65'), Bance (83' sp) (Burkina) ; Feghouli (50'), Medjani (69') (Alg) Burkina Faso : Daouda Diakité, Bakary Koné (Steeve Yago 8'), Mohamed Koffi (Traoré 78') Djakaridja Kone, Paul Koulibaly, Jonathan Pitroipa, Aristide Bance, Linganietiguiri (Panand 68'), Charles Kabore, Zongo, Nakoulma. Entraîneur : Paul Put Algérie : Mbolhi, Bougherra, Belkalem, Mesbah, Yebda (Guedioura 68'), Feghouli (Kadir 90'+3), Medjani, Slimani, Soudani, Taïder (Lacen 83'), Mostefa. Entraîneur : Halilhodzic Il ne fallait pas avoir peur de l'arbitre Janny Sikazwe, mais plutôt de ses assistants, dont l'un s'est bien mis, hier, en évidence avec une offrande inespérée pour le pays hôte en fin de partie, au moment où l'équipe de Paul Put semblait incapable de faire la différence. C'est cette décision très injuste à l'encontre des Verts qui va faire finalement la différence dans un match où les Verts ont étalé toute leur supériorité tactique et leur maîtrise technique, un match qu'ils pouvaient remporter sans que personne n'aurait crié au scandale. Dès les premières minutes de jeu, les Verts étaient déjà dans leur match. Solides derrière, très présents dans l'entrejeu et provocateurs devant, les capés d'Halilhodzic vont même, par moments, oser, presser très haut les Burkinabés qui avaient du mal à trouver leurs marques. Les Algériens vont d'ailleurs s'offrir la plus nette occasion de la première demi-heure suite à un débordement de Sofiane Feghouli, dont le centre est repris de la tête par Soudani, mais intercepté par Daouda Diakité (18'). A partir de cet instant, le match devient de plus en plus serré et les espaces deviennent de plus en plus rares, mais la sélection nationale maîtrise intelligemment la situation et gère bien les débats. Pendant ce temps-là, les Burkinabés, pas très habiles techniquement, éprouvent les pires difficultés à construire le jeu, s'obstinant à passer par l'axe où toutes les issues étaient fermées et n'utilisant pas trop les couloirs. 45'+2, Pitroipa surprend la défense algérienne Au moment où l'on s'approchait de la mi-temps, les choses vont bouger. D'abord par une incursion de Feghouli dans la surface où il aurait pu obtenir un penalty, mais l'arbitre a jugé que c'est l'attaquant algérien qui est allé au contact de son vis-à-vis (39'). Trois minutes plus tard, les Etalons vont s'offrir leur meilleure occasion de cette première période. Sur un contre rapide, Pitroipa déborde à droite, accélère et se rabat dans l'axe en usant d'un grand pont sur Mostefa pour pénétrer dans la surface, mais il se fait faucher par Belkalem, nettement en retard sur l'action. Janny Sikazwe n'hésitera pas à désigner le point de penalty (42'). Aristide Bance s'en charge mais trouve un super Mbolhi à la parade. Le gardien des Verts sauve remarquablement les meubles, mais il sera en partie responsable sur le but que l'Algérie va encaisser peu avant la pause contre le cours du jeu. Sur un bon centre de la gauche, Pitroipa surprend toute la défense algérienne, particulièrement Mesbah, qu'il déborde pour aller à la réception de ce bon ballon, puis en devançant Mbolhi dans les airs, avant de placer une belle tête au fond des filets (45'+2). Grande frustration dans le camp des Verts qui ne méritaient pas un tel sort, à ce moment crucial de la partie. 50', Feghouli égalise, Soudani et Slimani ratent le KO Loin d'être découragés par ce but bukinabé, les coéquipiers de Bougherra, conscients qu'il y a bien un bon coup à jouer à Ouaga, reviennent sur le terrain avec la ferme intention de rétablir l'équilibre. Ils y parviendront cinq minutes après, sur un bel échange entre Feghouli et Slimani où les deux Fennecs étalent tout leur génie technique. La balle finit dans les pieds de Feghouli qui, d'un crochet de l'extérieur du pied droit, se débarrasse de son vis-à-vis et enchaîne instantanément avec un tir croisé imparable au deuxième poteau, remettant ainsi les pendules à l'heure (50'). L'Algérie va connaître alors ses moments les plus forts de la partie, mais malheureusement, elle ne va pas en profiter. Deux minutes plus tard, Soudani avait la balle du KO au bout du pied en se présentant seul face à Diakité, mais il bute sur le gardien bukinabé (52'). A la 54', sur un corner de Feghouli, Diakité ne parvient pas à se saisir du ballon que Soudani lui subtilise dans les six mètres. L'ex-Chélifien, qui n'arrive pas à se repositionner face au but, remet derrière, d'une belle talonnade, sur Slimani qui tire à bout portant, mais encore une fois, ce diable de Diakité dévie en corner. Deux grosses occasions de faire le break lamentablement ratées. 69', Medjani remet les pendules à l'heure La sanction ne va tarder à tomber. Quelques minutes après, toujours contre le cours du jeu, Djakaridja gagne son duel au milieu du terrain face à Yebda, met Mostefa dans le vent et pénètre dans la surface, avant de croiser son tir qui fera mouche (60'). Le Burkina reprend l'avantage, mais encore une fois, les Verts n'abdiquent pas. Moins de dix minutes après, un corner de Taïder est superbement repris par Carl Medjani qui bat Diakité d'une jolie tête croisée (69'). Un match fou riche en rebondissements, mais dominé dans son ensemble par les Verts qui vont encore une fois s'offrir d'autres occasions de scorer, comme celle de Feghouli qui est parvenu, grâce à un effort individuel, à se frayer un chemin jusque dans la surface, sans pouvoir conclure pour autant (77'). Auparavant, une lourde frappe de Guedioura est passée légèrement au-dessus (76'). L'offrande de l'arbitre assistant aux Burkinabés Les scénarios des premier et deuxième buts des Etalons va malheureusement se répéter en fin de match, mais cette fois-ci, avec une décision très sévère de l'arbitre assistant qui va accorder un penalty pas du tout évident aux Bukinabés, alors que le directeur de jeu n'avait pas bronché. Un tir est contré par Belkalem qui se tenait les mains derrière le dos. La balle le touche au bras tout de même. C'est ce qu'on appelle dans le jargon du football une main involontaire sur laquelle on ne siffle jamais un penalty, car c'est la balle qui est venue toucher le joueur, au moment où ce dernier avait les mains derrière le dos. En plus, même si main il y avait, Belkalem était nettement en dehors de la surface, et dans ce cas, on devait siffler, au pire, un coup franc. Bref, ce penalty est une offrande de l'arbitre assistant. Aristide Bance ne pouvait espérer mieux pour se racheter de son premier penalty raté. Il réussira son essai, redonnant l'avantage à son équipe (83'). L'Algérie va avoir une dernière chance de rentrer avec le match nul dans le temps additionnel par l'intermédiaire de Kadir qui dévisse son tir et trouve les décors, alors qu'il était seul face à Diakité (90'+4). Il n'y a pas le feu, le cap est surmontable au retour. ----------- Raouraoua : «L'équipe a montré du caractère et ça ne sert à rien de parler de l'arbitrage» Pour sa part, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, est apparu assez zen, malgré la frustration qu'a engendrée cette défaite. «C'est le destin qui a voulu qu'on perde aujourd'hui. L'équipe a montré beaucoup de caractère et personnellement, j'ai bien apprécié le rendement des joueurs. On a réussi à marquer deux buts et à garder nos chances de qualification. On ne doit pas s'affoler. Il reste encore un match retour à négocier à Blida et on tâchera de tout faire pour l'emporter. Je pense qu'il ne sert à rien de parler de l'arbitrage. Il faut qu'on reste concentrés sur nous-mêmes et se focaliser dès à présent sur cette manche retour. On aurait pu, certes, marquer d'autres buts, mais on se contentera de ce résultat.» --------- Kourichi : «On sait quoi faire !» C'est l'adjoint de Vahid Halilhodzic, Nordine Kourichi, qui s'est présenté à la conférence de presse d'après-match. Même s'il était plus calme que ne l'était le coach principal, particulièrement remonté contre les arbitres, il n'a pas été moins offensif dans ses déclarations. «Le résultat final n'est pas en rapport avec la qualité de notre prestation» «Les joueurs ont fourni un grand match. D'abord, il y a eu ce penalty refusé qui aurait pu constituer le tournant du match. Et puis, il y a ce penalty que Raïs (Mbolhi, ndlr) a arrêté et qui nous a fait énormément de bien moralement. Malheureusement, le résultat final n'est pas en rapport avec la qualité de la prestation fournie, étant donné que nous avons eu beaucoup d'occasions, notamment celles de Feghouli, à dix minutes de la fin et de Kadir dans les arrêts de jeu.» «En Algérie, on sait recevoir nos adversaires» «Si on peut parler du soi-disant penalty qui a été sifflé contre nous... Sachez que nous aussi, en Algérie, on sait recevoir et on attendra ce match du 19 novembre avec impatience. On saura quoi faire pour gagner ce match. On a grand espoir pour cette qualification. Il faut savoir que nous ne sommes qu'à la mi-temps du match. Nous sommes, certes, très déçus du résultat, mais je pense qu'avec un peu plus de maturité, nous aurions pu faire mieux. Quitte à me répéter, nous ne sommes qu'à la mi-temps du match. On sait quoi faire !» «Ce n'est pas toujours facile de jouer en Afrique, vous comprenez ce que je veux dire» «Ce qui n'a pas marché est qu'on ne s'attendait pas à prendre trois buts ici à Ouagadougou. C'est une évidence. On sait très bien que ce n'est pas toujours facile de jouer à l'extérieur, surtout en Afrique. Vous comprenez très bien ce que je veux dire. C'est un fait. Il faut dire aussi que nous avons eu affaire à une grande équipe du Burkina Faso, avec Pitroipa, Bance et autres Kaboré qui sont des joueurs de grande valeur. Avoir marqué deux buts à cette équipe est très méritoire.» «On ne peut pas reprocher grand-chose aux joueurs» «Il y a eu peut-être des faiblesses dans les compartiments. Ce sera à nous de faire une analyse. Qu'est-ce qu'on reproche aux joueurs ? Pas grand-chose. Il reste un autre match. Ce sera peut-être une autre équipe. Ce sera peut-être un engouement et une pression terribles sur l'adversaire. Le match retour sera déterminant, mais on saura quoi faire pour que les choses soient plus intéressantes chez nous.» ---------- Voilà pourquoi Halilhodzic ne s'est pas présenté à la conférence de presse En fin de rencontre, Vahid Halilhodzic ne s'est pas présenté à la conférence de presse. Très énervé, le sélectionneur national avait peur de dire des vérités qui ne plairaient peut-être pas à tout le monde concernant cet arbitrage honteux du Zambien Sikazwe. Il a alors préféré déléguer son adjoint à la barre technique de l'EN, Noredine Korichi. Les journalistes burkinabés n'ont pas apprécié sa défection Les journalistes qui ont longtemps attendu le coach Vahid Halilhodzic et le capitaine d'équipe de l'EN, Madjid Bougherra, à la salle où a eu lieu la conférence de presse d'après-match n'ont pas trop apprécié la défection du driver des Verts et de son défenseur central. Ils ont interprété cela comme une réponse à l'attitude des Burkinabés qui avaient, pour rappel, interdit l'accès aux journalistes algériens à la conférence de presse d'avant-match du coach Paul Put et de ses joueurs, il y a trois jours.