«Contre le MOB, j'exige de vous une victoire.» Bachiri : «Battre le MOB pour se réconcilier avec les Chnaoua.» A la fin de la séance d'entraînement d'hier matin effectuée à l'ISTS, le président du club, Boudjemaâ Boumella, est monté au créneau pour recadrer ses troupes et les mettre devant le fait accompli. L'homme fort du Doyen, très affecté par la défaite concédée face à l'USMH, n'a pas mâché ses mots pour exprimer son point de vue et mettre tout le monde devant ses responsabilités. «Je suis très déçu, car face à l'USMH, je n'ai pas reconnu mon équipe. Je vous ai pourtant dit qu'au Mouloudia, il n'y a pas de marche arrière, surtout lorsque vous disputez des derbys. Vous êtes tous passés à côté de la plaque. Moi, je vous dis une chose, dorénavant, vous serez sanctionnés financièrement pour chaque défaite à domicile. Le Mouloudia n'a pas le droit de perdre chez lui devant son public, c'est inadmissible et inconcevable pour un grand club qui ambitionne de jouer le titre. J'espère que j'ai été très clair. A présent, la balle est dans votre camp.» «Contre le MOB, j'exige de vous une victoire» Boumella s'est déjà projeté sur le prochain rendez-vous face au MOB qui sera capital pour les Vert et Rouge. Le président du conseil a tout simplement exigé les trois points, seul résultat qui remettrait le Doyen sur la bonne voie. «Vous allez préparer un match très compliqué face au MOB qui est mal classé, et qui dit mal classé dit une équipe qui doute. C'est simple, contre cette équipe, j'exige de vous une victoire, pas autre chose. Il n'y aura que les trois points qui feront nos affaires. Vous êtes dans l'obligation de rectifier le tir, après le faux pas concédé à domicile.» «Si vous terminez champions d'hiver, c'est moi qui vous déroulerai le tapis rouge en Espagne» Après avoir usé d'un discours très rude, Boumella a voulu mettre un zeste d'humeur, question de motiver ses joueurs et leur montrer qu'il était prêt à consentir des sacrifices, à condition de rendre le sourire à tous les Chnaoua. «Moi, je vous dis une chose, si vous terminez champions d'hiver, c'est moi qui vous déroulerai le tapis rouge lors du stage hivernal en Espagne. Je vous emmènerai voir des musées et des endroits très sympas», a dit Boumella à travers des propos qu'il fallait prendre cette fois-ci au second degré. ------------- Bachiri : «Battre le MOB pour se réconcilier avec les Chnaoua» Considéré comme l'un des maillons forts de l'arrière- garde mouloudéenne, Redouane Bachiri met en avant la nécessité de se ressouder derrière une seule thématique : celle de réagir positivement dès la prochaine journée face au MOB. Après avoir vécu une reprise mouvementée avec l'intervention des Chnaoua, tout semble rentré dans l'ordre... Tout rentrera dans l'ordre, lorsqu'on parviendra à réagir face au MOB. Il n'y a qu'une victoire pour mettre fin à la crise, c'est le seul remède qui nous permettra de nous réconcilier avec les Chnaoua. Un mot sur l'intervention énergique de vos supporters qui n'ont pas été tendres avec vous ? Il fallait s'attendre à la réaction de nos supporters. Ils étaient en colère, après la défaite concédée à domicile face à l'USMH. Je comprends et je conçois l'attitude de nos fans qui ont exprimé leur mécontentement sans pour autant dépasser les limites, je tiens à le préciser. Nous avons écouté avec beaucoup d'attention les revendications des Chnaoua qui ont vidé leur sac. Il était important de crever l'abcès, afin de repartir sur de nouvelles bases. Après la défaite, il fallait qu'on assume pleinement, devant nos fans, cet échec qui nous a fait perdre le sommeil. Que pensez-vous du limogeage de Geiger ? C'est la décision de la direction qu'on doit absolument respecter. Cela dit, on ne va pas se dédouaner de cette défaite, car nous les joueurs sommes tout autant coupables. Kaci-Saïd a beaucoup axé son travail sur l'aspect psychologique, cela a eu pour effet de vous remobiliser, apparemment... Il nous a beaucoup parlé ces derniers jours, son discours et même celui du président ont eu pour effet de nous remobiliser. Maintenant, on doit se concentrer sur notre travail pour préparer la suite du championnat. Est-ce que cette défaite remet en cause votre objectif de jouer le titre ? Pas du tout. Nous ne sommes qu'à quatre points des leaders, il n'y a pas péril en la demeure. Il suffit qu'on gagne un ou deux matchs, comme nous l'avons fait face au RCA et à la JSK, pour reprendre la tête du classement. Et puis, il ne faut pas oublier que nous avons vécu une situation similaire la saison dernière sous la coupe de Menad et nous avons pu, grâce à la solidarité de tout le groupe, rebondir. Dans le foot, tout peut basculer très vite d'un côté comme de l'autre. Le président Boumella a exigé de vous une victoire lors de la prochaine journée face au MOB... Sans cela, nous savons que si nous voulons nous réconcilier avec nos supporters, cela passe forcément par une victoire contre le MOB. Cette trêve internationale tombe à point nommée, n'est-ce pas ? Je ne vous le fais pas dire. Nous allons tirer profit de cette coupure pour récupérer nos blessés. Nous serons bien armés pour réagir positivement dès la prochaine journée. C'est devenu, en tout cas, notre leitmotiv. ------------- Demain matin, match-test face aux Espoirs du Mouloudia Demain à 10h, un match-test à été programmé face aux Espoirs du Mouloudia. C'est à l'ISTS que cette rencontre aura lieu sous l'œil très attentif de Kamel Kaci- Saïd qui aura l'occasion de superviser et voir à l'œuvre Khaled Kherroubi qui a montré de très belles choses depuis sa venue au club. Autant dire que ce sera le jour de vérité pour le Franco-Algérien qui aura tout à perdre lors de cette rencontre. Les duels au menu de la matinée Pour la séance d'hier qui a eu lieu sous la pluie au stade de l'ISTS, les camarades de Besseghier ont eu droit à un long programme tourné essentiellement vers les duels. Dans le football moderne, on sait que les matchs se gagnent ou se perdent au niveau des duels, c'est pour cela que Kaci-Saïd a consacré la session d'hier à cet aspect du jeu qui a tant manqué aux Mouloudéens face aux Harrachis. Djemili et Sayeh autorisés à s'entraîner Renvoyés, la veille, par Kamel Kaci-Saïd pour être arrivés en retard à l'entraînement, Houari Djemili et Réda Sayeh ont été autorisés à reprendre, hier matin, le travail avec le groupe. Les deux éléments étaient tout heureux de réintégrer leur équipe. Mais avant de se remettre au boulot, Houari Djemili et Réda Sayeh se sont entretenus avec Kamel Kaci-Saïd. Les deux joueurs ont expliqué les raisons de leur arrivée tardive aux entraînements. Très compréhensif, Kaci-Saïd, convaincu par les arguments avancés par les deux joueurs, n'a pas hésité à leur accorder son autorisation de se fondre dans le groupe. Aujourd'hui, entraînement à l'ISTS Aujourd'hui, c'est à 9h30 que les joueurs devront se présenter à l'ISTS pour une séance de travail. Kaci-Saïd, qui s'attelle à diversifier son travail pour éviter la routine, devra programmer des exercices spécifiques qui maintiendront tout le monde en haleine. ------------- L'argent ne fait pas toujours le bonheur ! On dit bien que l'argent ne fait pas le bonheur. Il est amusant de remarquer que ce proverbe est invoqué aussi bien par les pauvres, comme se consoler d'être sans le sou, et par les riches, pour se donner bonne conscience auprès des premiers. Cet adage sied parfaitement à la situation du vieux club algérois qui patauge actuellement dans la crise, bien qu'on aurait pensé qu'avec l'avènement de Sonatrach, le Mouloudia allait retrouver son lustre d'antan, surtout en disposant d'un budget colossal. Devenant l'un des clubs les plus riches de la Ligue 1 au même titre que le club voisin, l'USMA, le Mouloudia a toutes les peines du monde à redorer son blason. Face pourtant à une équipe de l'USMH qui ne dispose que de moyens très limités, cela n'a pas empêché le club banlieusard de donner une leçon tactique et de réalisme aux Mouloudéens. C'est justement cette incapacité des joueurs à se hisser au niveau requis et se mettre en adéquation avec les ambitions nourris par Sonatrach qui a soulevé le courroux des Chnaoua. Ces derniers, outrés, n'avaient pas hésité à se rendre au stade du 5-Juillet pour exprimer à juste titre leur désarroi. Le manager général, Kamel Kaci-Saïd, avec son oeil d'expert, avait déclaré clairement et ouvertement : «Avec cette manière de jouer, on n'a aucune chance de décrocher le titre à la fin de la saison.» David face à Goliath, c'est en tout cas cette comparaison qui correspond parfaitement à la situation diamétralement opposée que vivent le Mouloudia et l'USMH. Percevant leur argent et leur prime rubis sur l'ongle, les camarades de Bouguèche sont payés au prix fort pour un rendement tout juste moyen. Tout le contraire des Harrachis, car à titre de comparaison, Sylla, le bourreau des Mouloudéens, ne perçoit que 4 000 euros par mois, l'équivalent d'un stagiaire au Mouloudia, et pourtant il a fait plier les Algérois en les faisant même tourner en bourrique. C'est dire que dans le milieu du football et dans le sport de haut niveau, l'abondance de l'argent ne résout pas tout. On aura beau débourser des sommes colossales, mais lorsqu'on dispose d'une équipe très limitée techniquement avec des joueurs surcotés, on se retrouve confronté à ce type de situation. L'abondance de l'argent rend la vie plus confortable et offre plus de possibilité, mais ne rend pas nécessairement son propriétaire heureux. Très conscient des erreurs commises par son prédécesseur, Abdenour Kaoua, qui est à l'origine de tous les maux, le manager général, Kamel Kaci-Saïd, sait qu'il faudra une révolution au niveau de l'effectif pour se remettre dans le sens de la marche. Et c'est ce qu'il va s'atteler à faire le responsable mouloudéen lors du mercato hivernal, même s'il n'a le droit qu'à trois recrutements. Mais si on se réfère au parcours de l'USMAn qui disposait d'une fortune gigantesque sous l'ère Aïssa Menadi, le club a dû pourtant se contenter de faire de la simple figuration, avant de rétrograder en seconde division. Même l'USMA du richissime Ali Haddad a dû attendre trois ans et des milliards de centimes dépensés pour décrocher une Coupe d'Algérie et une Supercoupe arabe. Au niveau mondial, Manchester City et Chelsea ont dû débourser des centaines de millions d'euros pour décrocher au bout de quelques années et beaucoup de déceptions le Saint Graal. C'est dire qu'il faudra s'armer de patience, car il ne suffit pas de claquer des doigts et quelques milliards pour truster les titres. C'est aussi cela le charme de ce sport qui se joue avant toute chose sur le rectangle vert, loin des considérations financières.