Le succès algérien en cinq points. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a présenté ses «chaleureuses» félicitations au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et au peuple algérien, suite à la qualification de l'Algérie à la Coupe du monde 2014. Dans le prolongement de la rencontre de football qui a réuni l'Algérie et le Burkina Faso et avant la reprise des travaux du troisième sommet afro-arabe, M. Compaoré a tenu à se rendre personnellement au siège de la délégation algérienne pour présenter ses chaleureuses félicitations au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui représente le président Bouteflika à ce sommet, au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, et à travers eux au président de la République ainsi qu'au peuple algérien. Le président Compaoré a également exprimé ses meilleurs vœux de succès à l'Algérie et fait part de sa conviction que l'équipe algérienne ne ménagera aucun effort pour représenter dignement le football africain. Le geste du président Compaoré, hautement apprécié par M. Bensalah, a été précédé par le déplacement au siège de la délégation algérienne du ministre d'Etat et ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Burkina Faso, Bassole Djibrill, pour exprimer les mêmes sentiments et les mêmes vœux au président du Conseil de la nation et à son homologue algérien «Par leur geste qui a été remarqué et salué par d'autres délégations participant au sommet afro-arabe, les hauts dirigeants burkinabés ont donné à la compétition conviviale entre les équipes nationales des deux pays frères l'esprit sportif et l'élégance qui doit naturellement être le sien", a déclaré à l'APS M. Lamamra, soulignant que "cette compétition a ajouté de la densité à la qualité des relations entre les deux pays et entre leurs dirigeants". --------------- Le succès algérien en cinq points Grâce à sa victoire en match retour contre le Burkina Faso (1-0) mardi 19 novembre 2013, l'Algérie est la dernière équipe qualifiée du continent africain pour la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014. Les Verts disputeront leur quatrième épreuve reine, après 1982, 1986 et 2010. FIFA.com vous donne les cinq clés du succès algérien. Blida, l'invincible Durant cette campagne de qualification, les filets du stade Mustapha-Tchaker n'auront tremblé qu'une seule fois dans le dos des Fennecs, c'était contre le Bénin lors de la troisième journée du Groupe H, le 26 mars 2013. Blida est une forteresse imprenable pour la sélection nationale qui, en 20 matchs, s'y est imposée 17 fois, concédant trois matchs nuls et aucune défaite. C'est dans ce chaudron en ébullition que les hommes de Vahid Halilhodzic ont eu le bonheur de fêter leur qualification, après 90 minutes d'un combat tendu face au Burkina Faso, finaliste de la CAN-2013. L'enceinte fétiche des Fennecs était déjà pleine à craquer six heures avant le coup d'envoi, malgré la pluie et le froid, symbole de la ferveur d'un pays qui avait les yeux rivés sur son Equipe nationale et le cœur prêt à s'envoler pour le Brésil. Le poids de cette attente a toutefois bien failli se retourner contre les locaux. Déjà sous pression après leur défaite (3-2) à l'aller, les Algériens ont multiplié les signes de nervosité, notamment en première période. Erreurs techniques, dégagements manqués du gardien, fautes grossières... les Verts ont joué à reculons, abusant de longs ballons dont se sont régalés les grands gabarits burkinabés. Mais poussés par leur bouillant public, les futurs mondialistes ont fini par se libérer grâce au but du vétéran Madjid Bougherra. L'art de voyager Solide dans ses bases, l'Algérie a également été performante en déplacement. En six rencontres dans le deuxième tour, elle n'a laissé filer en tout que trois points, au Mali (2-1), son adversaire le plus coriace dans le Groupe H, le 12 juin 2012. Le 12 octobre 2013, lors du barrage aller au Burkina Faso, les Nord-Africains tenaient le point du match nul (2-2) jusqu'à un penalty concédé dans les dernières minutes. Une défaite, certes, mais ces deux buts marqués à l'extérieur se sont révélés être un avantage précieux dans l'approche tactique du match retour. «Mes joueurs doivent s'appliquer en défense surtout, avant de penser à marquer», avait annoncé Halilhodzic, avant l'ultime dernière rencontre de cette campagne triomphale. Halilhodzic, la revanche Sauf surprise, le sélectionneur de l'Algérie devrait connaître sa première expérience en Coupe du monde de la FIFA l'été prochain. Une belle revanche pour celui qui avait été évincé par la Fédération ivoirienne juste avant l'Afrique du Sud 2010, après deux ans de bons et loyaux services. «Cela m'a fait mal», concède encore aujourd'hui le technicien bosnien au sujet de la fin brutale de sa première expérience de sélectionneur. Au bout d'une série de 24 matchs sans défaite, il avait été remercié après l'élimination des Eléphants en quarts de finale de la CAN-2010 par... l'Algérie ! Celui qui dirige les Fennecs depuis 2011 savoure donc d'autant plus l'instant présent. «C'est le plus beau moment de ma vie», s'est exclamé Halilhodzic après la qualification pour le Brésil. Fêté par ses joueurs, le technicien, réputé austère, n'a pas caché ses émotions, en reprenant même le célèbre slogan qui ponctue chacune des victoires de l'Equipe nationale : «One, two, three, viva Algérie !» Renouveau Cet accomplissement s'est fait au prix de choix forts de la part de coach Vahid. Intransigeant sur la discipline et le comportement de ses joueurs, ce dernier n'a pas hésité à écarter des cadres historiques de la sélection, comme Ryad Boudebouz, Karim Ziani, Anthar Yahia ou Nadir Belhadj pour faire de la place à la nouvelle génération des Sofiane Feghouli, Ishak Belfodil ou Saphir Taïder. Aujourd'hui, l'Algérie possède un groupe compact et solidaire qui encaisse peu de buts, avec des talents capables de porter le danger dans le camp adverse. A la finition, les attaquants, El Arbi Hillel Soudani et Islam Slimani, ont été particulièrement performants depuis qu'ils ont été lancés par le Bosnien. Une nouvelle histoire Cette qualification pour Brésil 2014 est une véritable bouffée d'oxygène, après les récents déboires sur la scène internationale. Après avoir manqué la CAN-2012, elle a terminé dernière de son groupe lors de l'édition 2013. Si se qualifier pour une Coupe du monde de la FIFA est un bel accomplissement, cela n'a pas été une fin en soi pour une nation qui y participera pour la quatrième fois de son histoire. La référence reste à ce jour l'épopée des Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi et autres Salah Assad, de l'édition 1982. En Espagne, cette génération dorée avait signé la deuxième victoire d'une équipe africaine de l'histoire de la compétition en battant la RFA (2-1). Cependant, l'Algérie n'avait pas réussi à passer le premier tour, pas plus qu'en 1986 et en 2010. Pour entrer dans l'histoire et surpasser leurs glorieux aînés, ces nouveaux Fennecs savent donc ce qu'il leur reste à faire au Brésil.