Les Diables Rouges, des favoris non déclarés pour le sacre. La technique des Coréens peut déstabiliser n'importe quel adversaire. Les Russes de Capello a gagné en assurance. Faut-il dire «ouf !» ou «aïe !» ? C'est la question qui taraudait hier les esprits des Algériens en apprenant la composante de la poule de l'Algérie au Mondial-2014. Les Verts n'ont pas hérité d'un champion du monde, mais deux d'entre ses adversaires ont déjà été demi-finalistes par le passé, même si ça remonte à assez loin. Les Diables Rouges, des favoris non déclarés pour le sacre La Belgique n'a pas été, ces dernières années, comme celle des années 80, qui tutoyait même les grands. Or, elle est de retour ! Depuis 18 mois, elle effectue une remontée spectaculaire dans la hiérarchie du football européen et même mondial, au point d'avoir décroché une place de tête de série pour le prochain Mondial, un honneur que de précédents vainqueurs du trophée, tels l'Italie ou la France, n'ont pas obtenu. Sous l'impulsion d'Eden Hazard, meneur de jeu de Chelsea et l'un des joueurs les plus doués de sa génération, les Diables Rouges ont même été donnés comme favoris pour le sacre final, avant même le tirage au sort. La technique des Coréens peut déstabiliser n'importe quel adversaire La Corée du Sud n'est plus la sélection redoutable qu'elle a été au début du nouveau milinaire. Le renouvellement des générations a engendré un «retard au redémarrage» et sa timide participation au dernier Mondial, en Afrique du Sud, l'illustre. Cependant, c'est une sélection qui peut gêner n'importe quel adversaire. Elle a démontré, avant même l'Espagne, qu'avoir des joueurs de petit gabarit peut aussi servir. Ce sera le deuxième adversaire de l'Algérie dans ce Mondial et on sait que la deuxième confrontation peut être fatale en cas de mauvais départ. Ça promet en tout cas une partie très technique. Les Russes de Capello a gagné en assurance Pour percer dans le gotha mondial, la Russie a fait un choix : confier le destin de sa sélection à des entraîneurs étrangers. Le Hollandais Guus Hiddink a entamé la construction d'une équipe performante et l'Italien Fabio Capello a pris le relais. L'équipe est plus disciplinée tactiquement et plus sûre d'elle quand elle joue en dehors de ses bases. D'ailleurs, elle avait failli créer la surprise en poussant l'Angleterre aux barrages. La particularité du groupe de l'Algérie est justement que les Verts retrouveront Capello, quatre ans après l'avoir affronté au Cap, alors qu'il était sélectionneur de l'Angleterre. Un tirage clément sans l'être vraiment En somme, le tirage paraît plutôt clément, tout en ne l'étant pas tout à fait. C'est tout simplement un tirage de Coupe du monde : aucun adversaire ne sera facile. L'Algérie sera l'une des dernières sélections à entrer en lice, du fait qu'elle se trouve dans la huitième poule. Cela permettra à Halilhodzic de bénéficier de cinq jours de préparation supplémentaires. Peut-être que cela pourrait faire la différence. ------------ Calendrier des matches de l'Algérie (en heure locale) Belgique – Algérie le 17/06/2013 à 13h à Belo Horizonte Corée du Sud – Algérie le 22/06 à 13h à Porto Alegre Algérie - Russie le 26/06 à 17h à Curitiba Le mouvement syndical au Brésil menace la Coupe du monde Un piquet de grève hier pendant le tirage au sort La Coupe du monde au Brésil ne se déroulera pas forcément sur un air de fête. De fortes perturbations sociales secouent le pays depuis plusieurs mois. Un pic avait été atteint au mois de juin passé, à l'occasion de la Coupe des Confédérations qui avait eu lieu au Brésil dans ce qui était une petite répétition générale avant la phase finale de la Coupe du monde. Hier encore, des prémices des tensions sociales qui menacent le Mondial se sont affichées. La police et l'armée ont contenu les grévistes à l'entrée de Costa do Sauipe En effet, tout au long de la matinée, un piquet de grève a été observé à l'entrée principale de la Costa do Sauipe, le complexe touristique où s'est déroulé le tirage au sort final de la Coupe du monde, un exemple a été donné. C'était le fait de syndicalistes, principalement des secteurs de l'éducation et de la santé. Ils ont été contenus par des policiers et des éléments de l'armée à une centaine de mètres du rond-point qui marque l'entrée du complexe. La manifestation a été pacifique, mais elle renseigne sur la grogne qui secoue un pays qui ne veut plus se rassasier que de football. Des contrôles et des militaires partout dans le complexe Certes, le mouvement s'est déroulé assez loin du chapiteau qui a abrité le tirage au sort car il faut faire deux kilomètres, à partir du portail d'entrée, pour arriver au cœur du complexe. Il faut un kilomètre de plus pour atteindre l'hôtel qui héberge les officiels de la FIFA et invités de marque. En sus de la distance, des barrages de sécurité et des brigades mobiles de militaires sillonnent le complexe, empêchant tout intrus de s'approcher des personnalités. Autant dire qu'il n'y avait aucune chance pour les grévistes et syndicalistes de perturber physiquement le déroulement du tirage au sort. Même Blatter a évoqué la menace sur le Mondial Cependant, le danger est perceptible. Ce n'est pas Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA, qui dirait le contraire, lui a répété, en conférence de presse avant-hier, que la sagesse devrait l'emporter et que le Brésil doit organiser la Coupe du monde parce qu'à six mois de l'événement, il n'y a aucun plan B qui pourrait être pris comme alternative. La menace est donc réelle, surtout que des appels à la grève générale pour le début de l'année ont été lancés. Il y a de fortes chances qu'ils rencontrent un écho favorable. Finie l'époque où une Coupe du monde assurait 4 ans de paix sociale ! Finie l'époque du football opium du peuple ! On se rappelle qu'il n'y a pas si longtemps que ça, les gouvernements au Brésil espéraient de tout cœur que leur sélection nationale remporte la Coupe du monde car c'était l'assurance, pour eux, de 4 années de paix sociale. Le trophée était suffisant pour faire taire les affamés et calmer les frustrés. Le foot était le programme politique le plus efficace, le seul facteur d'unité qui vaille. «Ah, la belle époque !», semblent se dire aujourd'hui les autorités brésiliennes, nostalgiques de cette période dorée où un but réglait plus facilement les problème qu'une batterie de lois ou de mesures économiques. La jeunesse brésilienne a compris l'importance du Mondial pour médiatiser son mouvement Là, les progrès technologiques aidant, les Brésiliens, surtout les jeunes, ont pris conscience que les grands événements peuvent constituer une excellente vitrine pour exposer les revendications. La Coupe des Confédérations, qui avait révélé au monde, à travers les perturbations qu'elle avait connue, l'ampleur des problèmes économiques dans lesquels se débat le Brésil en dépit de son classement parmi les pays émergents, a encouragé les irréductibles à durcir leurs mouvements pour exiger plus de concessions de l'Etat, notamment en matière de soutiens aux prix dans l'éducation, la santé et les transports. Les jeunes du Brésil aiment le foot, mais ils refusent que cet amour soit pris comme prétexte pour occulter la réalité sociale. Le Mondial est donc bel et bien sur une poudrière. ------------- Hommage à Mandela avant la cérémonie La disparition avant-hier de Nelson Mandela a été évoquée hier lors du tirage au sort de la Coupe du monde. Avant de lancer la vidéo de présentation de l'événement, les organisateurs ont ouvert la cérémonie avec un petit clip constitué d'un montage d'images de l'ancien président de l'Afrique du Sud, surtout celles où il était avec des représentants du football mondial pour faire la promotion de l'organisation du Mondial dans son pays et celles où il faisait le tour du terrain du Soccer City Stadium de Johannesburg lors de la cérémonie de clôture de la Coupe du monde 2010, juste avant la finale. La diffusion du clip a été accompagnée par une ovation de toute la salle, membres du Comité exécutif de la FIFA en tête. Valcke a annoncé l'Algérie en français Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, a dirigé le tirage au sort de la Coupe du monde 2014. C'est lui qui ouvrait les boules tirées et annonçait le pays tiré. Il l'a fait en anglais durant tout le tirage, sauf lorsque l'Algérie a été tirée. Là, il a dit «Algérie» en français, tout en ajoutant «Les Fennecs contre les Diables Rouges», allusion à la Belgique, tête de série de la poule H. Halilhodzic, Zefzef et Sadi ont représenté l'Algérie La délégation algérienne présente à la salle du tirage au sort était composée du sélectionneur, Vahid Halilhodzic, du vice-président de la FAF, Djahid Zefzef, et du directeur des sélections nationales, Walid Sadi. Le préparateur physique de la sélection, Cyril Moine, était aussi dans la salle. Une minute de silence à sa mémoire Sur demande de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, lors de son allocution de bienvenue, les présents à la cérémonie du tirage au sort du Mondial de la FIFA ont observé une minute de silence à la mémoire de Nelson Mandela. Les Algériens aux premiers rangs La délégation algérienne était placée sur le côté droit de la salle, au premier rang des sélections participantes, juste derrière le carré réservé aux officiels de la FIFA. Halilhodzic s'y sentait très à l'aise. Il a même discuté avec quelques invités autour de lui. Et si l'Algérie croisait l'Allemagne en 8e ? Il y a une chance de revoir un Algérie-Allemagne, 31 ans après. Dans le cas où l'Algérie terminait deuxième de son groupe et que l'Allemagne termine en tête du sien. Une éventualité à ne pas écarter.