«On a contacté le Portugal, l'Allemagne, la Biélorussie, l'Ukraine, la Pologne et le Japon pour des matchs amicaux» La chaîne d'information France 24, dans sa version arabophone, a réalisé une longue interview avec le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, dans sa ville de résidence, Lille, au nord de la France. Le technicien bosnien s'est livré, comme à son habitude, sans langue de bois, évoquant la prochaine participation des Verts au Mondial brésilien, assurant une nouvelle fois que ce ne sera pas une mission aisée. A ce titre, il a tenu, une nouvelle fois, à descendre en flammes les techniciens et autres spécialistes qui ont assuré que l'EN a les moyens de se qualifier pour le second tour. Vahid a parlé de sa relation avec Mohamed Raouraoua qu'il qualifie de bonne, quoi qu'il admet ne pas être tout le temps sur les mêmes longueurs d'onde avec son président. Par la suite et au sujet de son avenir à la tête de la sélection nationale, Halilhodzic a affirmé que sa mission s'arrêtera au terme du Mondial et que pour l'heure, il n'a pas encore décidé s'il renouvellera son bail ou pas. «Vous pouvez appeler les clubs et les sélections qui s'intéressent à moi pour vérifier de vous-même la véracité des sollicitations dont je fais l'objet. Pour moi, ma mission à la tête de la sélection algérienne prendra fin à l'issue du Mondial, et on verra après ce qui se passera. Je suis fier de ce que j'ai apporté à cette équipe et de la réussite que j'ai connue. Après, les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. Mais moi, je ne changerai pas ma vision de voir les choses, du moment que je suis convaincu de ce que je fais.» «L'optimisme des Algériens est exagéré» «C'est très surprenant l'optimisme démesuré des Algériens pour leur sélection nationale. Ça dépasse carrément les limites. Les journalistes et mêmes certains anciens joueurs sont subjectifs dans leurs analyses. Moi, je connais la sélection mieux que quiconque et je sais que notre tâche sera très compliquée. Après la CAN, j'aurais pu quitter la sélection, mais j'ai préféré rester, car je savais qu'on pouvait faire quelque chose de bien. Après, il ne faut pas trop en demander.» «Je rigole quand j'entends dire que l'Algérie peut passer au second tour» «Croyez-moi, je rigole quand j'entends certains dire que l'Algérie peut aller au 2e tour, voire plus durant ce Mondial. Ça me fait rigoler, mais ça m'agace aussi. Il ne faut pas mettre davantage de pression sur cette équipe. Pour ma part, je suis quelqu'un de libre et personne ne peut me mettre la pression. Si je veux arrêter, j'arrête et puis c'est tout.» «Les entraîneurs qui disent que la qualification au 2e tour est possible, qu'ils viennent prendre ma place et prouver ce dont ils sont capables» «Les gens parlent beaucoup, et je suis certain que personne n'a vu jouer nos adversaires. Moi, je ne veux pas retomber dans les mêmes erreurs de la CAN-2013. Les techniciens qui disent que la qualification pour le 2e tour est possible, et bien qu'ils viennent prendre ma place et nous montrer ce dont ils sont capables. Il n'y a pas de problème. Moi, je dis à la vérité au peuple algérien. Je ne veux pas lui mentir.» «Jamais l'Algérie n'a été aussi offensive dans son jeu qu'avec moi» Comme d'habitude, Halilhodzic ne manque pas de se jeter des fleurs. «L'Algérie n'a jamais joué de manière aussi offensive depuis plus d'une décennie. Depuis que j'ai pris en main cette équipe, elle a toujours marqué des buts au cours de ses matchs. J'avoue, toutefois, que le dernier match face au Burkina Faso fut mon plus mauvais à la tête de cette équipe, notamment en raison de la grosse pression qu'ont eue à gérer les joueurs.» «J'ai révolutionné le jeu de l'EN algérienne» «Il a une grosse différence entre l'équipe de 2010, dont le jeu était surtout basé sur la défense, et celle de maintenant qui joue l'attaque à outrance, que ce soit à domicile ou l'extérieur. A ce propos, j'estime avoir révolutionné le jeu de l'Algérie, puisque l'équipe a réappris à gagner à l'extérieur et à viser uniquement la victoire.» «On va se préparer à Sidi Moussa et jouer 3 matchs amicaux» Pour ce qui est du programme de la préparation pour le Mondial, Vahid dira : «On continue de travailler en respectant notre programme de préparation pour cette Coupe du monde. On va effectuer notre stage à Sidi Moussa puis on disputera trois matchs amicaux à la fin de la saison. Un à domicile, un autre à l'étranger, dans un lieu qui reste à déterminer, et un dernier au Brésil. Le problème qui se pose actuellement, c'est qu'on ne sait pas encore quand les joueurs termineront exactement leur saison, vu que les coupes nationales se termineront après les championnats.» «On a contacté le Portugal, l'Allemagne, la Biélorussie, l'Ukraine, la Pologne et le Japon pour des matchs amicaux» «Pour ce qui est de nos adversaires pour nos matchs amicaux, on n'a pas encore tranché. Pour préparer la Belgique, on a négocié avec le Portugal et l'Allemagne(Ndlr, ce sera finalement la Slovénie). Pour la Russie, on est en discussions avec la Biélorussie, l'Ukraine et la Pologne. Enfin pour la Corée du Sud, on discute toujours avec la Fédération japonaise. Moi, je veux affronter des sélections qui ont les mêmes caractéristiques de jeu que nos adversaires au Mondial.» «Je prendrai mes 23 joueurs de la liste actuelle des 35» Pour ce qui est des joueurs qui iront au Mondial, Halilhodzic n'entretient pas vraiment le suspense, lui qui assure qu'il prendra pratiquement les mêmes joueurs qui ont qualifié la sélection. «J'ai un groupe de 35 joueurs qui sont pour moi les meilleurs éléments algériens. je prendrai de cette liste mes 23 joueurs qui iront au Brésil. Je ne pense pas qu'il y'aura de nouveaux éléments. Néanmoins, je continue à les superviser et voir leur évolution. Il y a de bons joueurs, mais ils manquent d'expérience et de maturité.» «Si je fais revenir Matmour et Belhadj, ça créera un malaise au sein du groupe» Au sujet du souhait de Belhadj et Matmour de revenir en sélection, Vahid reste catégorique. C'est non ! «C'est un peu compliqué. Il faut savoir que ce n'est pas moi qui les ai écartés. C'était leur souhait et qu'ils assument à présent. C'est bien qu'ils veulent revenir, mais ça sera pas possible, car si je les rappelle, ça créera un malaise au sein du groupe et y aura des tensions et des réactions négatives de certains joueurs. J'aime Nadir et Karim. Ils appellent de temps à autre les membres du staff pour prendre des nouvelles de l'équipe. Je ne suis nullement fâché contre ces joueurs, mais il faut que les gens sachent que j'ai instauré un règlement et il faut que tout le monde le respecte.» «Ziani s'est toujours bien comporté et n'a jamais critiqué l'EN» «Concernant Ziani, c'est un garçon qui a beaucoup donné à la sélection, mais je lui ai bien expliqué que je voulais donner la chance à Feghouli. Ziani s'est toujours bien comporté et n'a jamais critiqué l'EN, contrairement à certains joueurs qui ne manquent pas d'afficher leur amertume à travers les médias. A mon arrivée en sélection, j'ai trouvé une équipe complètement déboussolée et je me devais de faire un changement radical pour relancer la machine. Il fallait renouveler le groupe et la qualification acquise au Mondial m'a donné raison. Je ne pense pas avoir fait des erreurs par rapport à ça.» «J'ai proposé Tasfaout pour être mon adjoint, car un Français aurait coûté très cher» «Pour préparer la Coupe du monde, je me suis retrouvé dans le besoin de renforcer davantage mon encadrement technique. Mon choix s'est porté sur Tasfaout. C'est quelqu'un qui passe beaucoup de temps avec moi et j'ai vu ses réflexions et sa vision de voir les choses qui m'ont beaucoup plu. Je l'ai proposé au président et il devrait très prochainement commencer son travail. Un entraîneur français aurait voulu un contrat d'une plus longue durée et aurait coûté très cher.» «Je critique les arbitres et je n'ai pas peur d'être sanctionné» «J'ai une longue histoire avec les arbitres, car j'ai été souvent lésé par des décisions arbitrales avec toutes les sélections que j'ai drivées. Quand j'ai envie de parler, je le fais et je n'ai pas peur des sanctions qui peuvent tomber. Je n'ai peur de rien moi, car je suis propre, mais pas comme certains. Moi, je dis toujours la vérité.» «Tactiquement, Slimani correspond parfaitement au jeu de l'EN» «Au départ, personne ou presque ne connaissait Slimani. Je l'ai ramené en sélection et essuyé pas mal de critiques à cause de lui. Tactiquement, c'est un joueur qui correspond parfaitement au jeu de la sélection et voilà maintenant qu'il est sacré meilleur joueur algérien. Il a beaucoup travaillé pour en arriver là.» «Moi avoir la nationalité algérienne ? C'était surtout une blague» Au sujet des informations qui avaient circulé récemment et qui affirmaient que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait promis de donner la nationalité algérienne à Halilhodzic, en cas de qualification en Coupe du monde, l'intéressé dira : «C'était surtout une blague, et rien de très sérieux. Je connais l'attachement des Algériens pour leur patrie et c'est une grosse satisfaction pour moi d'avoir emmené la sélection au Mondial. Pour l'instant, je ne peux rien dire sur cette histoire de nationalité.» «Je ne suis pas tout le temps d'accord avec Raouraoua, mais notre relation est basée sur le respect mutuel et l'amitié» Au sujet de sa relation avec le président Raouraoua, Vahid Halilhodzic a dit : «Avec mon président, on n'est pas tout le temps d'accord, car je ne suis pas un entraîneur mouton qui dit constamment oui. Notre relation est basée sur le respect mutuel et l'amitié.» «Pas mal de gens n'ont pas apprécié notre qualification au Mondial et sont jaloux de mon travail» Et d'enchaîner : «Avant le match retour face au Burkina Faso, j'ai lu beaucoup de choses dans la presse qui m'ont dérangé. Je crois sincèrement que notre qualification au Mondial a dérangé certains et pas mal d'entre eux ne l'ont pas appréciée. Il y a beaucoup de jalousie chez certaines personnes. Mais bon, je ne suis pas venu en Algérie pour gagner des médailles de reconnaissance, mais bien pour faire mon boulot, celui de qualifier l'EN à la CAN et au Mondial. Je crois avoir bien tenu mes engagements.»