Position - Dans une interview accordée au site électronique de Jeune Afrique, Vahid Halilhodzic est revenu sur plusieurs points qui ont jalonné son parcours depuis qu'il est à la tête des Verts. En évoquant son bilan depuis qu'il est à la barre technique des Verts, Halilhodzic avoue qu'il est bien évidemment positif pour une équipe qui gagne, mais il nuance qu'une défaite peut intervenir à n'importe quel moment et c'est ce qui lui permettra de connaître ce qu'a son groupe dans le ventre. «Il ne faut donc tirer aucune conclusion, nous n'avons rien gagné !», avouera-t-il. D'où le raccourci qu'il prend en se projetant sur l'avenir en ce mois de juin qui, à ses yeux, représente un véritable test pour son équipe qui doit affronter la Gambie, en éliminatoires de la CAN 2013, le Rwanda et le Mali, en qualifications du Mondial Brésilien de 2014. Dans cette interview, Hallilhodzic fait même une révélation en affirmant qu'il avait songé à partir au mois d'août dernier, lors du premier rassemblement de l'équipe nationale au centre national de rugby de Marcoussis, en France. «Je me suis vraiment demandé si j'allais rester. J'ai trouvé un groupe psychologiquement atteint, et pas seulement à cause de la défaite au Maroc. Les joueurs devenus des héros après la qualification pour la coupe du Monde 2010, ont pour certains très mal vécu les critiques après le tournoi. Mais au final, je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire avec cette équipe». Puis de poursuivre en parlant du premier match, face à la Tanzanie, à Dar Es-Salaam, en éliminatoires de la CAN 2012 qui a constitué une sorte de déclic : «Même si certains joueurs n'étaient pas au top physiquement, tout le monde a fait preuve d'une énorme envie. L'équipe a joué de manière offensive comme je l'avais demandé quand je suis arrivé». Et comme d'habitude, Hallilhodzic n'évitera pas la sempiternelle question au sujet de la mise à l'écart de Karim Ziani, notamment lors du dernier match contre la Gambie où plusieurs observateurs ont ressenti une certaine fin de règne de l'ex-lutin de Sochaux, Marseille et Wolfsburg. Il explique et s'explique : «Avec Sofiane Feghouli et Ryad Boudebouz, il y a beaucoup de concurrence, et Karim Ziani doit l'accepter. Quand on convoque un joueur de ce niveau, ce n'est pas pour le mettre sur le banc. Et je ne peux pas garantir à Ziani une place de titulaire». Le patron des Verts n'occultera pas une des raisons qui ont fait que Ziani soit écarté momentanément de la sélection : «Vous savez comme moi que le championnat du Qatar n'est pas d'un très haut niveau. Moi, j'ai besoin de former un groupe, et il faut faire des choix. J'attends d'un joueur comme Boudebouz qu'il prenne davantage ses responsabilités. Les jeunes plein de talent, comme Feghouli ou Cadamuro, font partie d'une génération qui peut jouer ensemble pendant sept ou huit ans, peut-être plus.» Voilà qui est clair, Halilhodzic se projette sur l'avenir et veux construire sur une nouvelle génération de joueurs, tout en laissant la porte entre-ouverte pour les anciens qui doivent cravacher fort pour maintenir leur niveau et gagner des places en sélection. C'est tout simplement l'impitoyable loi de la concurrence. Le sentiment «J'ai de la chance que Raouraoua me soutienne» Coach Vahid abordera d'autres sujets, comme ses rapports avec le président de la fédération algérienne de football ou bien la passion débordante des Algériens pour le football et pour leur équipe nationale en particulier, sans oublier la presse qu'il «caresse» au passage : «La presse est omniprésente, je reçois parfois des appels à minuit trente. Mais les Algériens sont passionnés de foot, alors, il faut l'accepter. J'ai la chance que Mohamed Raouraoua, le président de la fédération, soit ambitieux et qu'il me soutienne. Je passe par ailleurs beaucoup de temps sur place, pour aller voir des matches du championnat, et trouver des joueurs susceptibles d'intégrer la sélection. Je fais tout pour réussir…». Ainsi, à travers cette interview, Hallilhodzic veut balayer tout ce qui se dit sur lui ici et là, comme certains écrits ou accusations infondées, et veut afficher une forte détermination de réussir. La même qu'il veut inculquer à ses troupes en prévision des échéances à venir et des objectifs qui lui sont assignés.