Le sélectionneur désignera aujourd'hui 4 sélections à contacter pour des matches amicaux. La hache de guerre entre Mohamed Raouraoua et Vahid Halilhodzic a été enterrée hier matin. Le mérite en revient à Walid Sadi, Directeur des sélections nationales et qui occupe également, depuis la mi-décembre, la fonction de manager de la sélection nationale, dont la médiation entre les deux hommes a abouti hier à un «accord de paix» reposant sur deux points : Halilhodzic ira jusqu'au terme de son contrat en conduisant la sélection au Mondial et la FAF entame les recherches dès à présent pour lui trouver un successeur. Ainsi, il n'y aura pas besoin d'attendre le 31 janvier pour connaître de quoi sera fait l'après-Mondial. Le sélectionneur se trouvait à l'hôpital de Sarajevo, au chevet de son beau-père Hier matin, Sadi a enfin pu parler au téléphone à Halilhodzic, injoignable depuis plusieurs jours. Ce dernier s'est excusé de son éclipse, lui qui devait être à Alger dimanche dernier pour une réunion de travail, l'expliquant par la nécessité pour lui de se déplacer en Bosnie-Herzégovine pour être au chevet de son beau-père, malade. D'ailleurs, il se trouvait dans un hôpital de Sarajevo, la capitale bosniaque, lorsque le membre du Bureau fédéral a pu le joindre. Il a toutefois consacré beaucoup de temps à son interlocuteur, abordant différents sujets liés à la sélection en tête desquels la tension qui l'a opposé au patron de la FAF ces dernières semaines. Les sanctions financières annulées La première question que le coach national a posée à Sadi est celle de savoir si les sanctions financières annoncées par la presse à son encontre étaient réelles ou non. Sans apporter de démenti formel, Sadi l'a rassuré en lui demandant d'oublier qu'il y a eu conflit et qu'il y a eu des sanctions prononcées. C'était un gage de confiance qu'il lui a offert, comme quoi toute trace du conflit allait être effacée, notamment celle des sanctions. Il lui a quand même expliqué qu'il devait donner une réponse sur la proposition de prolongation de contrat qui lui a été faite afin de ne pas avoir à chercher à la dernière minute un sélectionneur pour conduire les Verts aux éliminatoires pour la CAN-2015. Halilhodzic partira le 31 juillet de manière civilisée Halilhodzic s'est montré sensible à la pertinence de cette doléance et a donné sa réponse : il ne restera pas après la Coupe du monde. Donc, son contrat s'achèvera le 31 juillet 2013. Il a réitéré sa motivation à faire de son mieux pour mener la sélection nationale le plus loin possible dans le Mondial. Les deux hommes ont convenu d'un modus vivendi entre Raouraoua et le sélectionneur : plus de guerres de mots, plus de déclarations incendiaires et collaboration étroite jusqu'au Mondial. Ainsi, le coach national partira à la fin juillet de manière civilisée et ne revivra pas, comme il l'a toujours craint, le cauchemar d'un limogeage comme c'était le cas avec la Côte d'Ivoire. Le coach entamera bientôt une tournée en Europe pour voir ses joueurs En signe de bonne foi, il a informé son interlocuteur qu'il a déjà tracé son programme et qu'il reprendra bientôt son travail en commençant par une tournée en Europe afin de voir à l'œuvre les joueurs sélectionnés et, éventuellement, leur parler en prévision du Mondial, puisque le stage de préparation de la rencontre amicale face à la Slovénie durera 48 heures seulement. Raouraoua s'est félicité de cette évolution et s'est engagé à le rencontrer à partir du 3 février Sadi a pris soin d'appeler tout de suite après le patron de la FAF, qui se trouve à Lagos, au Nigeria, pour la cérémonie des CAF Awards, afin de l'informer de la teneur de sa discussion avec Halilhodzic. Raouraoua s'est félicité de l'évolution de la situation et s'est engagé à ne plus parler publiquement du sélectionneur. Il s'est dit même prêt à le rencontrer à partir du 3 février, soit dès son retour de l'Afrique du Sud où il doit assister, dans quelques jours, au Championnat d'Afrique des nations. Il a pris soin, par la suite, de faire publier, sur le site officiel de la FAF, un communiqué annonçant que Halilhodzic est toujours sélectionneur. Ainsi, le conflit entre les deux hommes a pris fin hier à 11h30. La FAF cherchera discrètement son successeur De même, la FAF entamera des contacts pour la désignation du successeur de Halilhodzic. Ce dernier a assuré que de tels contacts ne le dérangeraient pas du moment que c'est lui-même qui a décidé de partir après le Mondial. Les négociations se feront toutefois dans le secret afin de ne pas perturber la préparation des Verts pour le Mondial et pour que l'annonce du nom du nouvel entraîneur ne soit pas perçue comme étant une manière de provoquer Halilhodzic. ----------- Le sélectionneur désignera aujourd'hui 4 sélections à contacter pour des matches amicaux Lors de la conversation téléphonique qu'il a eue avec Walid Sadi, Vahid Halilhodzic a informé son interlocuteur qu'il remettra ce vendredi à la FAF une liste de sélections à contacter pour programmer des matches amicaux en prévision de la Coupe du monde. Il s'est excusé de ne pas pouvoir le faire hier, car occupé par un problème familial (maladie de son beau-père) et a préféré prendre le temps de la réflexion durant la soirée pour affiner ses choix. Des sélections classées par ordre de priorité Il a précisé qu'il allait envoyer une liste de quatre sélections qu'il classera par ordre de priorité, suivant le profil d'adversaire qu'il aimerait avoir, et ce sera à la FAF d'essayer de trouver un accord avec l'une ou plusieurs d'entre elles. Cela dit, ce ne sera pas simple de trouver des sparring-partners de valeur vu que la majorité des sélections de renom ont déjà des engagements pour des rencontres amicales. Le coach insiste pour affronter le Japon Par ailleurs, Halilhodzic s'est informé de l'état d'avancement des contacts avec la Fédération japonaise de football, insistant sur la nécessité de conclure un match avec le Japon dont le jeu se rapproche, selon lui, de celui de la Corée du Sud, second adversaire des Verts au Mondial. Pour rappel, un accord de principe a été trouvé entre les deux fédérations, en attendant l'accord définitif du sélectionneur du Japon, l'Italien Alberto Zaccheroni. ------------ Deux conférences de presse et plus aucune interview jusqu'au Mondial Afin d'éviter le renouvellement des tensions entre la FAF et Vahid Halilhodzic par médias interposés, le coach national a accepté de ne plus accorder aucune interview aux médias, qu'ils soient algériens ou étrangers. D'ici au Mondial, il s'exprimera devant les médias à deux occasions seulement, dans des conférences de presse : avant le match amical Algérie-Slovénie du mois de mars et lors de l'annonce de la liste des joueurs retenus pour le Mondial. ------------ Communiqué de la FAF Certains articles de presse font état du départ du sélectionneur national Vahid Halilhodzic. La Fédération Algérienne de Football affirme que le sélectionneur national continue d'exercer sa mission à la tête de l'Equipe nationale pour la participation à la Coupe du monde Brésil 2014 et cela conformément au contrat qui lie les deux parties. La Fédération Algérienne de Football tient à souligner que la préparation de l'Equipe nationale à un évènement aussi important requiert la mobilisation de tous les moyens nécessaires et notamment une totale sérénité. ----------- Il était temps ! La guéguerre entre le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a atteint des proportions médiatiques tellement importantes que le temps est à présent à la pondération des deux côtés. Si la FAF, habituellement peu encline à commenter les articles de presse, en est venue jusqu'à pondre un communiqué à ce sujet, c'est qu'on a jugé que la situation telle qu'elle est présentée risque de déboucher sur une escalade qui ferait mauvais genre. Un appel à l'apaisement A première vue, ce communiqué (lire ci-dessus) se veut être un appel à l'apaisement et une confirmation du sélectionneur national dans ses fonctions. C'est ce qu'on comprend à travers la phrase «La Fédération Algérienne de Football affirme que le sélectionneur national continue d'exercer sa mission à la tête de l'Equipe nationale pour la participation à la Coupe du monde Brésil 2014 et cela conformément au contrat qui lie les deux parties.» L'instance fédérale prône donc la continuité et le respect des engagements contractuels des deux parties. Du Nigeria, Raouraoua a réagi face à une «internationalisation» du conflit Il est clair que la finalité de ce communiqué est de rassurer l'opinion publique et démentir l'existence d'une cabale contre Halilhodzic. Raouraoua, qui se trouve actuellement au Nigeria pour la cérémonie des CAF Awards, a certainement eu des échos sur le bruit que ses rapports tendus avec le coach national sont en train de faire dans le pays et qui font même les choux gras des médias étrangers. Il n'est pas exclu non plus qu'il ait été interrogé par ses pairs à la CAF sur son différend avec Halilhodzic, preuve que l'affaire s'est «internationalisée». D'où la nécessité de calmer les choses en publiant un communiqué apaisant. Pas de soutien indéfectible, mais un respect mutuel Cependant, rien ne dit qu'il s'agit là de la manifestation d'un soutien indéfectible. Ce communiqué a été vraisemblablement dicté par Mohamed Raouraoua – si ce n'est pas lui-même qui l'a rédigé - et il est à remarquer que les mots ont été soigneusement choisis pour que sa teneur ne dépasse pas le cadre de l'apaisement de circonstance. En effet, il n'est nullement question d'un soutien indéfectible ou du renouvellement de confiance, mais il fait preuve incontestablement d'un respect envers le Bosniaque et son engagement pour sa mission. «Continue», calculé ou non ? Il se trouve des suspicieux qui trouvent le choix de certains mots louche, comme dans la phrase «(...) le sélectionneur national continue d'exercer sa mission à la tête de l'Equipe nationale pour la participation à la Coupe du monde Brésil 2014 (...)» L'affirmation est au présent de l'indicatif, mais pas au futur de l'indicatif. Un «continuera» aurait été mieux indiqué, car plus rassurant. Le choix du présent plutôt que futur est-il délibéré ? Difficile de le savoir, tant la guerre des nerfs et des mots à distance entre le patron du football algérien et son employé le moins docile peut supposer toutes les issues, mais c'est sans doute juste une formulation dénuée de tout calcul. Il fallait réagir à la pression Il est sûr qu'il était temps de mettre un terme à ce conflit, surtout que des noms de successeurs supposés, à court ou moyen terme, ont été sortis un peu partout dans les médias à en veux-tu, en voilà. Cela a engendré une pression énorme sur le dos du patron de la FAF, surtout que Halilhodzi jouit d'une popularité intacte auprès de la population. La sagesse a donc prévalu et ce n'est pas plus mal ainsi. Raouraoua prend l'opinion publique à témoin Ce qui est sûr, c'est que le communiqué de la FAF a été rédigé de manière prudente. Raouraoua se place dans la position de l'employeur respectueux de son employé et du contrat les liant, comme pour se surseoir à d'éventuels reproches de manquement à ses obligations ou de velléités de tout casser. C'est une manière de jeter la balle dans le camp de Halilhodzic en lui faisant porter le chapeau en cas d'une éventuelle rupture de la relation de travail. C'est comme s'il prenait l'opinion publique à témoin : «Il est toujours le sélectionneur. S'il part, c'est que c'est lui qui voudra partir.» Astucieux comme démarche, surtout si le coach finira par partir de lui-même, même si cette option est fortement exclue au vu de la motivation de ce dernier à faire le Mondial. On n'en est pas encore là. Pour l'instant, place à l'apaisement ! En espérant que ce soit définitif...
