Yebda : «Mon intégration s'est faite naturellement» Maman Yebda : «J'ai dit à Hassan : ‘‘Opte pour ton pays, celui de tes ancêtres !''» Maman Yebda n'a pas hésité un seul instant : il fallait que son fils Hassan joue pour l'Algérie. «Il a consulté tous les membres de la famille et a pris l'avis de tous. Personnellement, je lui ai dit qu'à choisir, il est préférable d'opter pour ton pays, celui de tes parents et de tes ancêtres. C'était également l'avis de la majorité des membres de la famille.» Et d'ajouter, convaincue : «Moi, je n'ai jamais eu de doute sur un point : son cœur tend pour l'Algérie. La preuve : il vient en visite au bled à chaque fois qu'il le peut et il suit les prestations de la sélection d'Algérie.» C'est sûrement cela qui explique que les Yebda étaient en force pour accueillir Hassan lundi soir à l'aéroport Houari-Boumediène, que ce soit ceux habitant Alger ou ceux de Mekla, en Kabylie. * «Si ça ne tenait qu'à moi, il resterait à Paris» Mme Yebda, mère du joueur Hassan Yebda, est l'archétype de la mère algérienne : attentive à tout ce qui touche à ses enfants, désireuse de les voir tous réunis autour d'elle, sensible à tout pépin qui puisse leur arriver. Déjà, lorsque Hassan avait été accepté au centre de formation de l'AJ Auxerre à l'âge de 13 ans, elle avait difficilement supporté cette séparation déchirante. «Cela m'avait été dur de le voir ainsi éloigné de moi, alors que j'étais habituée à sa présence. J'ai difficilement admis cela. Alors, je me déplaçais parfois trois fois par semaine jusqu'à Auxerre pour le voir», nous a-t-elle révélé. Elle dégage une telle candeur maternelle qu'elle en est touchante lorsqu'elle nous confie qu'elle aurait aimé «que Hassan joue à Paris pour qu'il ne soit pas éloigné de moi». Dans le Paris Saint-Germain donc ? «Je ne sais pas. Dans un club à Paris et puis c'est tout.» Elle ne connait certainement pas la carte footballistique de France, mais ce n'est pas l'ignorance qui parle. C'est plutôt et surtout l'instinct maternel. * «Je suis restée six jours avec lui à Portsmouth» En plus de donner sa bénédiction à son fils pour jouer en sélection d'Algérie, elle l'avait également autorisé pour s'exiler loin de la France afin d'exercer son talent. Il en est ainsi de son transfert vers le Benfica, en 2008, ce qui constituait déjà un sacré éloignement, encore plus important que celui du Mans, considéré déjà comme problématique. «Quand même, nous sommes allés le voir à plusieurs reprises à Lisbonne. Lui, de son côté, venait nous voir quand il le pouvait. La consolation est qu'il a effectué une bonne saison là-bas et c'est le plus important.» Rebelote cette année avec une destination éloignée : l'Angleterre. «C'est vrai que Portsmouth, c'est loin, mais je suis allée là-bas et suis restée six jours avec lui. Je suis heureuse qu'il se sente bien là-bas. J'ai été surtout heureuse qu'il ait marqué la semaine passée, même si je n'étais pas là-bas pour savourer cette performance avec lui.» * «Nous sommes restés pour assister au match» Si maman Yebda n'était pas à Portsmouth, c'est parce qu'elle était en Algérie, à Mekla plus précisément, où elle s'est rendue en urgence pour assister à l'enterrement de son frère (le collectif du Buteur adresse à la famille ses plus sincères condoléances en la circonstance). «Il était prévu que nous venions, mon mari et moi, deux jours avant le match pour assister à la rencontre, mais les circonstances en ont décidé autrement. Alors, puisque nous étions déjà là, nous sommes restés pour attendre le match.» La famille Yebda sera en force au stade puisqu'en plus des parents, il y aura quatre frères et sœurs qui seront présents au stade Mustapha-Tchaker. C'est dire que chez les Yebda, l'Algérie constitue une très grande fierté. F. A-S. et N. D. ------------------- Yebda : «Mon intégration s'est faite naturellement» * Est-ce que ton intégration s'est bien faite au sein du groupe ? Oui, ça va ! Mon intégration s'est faite naturellement, je connais déjà la majorité des joueurs. Ce qui fait que le courant passe très facilement. Honnêtement, je n'ai à aucun moment senti que j'étais à l'écart du groupe. On m'a bien accueilli. On échange beaucoup… Ce qui fait que je me sens déjà à mon aise. * Est-ce que vous vous sentez prêt à prendre votre place ? Ce n'est pas à moi d'en décider. Je m'entraîne avec le groupe. Dès lors, je me mets à la disposition de l'équipe. C'est au coach de voir si je peux être d'une quelconque utilité. De mon côté, tout est OK ! Je me tiens prêt. * Quelles sensations éprouvez-vous, vous qui aviez déjà porté les couleurs de l'équipe de France ? Je ne sais pas encore. J'attends de voir. Jusqu'ici, on ne fait que s'entraîner. Je préfère attendre de vivre le match du Rwanda de l'intérieur pour me faire une idée. * Avez-vous des informations sur l'équipe du Rwanda ? Non, aucune. Je ne connais pas l'adversaire. Je préfère me concentrer sur mon équipe. On verra bien plus tard. * Allez-vous suivre le match Zambie-Egypte ? Je ne le sais pas encore. On verra bien. Ce qui est certain, cela dit, est que je m'intéresserai au résultat de cette rencontre. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda