«Avec Touré, Eto'o et Drogba, l'Afrique possède le talent nécessaire pour rivaliser avec les meilleurs» «Ça a été particulier de vivre des JO dans un village olympique, mais je rêve d'être au Mondial» Parrain, tout comme Christian Benteke, de la finale du tournoi Nike Chance, l'international anglais de Manchester United, Tom Cleverley, était présent à la cérémonie d'annonce des vainqueurs admis au sein de la Nike Football Academy. Il a accepté de répondre aux questions des journalistes présents sur place. Vous avez intégré jeune le groupe professionnel de Manchester United. Aviez-vous eu besoin, comme les jeunes talents de Nike, d'idoles et de personnes expérimentées pour vous conseiller ? Evidemment. Lorsque j'étais adolescent, mes idoles à moi étaient David Beckham et Paul Scholes. Lorsque j'ai rejoint Manchester United, Scholes était toujours au club et j'ai été honoré de jouer et d'apprendre à ses côtés, que ce soit à l'entraînement ou durant les matchs. C'était pour moi un rêve qui se concrétisait. Participer à la prochaine Coupe du monde est-il aussi un rêve pour vous ? Oui, et j'essaye de travailler durement, afin d'être retenu pour le Mondial. C'est le rêve de tout joueur de participer à une phase finale de Coupe du monde. C'est un moment particulier dans une carrière et dans la vie d'un joueur de manière générale. Vous avez participé avec la sélection de Grande-Bretagne au tournoi de football des jeux Olympiques de Londres, et là, vous allez peut-être jouer une Coupe du monde. Pensez-vous ressentir les mêmes sensations ? Je pense que les deux compétitions sont différentes. La Coupe du monde rassemble les meilleurs joueurs de chaque nation participante, alors que le tournoi olympique impose des restrictions dans le choix des joueurs. De plus, les sélections dans un Mondial vivent chacune dans leur propre camp de base, alors que celles participant à des jeux Olympiques cohabitent, toutes nations et disciplines confondues, dans le village olympique. Ça a été une expérience exaltante pour moi de vivre dans un village olympique. Une Coupe du monde est une autre histoire, un autre état d'esprit. Il arrive pour de jeunes joueurs de bien débuter leur carrière avant de passer par de mauvaises périodes et certains d'entre eux en arrivent même jusqu'à gâcher leur carrière. Comment faut-il gérer le succès précaire ? C'est vrai que c'est dur pour un jeune joueur d'être critiqué. Ici en Angleterre, ce n'est pas facile, car il faut gérer plusieurs pressions : l'obligation du résultat, le public, les médias... Un jeune joueur doit fermer ses oreilles et continuer à travailler et à croire en son potentiel. C'est quoi le plus grand défi à relever pour un jeune joueur de la Premier League ? Il y a le défi sportif, bien sûr, puisqu'il faut être à la hauteur de la confiance qu'un entraîneur place en vous au détriment de joueurs plus anciens. Cela dépend de la volonté et du travail de chacun. Il y a aussi le fait de revenir fort, après une grave blessure. Cependant, le plus grand défi est incontestablement de résister à la pression des médias (rire). Il faut avoir un mental fort pour supporter la pression. Je dirai donc qu'un footballeur en Angleterre doit faire face à plusieurs défis. Quelles sont vos attentes pour la Coupe du monde ? Ma priorité est de gagner ma place dans la sélection et faire partie du groupe qui sera choisi par le sélectionneur pour le Mondial. Nous avons actuellement de très bons joueurs qui sont en très bonne forme. J'espère avoir ma place parmi eux. Quel souvenir gardez-vous du début de votre carrière à Manchester United sous la conduite de Sir Alex Ferguson ? Quand on repense à la longue période où il était à la tête du club, on constate qu'il a réalisé de très grandes choses. Je me rappelle comme si c'était hier du jour où il m'avait lancé pour mon premier match. Je me rappelle également de son dernier match avec nous et de la grande émotion qui nous avait saisis tous. Là, une page est tournée avec l'arrivée d'un nouveau manager et nous ambitionnons de continuer dans la lignée de Sir Ferguson en gagnant d'autres titres et trophées. A présent, vous travaillez avec un nouveau manager, David Moyes. Apprenez-vous également à son contact ? Bien sûr ! Il me parle beaucoup, ainsi qu'il le fait avec tous les joueurs, et m'apprend beaucoup de choses, surtout concernant le positionnement tactique. C'est un manager très impliqué dans son travail et qui essaye de tirer le maximum des joueurs. Ryan Giggs continue-t-il d'être un modèle pour vous ? C'est un modèle pour moi et pour tous les jeunes joueurs. En dépit de tous les trophées qu'il a déjà remportés, il continue de s'entraîner durement comme au premier jour. C'est comme si c'était un jeune qui vient juste de débarquer au club. Cela fait plaisir à voir. Espérez-vous avoir une longue carrière comme lui ? Ah, oui ! Moi, je ferai encore mieux : je jouerai jusqu'à l'âge de 50 ans (rire) ! L'Afrique aura cinq représentants à la Coupe du monde. Pensez-vous que l'une de ces sélections a des chances de remporter le Mondial ? Pourquoi pas ? L'Afrique possède de très grands talents, dont certains évoluent dans la Premier League anglaise. Yaya Touré est un joueur formidable, Samuel Eto'o est l'un des meilleurs attaquants du championnat anglais, Adebayor aussi, sans oublier Drogba qui a marqué son passage en Angleterre. L'Afrique possède les joueurs d'expérience internationale à même de lui permettre de rivaliser avec les meilleurs. Lors de la Coupe du monde 2010, l'Angleterre avait affronté l'Algérie et s'était fait accrocher. Vous souvenez-vous de ce match ? (Rires) Bien sûr que je m'en souviens. Je sais que ce nul a été fêté comme une victoire dans votre pays, mais c'est l'Angleterre qui est passée au second tour. Manchester United est out dans toutes les compétitions auxquelles elle participe, sauf en Ligue des champions où elle a été battue au match aller des huitièmes de finale par Olympiacos. Espérez-vous renverser la vapeur au retour et vous qualifier aux quarts de finale ? C'est vrai que c'est la seule compétition qui nous reste. Nous ferons de notre mieux pour éliminer Olympiacos. Nous avons fait un très bon match samedi en championnat contre West Bromwich Albion et nous espérons en faire de même face à Liverpool, afin d'emmagasiner de la confiance, avant d'affronter les Grecs. Je sais que nous jouons à notre maximum et que nos attaquants sont en forme, nous pouvons passer.