«On verra qui va fêter la qualification au soir du 14 novembre.» Trois jours après la victoire face au Rwanda, Karim Ziani reparle du match à froid et se projette d'ores et déjà sur le 14 novembre, la date que toute l'Algérie attend avec impatience. Suivez les déclarations du patron des Verts, vous serez rassurés. * Trois jours après la rencontre Algérie- Rwanda, que reste-t-il de ce match ? A froid, je dirais que le plus important dans ce match, c'était les trois points qu'on a récoltés et qui nous permettent de rester premiers de notre groupe que ce soit en nombre de points ou à la différence de buts avec neuf buts inscrits pour deux buts encaissés seulement. Malgré un arbitrage scandaleux qui nous a refusé trois buts, nous sommes toujours leaders avec la meilleure attaque et la meilleure défense. * Toute l'Algérie ne parle que du match Egypte- Algérie du 14 novembre. Vous attendiez-vous à ce que cette rencontre soit aussi décisive ? Franchement, oui. Personnellement, je m'attendais à un retour en force des Egyptiens qui ont été secoués par la défaite qu'on leur a infligée en juin. L'Egypte était dos au mur et devait à tout prix vaincre le Rwanda et la Zambie pour entretenir l'espoir. Finalement, la seule fois où ils ont perdu c'était contre nous et avec un large score, ce qui confirme la valeur de notre groupe. Il nous reste maintenant à le prouver en allant ramener la qualification du Caire. * En Egypte, on a pourtant défilé après la victoire de l'Algérie contre le Rwanda pour fêter la qualification… Fêter une victoire avant l'heure est devenu une spécialité égyptienne. Ils ont déjà fêté la qualification en Coupe du monde au lendemain du tirage au sort pensant qu'ils n'allaient faire qu'une bouchée des Algériens. Je leur dis : «On verra qui va fêter la qualification au soir du 14 novembre.» Pour nous, il n'y a pas mieux qu'une qualification au Caire pour prouver au monde entier que nous sommes les plus forts du groupe. * En cas d'égalité parfaite, la qualification se jouera au tirage au sort ou dans un match d'appui. Que préférez-vous ? (Il nous coupe) Qui vous a dit qu'on va perdre par deux buts d'écart et qu'il y aura une égalité parfaite ? Si on a été capables de les battre et de leur mettre trois buts, nous serons capables de les battre même chez eux. Et là, même un aveugle verra que nous serons les plus forts. Vraiment, je ne nous vois pas jouer un match d'appui ni nous qualifier en Coupe du monde au tirage au sort après tout le parcours qu'on a fait depuis le début. * Il n'y a pas que les supporters qui jubilent, les joueurs aussi parlent d'une lourde victoire face aux Algériens… Tout le monde sait que les Egyptiens sont forts dans le bla-bla et dans la guerre médiatique. Tout ce que je peux dire aux joueurs égyptiens, c'est que le 14 novembre, on viendra leur enlever la qualification chez eux car il n'est pas normal qu'une équipe qui est restée leader depuis le début des éliminatoires et qui n'a encaissé que deux buts, laisse la qualification lui filer entre les doigts. Nous avons un groupe fort et expérimenté et nous l'avons prouvé depuis le début des éliminatoires. * Il y a deux ans et alors que les Algériens rêvaient d'une qualification à la CAN, vous étiez l'un des rares joueurs à déclarer qu'il ne fallait pas se contenter de la Coupe d'Afrique et de viser carrément le Mondial. D'où tiriez-vous cette confiance ? Je suis de nature un battant et je n'ai jamais supporté la défaite. Demandez à mes coéquipiers en équipe nationale et ils vous diront dans quel état je suis lorsque je perds un match en play-station. Toutefois, lorsque j'ai déclaré qu'on avait une équipe capable d'aller en Coupe du monde, je l'avais fait en connaissance de cause. Je vis dans ce groupe depuis six ans au moins et je sais que sur le plan de la qualité intrinsèque, nous n'avons rien à envier aux meilleures équipes africaines. Tous les joueurs évoluent dans les meilleurs clubs européens, nous avons tous acquis une grande expérience alors qu'en 2004, par exemple, les joueurs venaient de clubs moyens de L2 et étaient pour la plus part très jeunes. * N'avez-vous pas également beaucoup appris de vos deux éliminations à la CAN ? Oui, notamment les deux défaites à domicile face au Gabon en 2005 et la Guinée en 2007 qui nous ont fait beaucoup de mal, mais qui aujourd'hui nous servent beaucoup. * Presque tous les joueurs de l'actuelle sélection n'ont jamais joué au Caire. N'est-ce pas un inconvénient ? J'en ai vu pire, mais je ne tiens jamais compte de ce qui se passe en dehors du terrain. A ce que je sache, nous serons à onze contre onze et nous aurons un grand avantage par rapport à eux : ce groupe quand il sent qu'on veut le sous-estimer et l'humilier, il se révolte et donne le meilleur de lui-même. Les Egyptiens l'ont déjà vérifié à leurs dépens au match aller. * Les supporters algériens, eux, craignent beaucoup les jeux de coulisses. Comment les rassurer ? La seule chose que je peux leur dire, c'est que les joueurs sont prêts à mourir sur le terrain pour se qualifier en Coupe du monde. Nous ferons abstraction à tout ce qui se fait dans les coulisses. Il est impensable qu'on nous barre la route de l'Afrique du Sud à la dernière journée. Le peuple algérien sait qu'il a des hommes qui iront défendre à mort l'Algérie et qui n'accepteront pas une autre issue que la qualification au Mondial. Entretien réalisé par R. B.