«Meghni a fait ses preuves à Bologne» Zbignew Boniek est l'un des joueurs emblématiques de l'histoire du football polonais. C'est certainement celui qui a le plus beau palmarès, surtout au niveau européen, avec le club où il a éclaté vraiment, la Juventus de Turin. Honoré il y a dix jours à Monaco comme Légende du football mondial par le comité de Golden Foot, nous l'y avons rencontré et il a aimablement accepté de répondre à quelques questions. * Que pensez-vous de la consécration de Ronaldinho du trophée de la Golden Foot ? Je pense que c'est une consécration méritée que personne ne peut contester. Il récompense ses brillantes performances de ces dernières années et non pas son rendement lors de la saison passée. Sa consécration est d'autant plus méritoire qu'elle a été le résultat d'un vote de journalistes du monde entier. Par ailleurs, le comité du Golden Foot m'a honoré également en m'incluant parmi les légendes du football mondial. Donc, je suis mal placé pour contester ses choix (rires). * Que connaît Boniek du football algérien ? J'en connais ce que publie la presse internationale sur ce football de temps en temps, mais je me souviens très bien de la participation honorable de la sélection algérienne à la phase finale de la Coupe du monde de 1982 qui s'était déroulée en Espagne. C'était vraiment une participation remarquable. * Que retenez-vous de cet événement ? Le Mondial-82 en Espagne a été l'une des étapes les plus importantes de ma carrière sportive. J'ai remporté, avec la Pologne, la troisième place lors de cet événement en remportant le match de classement face à la France (3-2). C'était une grande performance, surtout que cette édition avait vu la participation de grandes nations de football, telles le Brésil, la RFA, la France ou l'Italie, avec des joueurs remarquables comme Zico, Socrates, Maradona, Platini et autres Giresse. Je me rappelle aussi de la victoire retentissante de l'Algérie face à la RFA (2-1). C'est parce que ce résultat n'était pas attendu de la part d'un représentant africain que c'était une énorme surprise. * En dépit de cette victoire et d'une autre obtenue face au Chili (3-2), l'Algérie n'est pas allée au deuxième tour à cause du complot du match entre la RFA et l'Autriche… Je me souviens très bien de la polémique qui avait suivi ce match-là, mais n'attendez pas de moi que je fasse un commentaire là-dessus, surtout que l'un des joueurs allemands ayant participé à ce match est parmi nous dans la cérémonie (Karl Heinz Rummenigge, ndlr) et c'est à lui qu'il faudra poser la question. * Vous rappelez-vous du match que vous avez joué avec la Juventus de Turin contre l'Algérie (le 6 mai 1985 au stade du 5-Juillet, ndlr) ? Certainement, surtout que nous avions gagné (rires). * Non, c'est l'Algérie qui avait gagné 3-2… Ah, bon ? Je ne me rappelle pas du score, mais je me souviens du match. Il me revient à l'esprit que les Algériens nous ont fait suer et cela nous avait surpris. C'est d'autant plus méritoire pour eux que la Juventus était au sommet cette saison-là (elle avait remporté la Coupe d'Europe des clubs champions contre Liverpool 1-0, ndlr). C'était l'occasion pour moi de découvrir un joueur qui avait, par la suite, acquis une renommée mondiale avec le FC Porto : Rabah Madjer. * Puisque vous continuez de suivre le championnat d'Italie, qu'avez-vous à dire de Ghezzal, attaquant à Sienne, et de Meghn i, milieu de terrain de la Lazio, sur lesquels la sélection nationale algérienne ? Je les connais du fait que je réside en Italie et que je suis consultant pour une chaîne de télévision italienne. Je pense que Ghezzal a encore une bonne marge de progression, alors que Meghni a fait ses preuves lorsqu'il évoluait à Bologne. C'est un joueur talentueux et doté d'un grand potentiel. Entretien réalisé à Monaco par Ahmed Lakrout