Assad : «Mekhloufi m'avait choisi pour tirer le penalty» Algérie 1 - Egypte 1 13.07.1978 Stade 5-Juillet (Alger) Jeux africains d'Alger Arbitre : Hamida (Tun) Buts : El Khatib (11') (Egypte) Assad (17's.p.) (Algérie) Algérie : Cerbah, Kouici, Ali Messaoud, Abdelmalek Hadefi, Horr, Safsafi Abdelaziz, Assad (Baris), Betrouni, Belkedroussi, Bencheikh, Aouis Entraîneur : Mekhloufi Egypte : El Batal, Bakr, Mansour, El Kheïr, El Minauri, Beghit, Ali Sayed, Abderrahmane, Ali Mokhtar, El Khatib (Essayed), Omar (Husseïn) Entraîneur : Taha Ismail ---------------- Algérie 2 - Egypte 2 (a.p.) 19.03.1980 Nigeria (Ibadan) Phase finale de la Coupe d'Afrqiue des nations Arbitre : Lawsen (Togo) Buts : Assad (54' s.p.), Benmiloudi (63') (Algérie) ; Khatib (32'), Ramdane (47') (Egypte) Algérie : Cerbah, Derouaz, Khedis, Merzekane, Larbès, Slimani, Madjer, Bensaoula, Belloumi, Assad, Fergani Entraîneurs : Khalef et Raykov Egypte : Ikramy, Salah, Hamane, Bedir, Mabrouk, Shehata, Chawki, Abdou, Khatib, Mokhtar, Hassan ---------------- Camp David a failli foirer les jeux En 1978, le football algérien était en pleine ascension. Qu'on en juge : l'équipe avait remporté en 1975 les Jeux méditerranéens, une année plus tard le Mouloudia d'Alger avait remporté la Coupe d'Afrique des clubs champions contre les Guinéens du Hafia Conakry. Avant d'arriver en finale, le Doyen a battu les Egyptiens du Ahly en huitièmes de finale, avec les meilleurs joueurs égyptiens de l'époque, comme El Khatib. Le match qui nous concerne s'est joué lors des Jeux africains de 78. Il y avait un Algérie-Egypte au menu de ces jeux. Ce match allait se dérouler dans un contexte assez particulier. Camp David. Sadate avait paraphé le traité de paix avec Israël, ce qui n'avait pas plu au monde arabe. Cela soit dit en passant, même si on reste persuadé que la Palestine aura son Etat un jour, beaucoup de dirigeants arabes de l'époque ont sauté sur l'affaire pour faire dans la récupération. En un mot, l'Egypte était le pays banni du monde arabe. Ceci dit, le public du stade du 5-Juillet avait arrosé le onze de l'Egypte de tous les quolibets. Fin de partie houleuse pour Libye-Egypte On ne peut pas parler de ces jeux sans parler de ce fameux match qui s'est joué entre la Libye et l'Egypte. Une partie qui n'est jamais allée à sa fin. Le public du 5-Juillet est venu ce jour-là en masse pour soutenir, bien évidemment, la Djamahiria. Une partie qui s'est transformée en pugilat. Et l'Egypte, qui avait menacé de se retirer, avait fini par rentrer à la maison. Mais ce n'est pas à partir de cette date que les rencontres entre l'Algérie et l'Egypte sont devenues des matchs à haute tension, mais bien avant. On avait rencontré Mohamed Soukane qui nous confiait que lorsqu'il avait quitté Le Havre, son club, pour répondre à la convocation de l'EN, il était blessé et fatigué. Le regretté Maouche, le président de la FAF à l'époque, avait proposé à Soukane de l'emmener à l'hôpital du Caire. «J'avais dit au Dr Maouche : ‘‘Non, je n'irai pas dans un hôpital du Caire. Je craignais une mauvaise surprise''.» Boumediène n'aurait pas apprécié de perdre Tout le monde se souvient de l'anecdote entre Boumediène et Kouici. La presse en avait passé de larges extraits. Le président défunt avait invité les champions, l'Algérie venait de gagner les Jeux africains. Boumediène avait fait remarquer qu'il n'aurait pas souhaité perdre contre l'Egypte et voulait qu'on lui explique cette rencontre qui avait commencé par une avance au score de l'Egypte. Kouici avait fait remarquer qu'il faisait chaud, et le Raïs de rétorquer : «Je croyais que tu étais né à Mdoukel, pas au Pôle Nord.» Mouloud B. ---------------- Assad : «Mekhloufi m'avait choisi pour tirer le penalty» En 78, Salah avait 20 ans, il avait la jeunesse et il était en pleine confiance. Une anecdote s'est déroulée lors de cette partie contre l'Egypte et qui s'est soldée par un score de parité de un but dans chaque camp. «Je me rappelle que lorsque l'arbitre avait sifflé un penalty, Omar Betrouni s'était précipité sur le ballon pour pouvoir tirer le penalty, mais du banc de touche, Makhloufi s'est levé et avait appelé feu Hadefi. Il a donné au défenseur comme consigne de me remettre le ballon. Rachid Makhloufi avait dit à Hadefi que j'étais plus disposé à tirer le penalty car le coach m'avait vu à l'entraînement comment j'étais à l'aise avant de tirer les penalties. J'avais pris le ballon et je me suis presque excusé auprès de Omar, avant de tirer et j'ai profité pour lui demander conseil sur la manière de frapper. Il faut se rappeler qu'à cette époque, Omar Betrouni frappait souvent les penalties dans son club. Ce n'est pas facile à digérer quand on se fait rembrouer comme l'a été Omar.» «Je n'ai même pas pris d'élan» «J'étais tellement à l'aise dans les tirs de penalties que je me souviens n'avoir pas pris d'élan. Le gardien de but était parti d'un côté et le ballon de l'autre. On avait rencontré la grande équipe égyptienne avec les El Khatib et Shehata, le coach actuel de la sélection égyptienne. Je ne me souviens pas avoir rencontré des joueurs méchants, ils ne l'étaient pas, mais c'étaient de fins roublards. Ils endorment leur adversaire surtout quand ils jouent à l'extérieur et profitent pour porter l'estocade.» «On est premiers et c'est à l'Egypte de faire le jeu» «Aujourd'hui, on est les premiers du groupe et c'est à l'Egypte de faire le jeu. A partir de là, le contre va être le moyen de contrer cette équipe. Il sera facile de les avoir. L'Egypte va exercer un pressing. En plus, ils sont des spécialistes dans la provocation, cela est de bonne guerre. Je me rappelle que lors de la CAN 80, on était plus forts que les Egyptiens, mais ils avaient réussi à nous endormir et avait marqué deux fois sur des erreurs.» «A Ibadan, ils ont réussi à nous endormir pendant une mi-temps» En parlant de roublardise des Egyptiens, Assad nous rappelle les fameuses demi-finales de la CAN 80 et le score qui était en faveur de l'Egypte avant que les Verts ne se réveillent. «A 0 à 2, on s'était dit que la rigolade était terminée et qu'il fallait se réveiller de notre torpeur. Ce qui s'était passé par la suite avec un retour au score et une qualification aux penalties. Mouloud B. ---------------- Cela s'est passé ce jour-là * La qualification commandait la prudence Au lendemain du match nul entre l'Algérie et l'Egypte, la presse titrait : «La qualification commandait la prudence.» Les Algériens ne voulaient pas prendre de risque dans ce match, sachant pertinemment qu'ils étaient qualifiés au prochain tour. * Le président gambien en visite en Algérie Dawda Kairaba rendait visite à Chadli, c'était, on l'aura deviné, en 1980. La presse parlait de Sir, à l'époque, en parlant du président du minuscule pays africain. * Houhou déclare les jeux ouverts Djamel Houhou, ministre de la Jeunesse et des Sports à l'époque, annonçait aux côtés du président du CSSA, le Conseil supérieur du sport africain, l'ouverture des jeux. Houhou était aussi «Monsieur football». C'est sous son égide que les Verts se sont qualifiés en Espagne et qu'il fut construit aussi les 48 stades OPOW.