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Algérie 2 - Egypte 2 (a.p) : Première finale de l'Algérie en Coupe d'Afrique
Publié dans Le Buteur le 12 - 01 - 2010

Assad : «En Angola, j'ai pris un café au milieu de la brousse»
La série des matchs inoubliables de la sélection des Fennecs reprend. Elle coïncide, cette fois, avec le déroulement de la CAN 2010. Le journal se propose de revenir sur quelques matchs ayant marqués les esprits. On a choisi de démarrer ce tour d'horizon des matchs de l'EN par la fameuse CAN 80 et le début de la grande épopée des Verts, avec les Madjer, Belloumi et autres Bensaoula, sans les professionnels faut-il le préciser, qui mènera les Fennecs vers ce Mondial espagnol de 82, à la CAN 2004 et cette extraordinaire résurrection des coéquipiers d'un certain «Haramy» Achiou, aujourd'hui malheureusement absent de la sélection qui se trouve en Angola depuis le 7 janvier courant. Justement, ce groupe est constitué en partie de l'équipe qui avait battu l'Egypte, à Sousse, et qui a fait le déplacement en Angola.
19.03.1980
Ibadan - Phase finale Coupe d'Afrique des Nations Arbitre: Lawsen (Togo)
Buts : Assad 54' ( s.p),
Benmiloudi 63' pour l'Algérie, Khatib 32', Ramadane 47' pour Egypte.
Algérie :
Cerbah, Derouaz, Khedis, Merzekane, Larbès, Slimani, Madjer, Bensaoula, Belloumi, Assad, Fergani.
Entraîneurs : Khalef et Raykov
Egypte :
Ikramy, Salah, Ramadane, Bedir, Mabrouk, Shehata, Chawki, Abdou, Khatib, Mokhtar,
Hassan.
Incroyable retournement de situation dans cette rencontre. L'Algérie était menée au score. Après seulement 47', les Ramadane et Khatib donnaient un avantage presque définitif à l'Egypte. Presque, parce que l'équipe nationale algérienne était cette équipe qui allait devenir la meilleure, sinon l'une des meilleures équipes sur le continent africain. Pour preuve, deux années après la CAN 80, les Fennecs se qualifiaient au Mondial espagnol au détriment des Nigérians, vainqueurs du trophée africain de 1980. Belloumi allait recevoir durant l'année 1981 le trophée du meilleur footballeur africain, décerné par le magazine FranceFootball. Cette équipe ne pouvait s'arrêter en si bon chemin. Salah Assad au pied magique, dont le drible avait pris l'appellation de «Ghoraf» et qui s'était retrouvé au Paris Saint-Germain nous avouait avant le match fameux match du 14 novembre dernier que : «A Ibaden en 80, les Egyptiens avaient réussi à nous endormir. Mais on n'avait pas perdu de temps pour nous réveiller et prendre les rênes du match.» On est revenus, samedi dernier en fin d'après- midi et à la veille de la cérémonie d'ouverture de la CAN 2010 avec le même Assad sur cette CAN 80. L'ancienne gloire de la sélection algérienne s'était illustrée durant le match contre l'Egypte en marquant deux penalties au cours de la rencontre. Ecoutons-le…
Assad : «En Angola, j'ai pris un café au milieu de la brousse»
*
Actualité oblige, on voudrait connaître votre avis sur le malheur qui a touché la sélection togolaise…
J'imagine que tout le monde est traumatisé après ce que vient de vivre la sélection togolaise. Je ne parle pas uniquement de l'équipe du Togo, mais toutes les équipes, y compris la notre. Je pense que les choses vont s'atténuer avec le temps. Aussi bien pour les autres équipes que pour notre équipe nationale, une fois sur le terrain, on aura tendance à se lâcher et on oubliera le triste événement. J'ai connu personnellement l'Angola. On avait fait un voyage au milieu des années 80, dans ce pays et laissez-moi vous dire que la situation n'était pas du tout stable à cette époque.
*
Vous aviez sans douté été encadré et sous haute sécurité…
On était allé jouer un match dans le cadre des qualifications en coupe d'Afrique, si mes souvenirs sont bons. On n'avait pas une escorte particulière. Je me souviens d'une anecdote où un jeune angolais est venu à ma rencontre. Il avait fait ses études à Ben Aknoun, m'avait-il expliqué. J'habitais Cheraga. Cet ex-étudiant en Algérie tenait absolument à m'inviter chez lui.
*
Pourquoi particulièrement vous ?
Sans doute parce qu'il me connaissait. J'étais une vedette et en plus je faisais partie de l'effectif du PSG.
*
Aviez-vous décliné cette invitation ?
Non, au contraire, comme il connaissait assez bien l'Algérie il me parlait de Ben Aknoun. Je l'ai suivi, on était jeunes et insouciants.
*
Que s'est-il passé ?
Je n'avais averti personne, j'ai suivi le bonhomme et on est sortis de la capitale. On avait fait une trentaine de kilomètres avant d'arriver à destination. Laissez-moi vous dire que je me suis retrouvé en pleine brousse. Mon ami angolais m'avait présenté à sa famille et à ses amis et à la fin de la visite on est retournés à l'hôtel, sans aucun incident.
*
Ça aurait pu mal se passer. Personne n'avait appris la nouvelle ?
Si, j'en avais parlé à certains de mes coéquipiers. Ils étaient surpris par mon aventure. Ils avaient craint pour moi un kidnapping ou autre chose du même genre. Je n'y avais même pas pensé. J'ai suivi l'Angolais sans faire de calcul.
*
L'Algérie risque de se retrouver dans cette enclave du Cabinda, en cas de qualification aux quarts de finale…
Vous allez très vite en besogne, il faut d'abord se qualifier, on n'en est pas encore là. Je pense que tout se jouera sur le terrain.
*
Lors de la CAN de 1980, vous étiez un acteur majeur face aux Egyptiens, voulez-vous revenir sur cette fameuse rencontre ?
J'avais marqué deux penalties face à l'Egypte. Un au cours de la rencontre et un autre lors de la série des tirs au but qui devaient déterminer l'équipe qui allait disputer la finale de la Coupe d'Afrique. J'étais le dernier de la liste.
*
Pourquoi avoir choisi de frapper le dernier ?
Il y avait toute une histoire de penalties avec les Egyptiens. Déjà, en 1978, lors des Jeux Africains, je leur avais marqué un but sur penalty. Puis ce fût lors de ce match de 1980. Je me suis dis qu'à force d'en tirer j'allais finir par en rater un. Il ne faut pas oublier qu'aussi bien en équipe nationale que dans mon club, j'étais le spécialiste des tirs de penalty, mais à un moment donné, à force d'en tirer on risque d'être habité par le doute et on se demande si on ne va pas en rater un à la prochaine occasion
*
Malheureusement, croyant que l'affaire allait être réglée avant l'ultime frappe, le sort en a voulu autrement, n'est-ce pas ?
J'avais au bout du pied la qualification de l'équipe nationale, moi qui ne souhaitais pas prendre cette responsabilité. Je n'ai pas hésité. J'ai marqué le penalty. Entre 78 et 80 j'avais marqué trois penalties aux Egyptiens
*
D'aucuns disent que l'Algérie est la bête noire de l'Egypte sur terrain neutre, qu'en dites-vous ?
Je ne suis pas superstitieux et je ne crois pas trop à ce genre de raisonnement. C'est faux, je pense que la victoire s'obtient sur le terrain. Il faut être fort.
*
Après tout ce qui s'était passé depuis le 14 novembre dernier au Caire, quelle est la morale de l'histoire à tirer des dernières confrontations avec l'Egypte ?
Des personnes sont derrière ces événements. Elles tirent les ficelles. Il faut chercher plutôt ce qui lie les deux peuples. La langue, l'islam, la culture. On est condamnés à nous entendre.
*
Pensez-vous que cette équipe peut aller loin ou est-ce un simple feu de paille qui a coïncidait avec les deux rencontres face à l'Egypte ?
Pour se qualifier, il faut bien démarrer le premier tour. Ne pas perdre face au Malawi. En général, dans ce genre de tournoi, si on arrive à gagner le premier match on est presque sûr de se qualifier au deuxième tour. Gagner sa première sortie va donner du moral aux joueurs et les mettre très vite dans une dynamique de qualification. Passer au second tour, et pourquoi pas passer dans le dernier carré.
Entretien réalisé par
M. B.
Cela s'est passé ce jour-là
Dix mille volontaires pour le reboisement
C'était à l'occasion de la journée internationale de l'arbre et l'unique quotidien de l'époque en langue française titrait à la une : 10.000 volontaires pour le reboisement. Les opérations lancées à Zemmouri par Mohamed Salah Yahiaoui, lit-on aussi. Sans vouloir aucunement le froisser. Ce dernier ressemblait beaucoup à Staline, physiquement s'entend. Certains le prédestinaient à la plus haute magistrature du pays, mais il faut croire que la grande muette n'était pas tout à fait de cet avis. Nous avions eu droit à une décennie de bonnes blagues.
La République de Syrie recevait Chadli
A la même période où l'Algérie atteignait les sommets en football et en handball, grâce à la réforme de 77. On pouvait lire sur la une du même quotidien le voyage vers la mi-mars du président destitué à la suite d'un coup d'état en 92, au Moyen Orient. Chadli se rendait en visite de travail en Syrie.
El Moudjahid coûtait encore 50 cts
Pourquoi ne pas se rappeler du prix du journal à l'époque. El Moudjahid coûtait 50 centimes. Et le dinar valait le double du franc français. En 30 ans, les prix des quotidiens n'ont pas beaucoup augmenté, sommes-nous tentés de dire.


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