Qui pour les remplacer contre le Malawi ? Rabah Saâdane entamera la phase finale de la CAN-2010 avec trois importantes absences au sein de l'effectif algérien. En effet, Ziani, Belhadj et Ghezzal n'auront pas le droit de jouer le premier match qui opposera les Verts au Malawi le lundi 11 janvier à Luanda. Ceci, en raison d'un cumul de cartons enregistré par chacun d'eux, le dernier avertissement ayant été reçu lors du match d'appui à Khartoum contre l'Egypte. Ces défections ne seront sans doute pas sans conséquences sur le rendement des Verts et le dispositif tactique du sélectionneur si l'on se fie aux statistiques de ces trois éléments pendant les éliminatoires jumelées CAN-CM 2010. Et la plus pesante de toutes ces absences sera sans conteste celle du métronome de l'équipe, à savoir Karim Ziani. En effet, le meneur de jeu des Verts reste l'élément indispensable dont l'équipe ne peut se passer comme en attestent ses propres statistiques confortées par les témoignages de ses coéquipiers. Deux matches «ratés» en l'absence de Ziani Pour preuve, les deux matches que les Verts ont «ratés» lors des éliminatoires le furent, pour le premier, en l'absence de Ziani au Rwanda (0-0) en raison d'une suspension et à cause de la convalescence que le meneur des Verts devait observer avant le match du Caire (2-0) et auquel il n'a pi prendre qu'après une effrénée course contre la montre pour soigner une déchirure musculaire d'un centimètre. A Kigali, les Verts avaient beaucoup souffert de cette absence et l'organisation du jeu s'en était grandement ressentie. Si tu doutes, vas voir Karim Ziani ! Les joueurs n'ont pas manqué de souligner de leur côté le rôle de Karim Ziani sur le terrain, mais aussi dans le vestiaire. Plusieurs joueurs nous ont confié l'importance du discours que leur tient leur camarade avant chaque match. Lorsque l'un d'eux doute, il lui suffit d'aller faire un saut dans la chambre de Karim Ziani pour se ressourcer et faire le plein de confiance. Faut-il rappeler que c'est Ziani qui a été le premier à avoir clamé haut et fort son désir de viser le billet qualificatif à la Coupe du monde alors que tous les Algériens rêvaient juste de reprendre place modestement parmi les 16 meilleurs africains ? Le meilleur passeur des Verts Faut-il aussi souligner aussi qu'il reste le meilleur passeur décisif des Verts. Rappelez-vous juste le match d'appui durant lequel Ziani a joué avec à peine 20% de ses moyens, et surtout comment il a placé cette belle balle de but dans les pieds impatients de Yahia. Il n'y a pas le moindre doute que Ziani est la pièce maîtresse de l'échiquier des Verts. Et face au Malawi, le jeu de l'équipe risque fort de s'en ressentir se si ses camarades n'en tiennent pas compte pour donner deux fois plus sur le terrain et ne pas rater leur entrée en matière. «Road Runner» manquera cruellement sur le couloir gauche L'importance de Nadir Belhadj n'est pas des moindres non plus. Bien que défensivement, il lui manque toujours quelque chose pour se rassurer définitivement, «Road Runner», comme le surnomment les Anglais, a montré que Saâdane ne peut pas se passer de ses services, tellement il est utile sur plusieurs autres plans. A commencer par sa relance rapide sur le couloir gauche, qu'il couvre si bien que l'équipe ne ressent plus le besoin de faire appel à un ailier gauche traditionnel. De plus, Belhadj est celui qui se charge de tous les coups francs excentrés tant à gauche qu'à droite. Avec Ziani, il reste celui qui connaît le mieux où la balle doit être placée sur coups francs. C'est d'ailleurs grâce à ces deux tireurs que Bougherra, Yahia, Ghezzal et les autres buteurs ont assuré la qualification de l'Algérie au Mondial sud-africain. Babouche ou même Zarabi pour le remplacer Son absence sera donc des plus remarquées et poussera sans doute Saâdane et son staff technique à penser à chambouler leur dispositif tactique. Car aucun autre joueur de l'EN ne peut se targuer de pouvoir remplacer poste pour poste, comme on dit, Nadir Belhadj dont le profil reste atypique. Babouche aura donc une belle chance de montrer ce qu'il vaut en sélection, à moins que Zarabi ne reprenne la place qu'il n'aurait jamais dû lâcher. Ghezzal absent, Djebbour toujours incertain La troisième défection pour ce match contre le Malawi concerne Abdelkader Ghezzal. L'attaquant de pointe des Verts a écopé du carton de trop en mettant sa main sur le visage d'Al Hadary pour l'empêcher de prendre le ballon. Mais personne ne peut lui en vouloir tellement la rage de vaincre l'avait pris ce jour-là. Son absence le 11 janvier sera aussi problématique pour le sélectionneur qui s'inquiète déjà de la position inconfortable de Rafik Djebbour qui n'a pas encore trouvé de club depuis sa mise à l'écart à l'AEK Athènes. Saïfi tout seul ? Plus jamais ! Certes, on pourra toujours compter sur Saïfi en pointe, mais l'Algérie ne peut pas se contenter d'un seul attaquant comme cela a été le cas contre l'Egypte au Caire. Ce serait un suicide de se priver de notre richesse offensive contre le Malawi qui semble moins coriace sur le papier que le Mali et l'Angola. Le goal-average risque d'être décisif pour départager les trois prétendants les plus sérieux et tout le monde a des visées non encore avouées sur le match contre le Malawi pour le soigner. L'heure de Ziaya a sonné ! Il reste une solution très plausible pour Saâdane afin de remplacer un attaquant de la trempe de Ghezzal : Abdelmalek Ziaya dont la cote va grandissant depuis quelques mois. En effet, le Sétifien avance à pas de géant vers l'EN et Saâdane ne peut plus détourner son regard de ses exploits. Certes, sa convocation lors des derniers matches était un peu risquée du fait de la gravité de la situation et de l'inexpérience de Ziaya en sélection. Mais aujourd'hui que la nécessité l'impose, il parait naturel de le mettre dans le bain et de lui donner la chance qui lui revient de droit. L'abondance de talents ne provoquera que plus d'envie à l'intérieur du groupe Algérie qui verra enfin la concurrence refaire son retour pour le bien de tous. Nacym Djender ----------------- Belhadj «Babouche peut très bien me remplacer» Nadir Belhadj a été surpris d'apprendre qu'il était suspendu pour le premier match de la Coupe d'Afrique des nations contre le Malawi pour avoir écopé d'un deuxième carton jaune dans la deuxième phase des éliminatoires face à l'Egypte. Surpris parce qu'il croyait que les cartons jaunes seront effacés avant le début de la CAN. Cela dit, cela ne l'embête pas outre mesure. «Nous avons un groupe, pas des individualités. Même si moi ou d'autres doivent s'absenter, il y aura toujours des joueurs valables pour nous remplacer. Babouche, par exemple, peut très bien me remplacer. Donc, je ne m'en fais pas trop et je me tiendrai prêt pour le deuxième match de la CAN contre le Mali», nous a-t-il déclaré. ------------------- Pas de menace à la CAN pour les joueurs qui ont un avertissement Les lois de la FIFA sur le cumul des avertissements ne concernent pas les matches de la phase finale de la CAN. Ainsi, fort heureusement, les Verts qui ont écopé d'un carton lors des éliminatoires combinées CAN-CM ne joueront pas leurs premiers matches en Angola en étant sous la menace d'une suspension. Ceux qui l'ont échappé belle sont donc Saïfi, Matmour, Bezzaz, Zaoui, Djebbour, Bougherra, ainsi que Djediat et Cherif Abdeslam si ces deux derniers venaient à faire leur retour en sélection. C'est donc une très bonne nouvelle que nous a confirmée Mohamed Raouraoua en personne dans un entretien téléphonique. Saâdane n'aura pas de souci à se faire pendant cette CAN qui verra toutefois trois de nos meilleurs éléments manquer le premier match contre le Malawi le 11 janvier à Luanda.