L'équipe peine et n'arrive plus à retrouver cette efficacité et cette force de frappe qui faisait un malheur sur tous les terrains et qui faisait peur à toutes les équipes. Pourquoi l'USMA ne marque pas, ou plutôt pourquoi les attaquants de l'USMA ne marquent pas de buts ? Une question qui mérite qu'on s'y attarde dans la mesure où il s'agit d'un problème qui ne date pas d'aujourd'hui, et qui se pose depuis au moins trois saisons. Un problème sur lequel les techniciens qui ont défilé à la barre technique des Rouge et Noir se sont penché sans pouvoir le résoudre. En même temps, on avait fait venir un nombre incalculable d'attaquants, locaux ou étrangers, pour donner plus de punch et d'efficacité aux avant-postes, en vain. Depuis le dernier sacre de l'USMA en championnat en 2005, où l'attaque usmiste avait enregistré un record avec 55 buts marqués, l'équipe peine et n'arrive plus à retrouver cette efficacité et cette force de frappe qui faisait un malheur sur tous les terrains et qui faisait peur à toutes les équipes. Camara, Abouta, Hanitser, Bourahli, en passant par Bensaïd, Kerrouche, Bentayeb, Deghiche ou Mecheri, sans oublier Belkheir et Benchergui, ont tous essayé de dégripper la machine, mais ont tous échoué, avant d'être remerciés. Aucun des attaquants cités n'a pu dépasser la barre des dix buts, toutes compétitions confondues, et cela n'est pas normal ; d'autant que les joueurs en question se distinguaient tous dans leurs clubs respectifs avant leur arrivée à l'USMA. Et curieusement, la plupart d'entre eux ont vite retrouvé leur niveau dès qu'ils ont quitté le club, à l'image de Camara (NAHD), Belkheir (JSMB), Deghiche (WAT), Bensaïd (JSK) et Bentayeb (CABBA).
Même Diallo et Eneramo ne marquaient pas beaucoup de buts Ce qui est plus étonnant, c'est qu'en 2004/2005, la saison où l'USMA a battu tous les records en matière de chiffres, avec 21 victoires, 5 matches perdus et 55 buts marqués, le meilleur buteur des Rouge et Noir avait pour nom Dziri avec 12 buts ; malgré la présence de Diallo, Eneramo, Benchergui et Bourahli. Diallo, avant de partir au mercato, avait marqué quatre buts seulement, et Eneramo, recruté en hiver, en avait inscrit 6 en phase retour. Donc, pourquoi un milieu de terrain arrive-t-il à surclasser des attaquants de pointe dans leur registre ? Hormis Ouichaoui qui avait inscrit 18 buts en championnat durant l'année du doublé (2002/2003), aucun autre attaquant usmiste n'a pu réaliser cette performance en quatorze saisons.
L'équipe ne produit pas de buteurs En plus clair, l'USMA n'a jamais compté parmi son effectif un vrai buteur, ou plutôt n'a jamais pu produire un buteur, ce qui est plus sensé en vérité. Selon bon nombre d'observateurs, cela est dû essentiellement aux profils de ses joueurs ces dernières années, tous capables de marquer, et de faire marquer les autres en même temps. On citera entre autres Dziri, Ammour, Haddou, Hamdoud, Maouche, Metref et même Ghazi, des éléments qui ne sont pas des attaquants, mais qui ont été en mesure de marquer dans différentes situations et à n'importe quel moment. Chacun d'eux totalisait une moyenne de quatre buts par saison, et cela suffisait largement pour faire grimper le compteur de l'équipe, au point où on ne se rendait pas compte qu'il n'y avait pas de buteur dans le groupe. C'est une philosophie de jeu qu'imposait le profil des joueurs qu'on avait en main. On a toujours évolué de la sorte jusqu'au jour où la qualité de l'effectif de l'équipe est devenue moindre. Alors, les joueurs qui faisaient la différence hier ne sont plus en mesure de le faire aujourd'hui, et le pire, c'est qu'ils ne savent plus comment mettre les autres dans de bonnes conditions pour marquer.
Des joueurs ont oublié leur véritable mission sur le terrain Autrement dit, à force de toujours chercher à marquer, ils ont oublié leur véritable mission sur le terrain, celle d'alimenter l'attaque avec de bons ballons, et c'est ce qu'on reproche justement aujourd'hui à Ammour, et à un degré moindre à Dziri. Plusieurs observateurs estiment, après avoir scruté le jeu de l'équipe, qu'une grande partie de ce problème réside au niveau de la construction en effet. Il est faux de penser ou de dire que tous les attaquants qui sont passés par l'USMA et qui n'ont pas réussi ne sont pas bons. Cet hiver, après avoir mis fin aux contrats de Mecheri et Deghiche, dont le rendement a été jugé insuffisant alors qu'ils avaient brillé de mille feux la saison passée avec l'ESS et le WAT, on a fait appel à Hamidi, qui n'est autre que le deuxième meilleur buteur de la saison écoulée avec 14 buts, et à Ouznadji, courtisé par plusieurs clubs l'été dernier. Les choses ne vont pas s'améliorer pour autant si on ne remet pas de l'ordre dans le jeu derrière les attaquants, et si on ne rompt pas avec une méthode de jeu que l'effectif actuel n'est plus en mesure d'appliquer. B. M.