On dirait que le feu est en train de prendre dans la baraque BP qui semble également manquer et de souffle et de finances. Les patrons de la British Petrolium sont de plus en plus aux aboies et laissent apparaître une instabilité certaine dans leur position quant à la valeur en bourse des actions de la compagnie qui se trouve dans la tourmente avec la marée noire dans le Golfe du Mexique. Le directeur général de BP, Tony Hayward, a pris son bâton de pèlerin pour aller trouver des pourvoyeurs de fonds afin d'émerger des eaux du sud des Etats-Unis où la catastrophe est jusqu'à présent sans limite malgré les multiples plans pour stopper l'hémorragie du pétrole. Déjà la semaine dernière, le groupe pétrolier britannique BP était en négociations exclusives avec son homologue américain Apache Corporation pour lui refiler quelque 12 milliards de dollars d'actifs, dont sa part dans Prudhoe Bay, en Alaska, le plus grand champ d'Amérique du Nord. Selon les dernières nouvelles en date d'hier, le patron de BP s'est retourné cette fois-ci vers les Arabes d'Abou Dhabi pour l'aider à entrevoir le bout du tunnel. Mais, Abou Dhabi est réticent à investir dans le groupe pétrolier BP dont le patron, à la recherche d'investisseurs potentiels, avait visité mercredi ce riche émirat du Golfe. «Abou Dhabi s'est montré réticent à investir dans BP», indique-t-on tout en précisant de sources proches des fonds d'investissement d'Abou Dhabi que l'émirat, le plus riche de la fédération des Emirats arabes unis et capitale de ce pays, était déjà en justice pour un investissement dans Citigroup, une institution financière américaine. Les fonds d'investissement de l'émirat «pourraient vouloir prendre des parts dans certains avoirs de BP dans la région, mais à condition qu'ils n'aient pas de problèmes avec le département américain de la Justice» qui a demandé à être informé de toute cession d'avoirs de BP ou «d'autres grandes transactions». Durant sa visite mercredi à Abou Dhabi, le directeur général de BP, Tony Hayward, dont le groupe est confronté aux conséquences de la marée noire dans le golfe du Mexique, aurait discuté avec l'influent prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammad ben Zayed, d'une possible vente de 10% des actions de BP au riche émirat pétrolier, selon Dow Jones. Il avait également rencontré des responsables de l'ADIA, le fonds souverain le plus important au monde avec des avoirs estimés à plus de 600 milliards de dollars, et de l'Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC). Plusieurs prêtaient à BP, qui a perdu la moitié de sa valeur en deux mois (il valait mardi 64 milliards de livres), l'intention d'approcher des fonds souverains du Moyen-Orient pour les encourager à prendre une participation ou renforcer leur participation actuelle à son capital, afin de l'aider à résister à un éventuel assaut d'un concurrent. Les partenaires de BP dans le champ, Exxon et Conoco Philips, auront certainement des droits de préemption sur la part de BP. Ce dernier pourrait les autoriser à la racheter s'ils proposent le même prix qu'Apache. Le Sunday Times croit aussi savoir que le gouvernement américain aurait autorisé Exxon à étudier un éventuel rachat de BP.