Le patron du groupe pétrolier British Petroleum (BP) a poursuivi, en fin de semaine passée, son périple entamé mardi par une visite d'une journée en Azerbaïdjan où il a rencontré le président de la République, Ilham Aliyev. BP détient des intérêts importants à Bakou où elle dirige un consortium qui produit près d'un million de barils par jour. L'Azerbaïdjan peut encore être utile à BP vu qu'il détient un fonds pétrolier doté d'environ 16 milliards de dollars. En rassurant les autorités de Bakou sur ses engagements dans le pays, BP a pu aussi solliciter l'Azerbaïdjan pour prendre des actions afin d'aider le groupe à faire face à la crise qu'il traverse et éviter une OPA hostile qui signifierait sa disparition. BP possède une part de 34% dans les gisements pétroliers offshore Azeri-Chirag-Gunashli (ACG) et 25,5% dans le gisement gazier Shah Deniz. Il détient plus de 30% aussi dans l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Pour l'expert azéri Ilham Shaban, BP ne risque pas de vendre des actifs situés en Azerbaïdjan car ils sont rentables. Mais par contre, BP pourrait demander de l'aide au Fonds d'Etat du pétrole où sont déposés les recettes des exportations de pétrole. Un fonds qui pourrait acheter des actions BP… Apres Bakou mardi, le patron de BP, Tony Hayward, s'est rendu mercredi à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis. Selon des informations de presse, M. Hayward s'est entretenu avec le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammad ben Zayed, et aurait discuté d'une possible vente de 10% des actions de BP. Le fonds souverain de l'émirat d'Abou Dhabi, l'Abu Dhabi Investment Authority, disposerait d'avoirs se chiffrant à environ 600 milliards de dollars. Pour financer les effets de la marée noire provoquée par l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique, à 70 km des côtes de l'Etat américain de Louisiane, BP a déjà dépensé 3,12 milliards de dollars depuis le mois d'avril et doit mettre en place un compte de 20 milliards de dollars pour faire face aux demandes d'indemnisation. En deux mois, la valeur de BP a baissé de moitié en Bourse. A la fin du mois de juin, la valeur boursière du groupe a reculé autour de 85 milliards contre 185 milliards de dollars avant la marée noire. La presse saoudienne a aussi rapporté l'information selon laquelle des investisseurs saoudiens seraient intéressés par une prise de participation de 10 à 15% dans le capital de BP. Les investisseurs se seraient rendus à Londres pour négocier directement avec le groupe. Pour sa part, le Koweït, qui possède déjà 2,8% du capital de BP, a exclu pour le moment d'augmenter ses parts dans le groupe. Pour le patron de la compagnie libyenne de pétrole (NOC), Chokri Ghanem, le capital de BP est une « opportunité » pour les investisseurs. Toutefois, on ne sait pas si des pays comme la Libye ou l'Algérie ont été approchés par BP.