Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique semble opter massivement pour le développement de structures pour un enseignement supérieur d'élite. Cette année, il multiplie le nombre des écoles préparatoires et de pôles d'excellence. Rentrons-nous dans une phase de démocratisation de l'enseignement d'élite – alors que cet enseignement en est à peine à ses premiers balbutiements ? En effet le Directeur de la Formation supérieure en poste graduation, au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Mustapha Haouchine vient d'annoncer que le nombre des écoles préparatoires aux hautes écoles sera porté à la rentrée universitaire 2010-2011 à 9. Ainsi, quatre nouvelles écoles préparatoire aux grandes écoles viennent d'ouvrir leurs portes ; en plus de deux classes préparatoires, celles-ci intégrées à l'Ecole nationale supérieure d'informatique de Oued Semmar et l'Ecole polytechnique d'Architecture et d'urbanisme (EPAU). Ces pôles universitaires permettront en principe aux étudiants ayant obtenu de bonnes moyennes au baccalauréat, de poursuivre leurs études au niveau de ces établissements universitaires quel que soit leur lieu de résidence. Ces nouvelles voies qu'offre l'enseignement supérieur aux nouveaux bacheliers, exercent un véritable attrait. L'intérêt est réel pour les parents qui n'hésitent pas et sont de plus en plus nombreux à envoyer leurs enfants à l'étranger, quand ils ont en les moyens. La qualité de l'enseignement supérieur pour les parents et les futurs étudiants est une motivation importante. Cet enseignement d'élite réduira peut être la fuite de ces jeunes talents vers d'autres cieux. Des cieux où ils ne trouveront pas forcément le bonheur, puisque la crise économique est gravissime, profonde et sera de longue durée comme le prévoient les économistes indépendants. Toute fois, ce qui semble être une massification de l'enseignement supérieur d'élite pose la question de la qualité de l'enseignement. La question légitime que l'on peut se poser est la suivante : est ce que la multiplication des écoles préparatoires et des sections d'excellence ne risque pas de banaliser ces formations supérieurs réservées en théorie pour les plus brillants ? Est ce que la multiplication des écoles préparatoires aux hautes écoles, ne finira pas par rejoindre le niveau bas des résultats des universités classiques ? Et d'aboutir finalement à une « démocratisation » c'est-à-dire d'une formation d'élite. Ainsi, il ne se reproduira plus le schéma auquel le Gouvernement aura tenté d'échapper. Néanmoins et étant donné les carences en matière d'encadrements scientifique qui pénalisent déjà les universités existantes, le ministère de l'Enseignement supérieur sera peut être dans l'obligation de faire appel pour une fois et de manière efficace à la Communauté scientifique algérienne installée a l'étranger pour encadrer ces futurs talents scientifiques. Reste à savoir si les Universités maintenant ont les moyens humains et les infrastructures de cette politique. A ce propos M. Mohamed El-Hadi Mebarki rassurant vient d'annoncer l'ouverture de 54 nouvelles résidences universitaires d'une capacité d'accueil de 74.000 lits et 74 restaurants durant la prochaine année universitaire. Il faudra à l'université, au delà des chiffres certes encourageants, investir que le qualitatif, puiser pour cela dans le corps enseignant, les éléments les plus à même d'encadrer ces formation pour l'élite. Et il faudra aussi et surtout distinguer un enseignement supérieur de qualité d'un enseignement supérieur pour l'élite de notre système éducatif.