Frileux, au lieu d'inonder un marché toujours demandeur, les 36 concessionnaires qui dominent le marché du neuf n'ont importé que 246.522 véhicules en 2009 contre 327.506 en 2008, une baisse de 24,73%. Selon le CNIS, la vente de véhicules neufs en Algérie s'est repliée. Conséquences : la voiture d'occasion regagne du terrain sur la voiture neuve. Au marché de Tidjelabine, l'ambiance des bonnes affaires est revenue, rythmant un "souk" qui brasse des sommes énormes. Fréquenté par les revendeurs des Wilayas du Centre du pays, ce marché voit chaque semaine plus d'une centaine de voitures changer de mains. Pour les services des impôts, la plus-value est de plusieurs centaines de millions de dinars par mois. Après le coup d'arrêt donné en juillet 2009 au crédit à la consommation pour l'achat de véhicules neufs, les concessionnaires au lieu de maintenir les anciens prix, ont répercuté la nouvelle taxe sur le prix de vente de la voiture. Et fatalement, les souks hebdomadaires en ont profité. Ils sont revenus à la vie, et les "Smasrias" font de belles affaires, même si l'arnaque n'est jamais loin. D'un autre coté les algériens qui sont connus pour ne pas apprécier tellement l'achat à crédit, trouvent leur compte dans la voiture d'occasion achetée au comptant. "Certes, c'est bien d'avoir une voiture neuve que l'on paie à tempérament. Mais, à mon avis, rien ne vaut l'achat d'une belle Berline d'un coup, sans crédit ni intérêts qui vous mènent la vie dure et malmènent vos fins de mois", affirme Said, le genre de fouineurs qui cherchent les défauts d'une voiture là où ils ne devraient pas exister. Apres l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi de Finance, des centaines de dossiers d'achat ont été mis de côté, et les espoirs d'une voiture neuve se sont vite évanouis chez beaucoup d'adeptes du leasing automobile. Le marché pourrait être plus florissant, s'il n'y avait pas les intermédiaires. Une belle aubaine pour ceux là, ces professionnels de la revente de voitures d'occasion. Et, avec l'été, une période propice à la vente de voitures, la demande, si elle n'a pas explosé, reste "bonne" pour les revendeurs, qui généralement, prennent des marges plus ou moins importantes. Les prix des Berlines ainsi que les grosses cylindrées sur le marché de l'occasion, ont été dopés également par un recul assez prononcé des importations. Ainsi au 1er trimestre 2010, 63.674 véhicules seulement ont été importés par les 36 concessionnaires présents en Algérie contre 68.303 véhicules à la même période en 2009, soit un recul de 6,78 %. Les importations des véhicules ont baissé à 67,808 milliards de DA contre 71,228 milliards de DA au cours des trois premiers mois de 2009. Libellés en dollars, les achats de véhicules neufs durant cette période, ont reculé de 25%, et se sont établis à 303 millions de dollars contre 404 millions de dollars à la même de 23,64% en 2009 par rapport à 2008, selon les chiffres du Centre période en 2009. L'Algérie, avec 3,9 millions de véhicules, possède le deuxième parc le plus important d'Afrique après l'Afrique du Sud. Le coup de frein au crédit automobile, s'il a contrarié les concessionnaires au début, n'en a pas moins intéressé d'autres pour des investissements orientés vers le montage sur site, en Algérie, ce qui augure de temps encore plus difficile pour les concessionnaires. Des contrats de partenariat sont actuellement en cours d'études, mais rien de concret pour le moment, du moins sur le plan officiel, affirme un agent des assurances. Mais, "avant tout, il faut organiser le marché de l'occasion, car il n'y a pas vraiment un marché de l'Argus en Algérie, juste des repères pour juger de la valeur d'une voiture en bon état, de moins de deux ans d'âge, qu'il faut garantir et assurer avec des primes calculées presque à perte", ajoute t-il. "Aujourd'hui, devant la situation anarchique d'un marché automobile où domine la précarité sur le plan de son organisation. Un marché qui n'est régi par aucune réglementation, la valeur d'un véhicule assurée est calculée selon son prix d'achat déclaré par l'assuré. Alors qu'auparavant sa valeur était calculée selon la cylindrée du véhicule", précise la même source.