En dépit des avantages accordés aux pêcheurs, l'Algérie ne peut assurer annuellement les 12 kilos par habitant, de produits de la mer, de la ration alimentaire imposée par les normes de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) et l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Les experts algériens s'accordent à dire que le pays ne peut assurer une sécurité alimentaire à la population, dont le Directeur général de l'Institut national de recherche agronomique d'Alger, Fouad Chehat, qui a affirmé que «les rations en ressources halieutiques ne sont pas respectées en Algérie, car on ne pêche pas assez». L'ex- ministre de la Pêche et des produits halieutiques, Smaïl Mimoune, ce qui peut être mis à la disposition de l'Algérien est 6 kilos par habitant, alors qu'il faut au moins 12 kilos, estime M. Chehat, pour avoir un équilibre aux côtés des autres viandes bovines, ovines, caprines ou avicoles et avoir ainsi une proportion correcte dans la ration alimentaire. Pour lui, «la stratégie du ministère de la Pêche est bonne», mais il persiste l'aspect en recommandant une évaluation trimestrielle et annuelle de celle-ci. 1. 200 km de côte ne signifie pas avoir du poisson «Ce n'est pas parce que nous avons 1.200 km de côte que nous avons du poisson», soutient-il en affirmant que «c'est faux», l'Algérie ne peut assurer la ration en produits halieutiques à sa population. C'est pourquoi, l'élevage fait partie de la solution globale apportée par le Gouvernement. Selon lui, «l'exploitation est arrivée à son maximum car le pays possède une côte abrupte où le niveau d'eau descend très vite profondément et l'oxygène n'arrive pas très loin, donc il n'y a pas de planctons ni d'algues qui se forment, alors la chaîne alimentaire du poisson est inexistante, donc émigre vers les zones où la chaîne existe, comme à Bouharoun, à Beni Saf, à El Tarf, à Annaba, à Béjaïa, à Azzefoun et à Zemmouri. Ces zones ne sont pas nombreuses malheureusement en Algérie, a-t-il noté. La pêche en mer est estimée à 220.000 tonnes par an, c'est le maximum, sans empêcher le renouvellement de la réserve halieutique, en l'augmentant grâce à la production artificielle, d'autant qu'en Algérie, il est possible de faire de l'élevage de poisson dans les barrages et les plans d'eau, selon cet expert, qui suggère l'exportation de cette production additive. Pour lui, les devises récoltées permettrant de renflouer la flotte de pêche. L'élevage aquacole pour l'exportation En matière de sécurité alimentaire, les normes arrêtées par la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'OMS (Organisation mondiale de la santé), en tenant compte du climat méditerranéen, sont de 2.400 calories par jour dont au moins12 kilos annuellement comme ration de poisson et autres produits halieutiques et par habitant en moyenne réparties, selon un apport nutritionnel en faisant une combinaison savante entre les protéines, les lipides et les glucides pour avoir une ration équilibrée avec une grande part de protéines, une part plus faible de lipides, car c'est du gras, en plus de glucides. Selon des députés, «l'élevage ne peut constituer une solution puisque l'algérien ne mange toujours pas de poisson et autres produits de la mer puisque les prix restent excessifs». Pour eux, l'Etat devra réfléchir à des mécanismes de soutien dans le but de renflouer la flotte de pêche pour plus de production et ainsi les prix seront «plus abordables». En dépit des avantages fiscaux apportés en direction du secteur de la Pêche, l'activité demeure sinistrée car «les patrons de pêche ne sont pas des professionnels », soutiennent certains pêcheurs de la région de Cherchell (Tipasa) et ceux de Cap Djenat (Boumerdès). Des subventions sont octroyées par l'Etat pour l'achat de sardiniers une subvention de 60% destinés aux thoniers, dans le cadre du programme de relance économique. Dans ce sens, l'administration fiscale exonère de TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), l'importation dans le cadre des opérations de réparation, de transformation des bâtiments de mer de la marine marchande et de pêche ainsi que la fourniture de tous articles et produits destinés pour le compte des armateurs pêcheurs. Pas de TVA pour la pêche proprement dite En fait selon la DGI, «l'activité de pêche proprement dite est située hors du champ d'application de la TVA, seules les activités connexes qui lui sont rattachées, les activités aval et les intrants de pêche, ils demeurent passibles de cette taxe au taux de 17% ou 7%, selon le cas». Les opérations de location de plans d'eau réservés à l'amarrage des bateaux de pêche, chalutiers et sardiniers et des hangars servant d'abri au matériel de pêche, les fournisseurs de pièces qui livrent aux chantiers de construction navale (bateaux de pêche) sont soumises à la TVA, au taux normal de 17%, avec droit aux déductions. Les opérations effectuées par les chantiers de construction navale maritime, les articles et produits bruts ou fabriqués devant être utilisés à la construction, au gréement, à l'armement, à la réparation ou à la transformation des navires de mer, cette TVA est de 7%. «En plus des exonérations fiscales accordées aux marins pêcheurs, patrons pêcheurs, armateurs et exploiteurs de petits métiers dans le cadre du régime général, de nombreuses autres incitations sont susceptibles d'être octroyées aux promoteurs d'activités ou de projets lorsqu'ils sont éligibles à l'aide de l'un des organismes suivants : l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ), la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), l'Agence nationale de soutien aux micro- crédits, selon le régime dérogatoire. Dans le cadre du régime général en matière de droit de timbre, «sont exemptés de la formalité du timbre, les actes de l'état civil, les actes de notoriété et toutes autres pièces concernant les gens de mer; les citations, actes de procédure et jugements rendus en matière de pêche côtière», ajoute la DGI.