Des chiffres effarants : 5,5 milliards de citadins, une date butoir : 2025 et des projections architecturales insolites mais pertinentes, œuvres de Vincent Callebaut, pour faire face au défi alimentaire du XXIe siècle. Sa solution : l'agriculture urbaine matérialisée par son projet Dragonfly. Dragonfly, finalisé en 2009 est littéralement qualifiée de Central Park nourricier cultivé à la verticale. Dragonfly n'est en fait qu'une ferme urbaine, première du genre. Le prototype de Vincent Callebaut, très jeune architecte belge de renom, traduit sa volonté de mettre l'architecture au service de cette “néo-agriculture”. Le défi est de taille mais le concepteur dont l'engagement en faveur de l'environnement est structural et bien concret – en témoignent ses précédents projets Anti smog (Paris XIXe Arr.2007), Perfumed jungle (Chine 2007) etc . – n'en est pas à son premier projet viable. Le choix de la ville de New York est cette fois contextuel (crise sociale et écologique). “Le projet s'implante sur l'East River à la pointe sud de Roosevelt Island à New York entre l'île de Manhattan et le quartier du Queens” est-il rapporté. Il s'agit d'une tour bionique “relocalisant un nouveau biotope urbain pour la faune et la flore locale et réinsufflant une production alimentaire autogérée par les habitants”. La tour superpose des élevages assurant la production de viande, de laitage, de volaille et d'œufs, des sols agricoles (réacteurs biologiques régénérés en continu en humus organique) et des cultures diversifiées en fonction des possibilités y afférant. Il est clairement mis en exergue que Dragonfly est autosuffisante en eau, en énergie et en bio fertilisants. Tout s'y recycle. Mais la tour assure aussi la mixité sociale et un cycle de vie permanent. On y habite, on y travaille et on y vit car les loisirs des plus privés aux plus publics ne sont pas en reste. La différence réside dans la façon de vivre la ville, non plus à l'horizontale: la trame structurelle s'étire vers le haut et se décompose selon les différentes fonctions, les besoins mais également – et c'est le nerf de la guerre – les impératifs environnementaux (intégration des énergies renouvelables, recyclage des eaux usées par traitement biologique approprié, façades végétales, aquaculture,..). Il faut savoir que 800 millions d'agriculteurs urbains existent aujourd'hui de New York à Moscou en passant par Paris. Ils contribuent à l'émergence des écocités responsables. En effet, l'agriculture urbaine est encouragée depuis 2007 par la FAO (Food and agriculture Organization of the United Nations).