Dans un document intéressant par les données chiffrées précises, le ministère du Commerce a publié, à la fin juillet, sous la plume de M.Boukais une étude sur la consommation des ménages en produits alimentaires de base et les différents circuits d'approvisionnement pour satisfaire cette consommation. En préambule l'étude nous apprend que « la branche agroalimentaire, constitue une branche dominante du secteur industriel national en participant à plus de 50% du PIB industriel et 41% de la valeur ajoutée. Elle a généré un chiffre d'affaires supérieur à 300 milliards de dinars et fourni plus de 71.000 emplois». Céréales : le recours à l'importation malgré une bonne année Concernant les dérivés de blé, il est précisé que la consommation moyenne nationale en semoule et farine est estimée à respectivement 24 et 25 millions de quintaux. Pour assurer cette consommation, pas moins de 407 unités de trituration de blé activent à l'échelle nationale. 220 minoteries et 131 semouleries appartenant au secteur privé disposent de capacités totales de près de 300.000 quintaux/jour. La contribution du secteur étatique, dans ce domaine se fait à travers 28 minoteries et 28 semouleries appartenant aux ERIAD et pouvant produire plus de 145.000 quintaux/jour. Calcul fait, les capacités de production nationale annuelle dépassent les 100.millions de quintaux, ce qui représente le double des besoins de consommation des ménages. Pour faire tourner l'appareil de production, il a été importé 1.260.000 tonnes de blé dur et 2.308.000 tonnes de blé tendre en 2009. Lait : l'algérien consomme le double de ce qu'il produit En ce qui concerne le lait, la consommation moyenne nationale est de l'ordre de 3,5 milliards de litres par an dont 2 milliards de litres en lait cru, 500 millions de litres en lait en poudre et 1,2 milliards de litres de lait en sachets. Près de la moitié des besoins est couverte donc par l'importation. L'algérien consomme de ce fait plus de lait qu'il n'en produit. La consommation moyenne nationale par habitant est 110 litres/an, de loin plus importante que celle enregistrée chez les voisins (70 au Maroc, 98 en Tunisie). 107 unités de production assurent la moitié de la consommation nationale en lait. 16 appartiennent au groupe étatique Giplait et 91 unités sont détenues par les privés. 40% du marché sont couverts par GIPLAIT alors que 60% des autres parts de marché sont détenus par les laiteries privées. Huiles et sucre : l'apport CEVITAL La consommation moyenne nationale en huiles alimentaires est de l'ordre de 400.000 tonnes environ, soit 360.000.000 de litres par an et une consommation per capita de 15 litres/habitant/an. L'essentiel de la production est issu des huiles brutes transformées au niveau des unités de CEVITAL qui assure 75% de la production nationale. Les 25 % restants sont partagés entre COGRAL (ex.ENCG), AFIA, les Unités KOUNINEF, ZINHOR (Oum-El-Bouaghi) et PROLIPOS (Ain-M'lila). En matière de sucre, produit de toutes les tensions, le document nous révèle que l'Algérie est un des dix premiers consommateurs au monde. La moyenne de consommation par an et par habitant dépasse largement la moyenne mondiale. L'Algérien consomme 30 kg de sucre par an alors que la moyenne mondiale est de l'ordre de 18 à 20 kilogrammes/an. De ce fait la consommation nationale globale est de l'ordre de 1,1 millions de tonnes. La raffinerie de sucre roux de CEVITAL produit 750.000 tonnes/an alors que les 350.000 restants, ils proviennent de l'importation. Une proportion de l'importation (environ 30%) qui réfute les justifications de hausse des prix par les cours mondiaux de sucre. Viandes : l'importation pour faire l'appoint La consommation moyenne nationale en viandes rouges est 340.000 tonnes /an alors que celle des blanches est de 240.000 tonnes. Ce qui donne une consommation moyenne par habitant de 10 kg/an, en viandes rouges et 7 kg/an en viandes blanches, en deçà de la moyenne mondiale.La production moyenne annuelle est de l'ordre de 300.000 tonnes de viandes rouges ovines et bovines avec des importations d'appoint de 40.000 tonnes de viandes bovines congelées (12% de la consommation); ce qui ramène l'offre à 340.000 tonnes. A cette quantité, s'ajoutent 240.000 tonnes de viandes blanches (poulet et dinde) issues totalement de la production avicole locale.