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Français et Américains se bousculent pour faire du Sahel une zone d'influence : L'Algérie veut tirer son épingle du jeu
Publié dans Le Financier le 03 - 08 - 2010

L'implication directe de la France de Sarkozy dans le combat au Sahara contre l'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) a, a priori, heurté l'Algérie qui est indubitablement la force régionale majeure. Après une offensive militaire au Sahel aux côtés de l'armée mauritanienne et un début de propagande virulente envers l'Algérie, la France a, semble-t-il, fait désormais volte face et veut absolument l'aide des Algériens qui sont les plus aguerris dans la lutte contre le terrorisme d'Al Qaïda. D'après le journal on-line TSA qui cite des sources anonymes, une importante délégation militaire française serait arrivée, dimanche dernier, à Alger pour trouver des mécanismes pour une coopération militaire idoine dans la région du Sahel.
«La France sollicite l'aide de l'Algérie pour combattre Al-Qaida», affirme la même source. Les discussions entre les deux pays ont été entamées lundi 2 août », rapporte TSA, sans citer de sources. Et d'ajouter que «les Français ont compris que l'aide algérienne est indispensable dans leur guerre contre AQMI au Sahel. Ils (les Français) sont en position de faiblesse et veulent venger la mort de l'otage Germaneau ».
En fait, selon la source de TSA, les groupes de l'AQMI étaient au courant et connaissaient le dessein, l'offensive mauritano-française. « Les éléments de l'AQMI étaient au courant du raid français. Ils ont quitté leur campement avec l'otage pour la ville malienne de Gao où M. Germaneau a été exécuté. Aqmi a laissé sur place six de ses éléments».
US vs Frenchies
Les experts en géostratégie ont tous relevé que la France veut revenir en Afrique sous le masque de la lutte anti-terroriste. Les desseins de la France au Sahara et au Sahel sont également suivis de près par les Américains qui veulent aussi faire de cette région stratégique, une zone d'influence. La représentation militaire américaine en Afrique, «l'Africa Corps» a vivement sollicité les autorités algériennes de s'engager avec les «marines us» dans la lutte contre le terrorisme. Employant un conditionnel bien inutile, la presse algérienne avait à plusieurs reprises révélé de nombreux projets antiterroristes américains en Afrique où «figurerait » l'installation d'une base militaire dans le sud algérien. L'intervention des Américains au Sahel, à l'instar des Français, est motivée par la protection des champs de pétrole et des gisements d'uranium, alors que la lutte contre le terrorisme de l'AQMI reste subsidiaire, note-t-on
L'Algérie joue toutes ses cartes
Après l'intervention militaire française, l'Algérie a pris le taureau par les cornes en sollicitant une réunion extraordinaire pour trouver un terrain d'entente entre les pays de la région. Selon des journaux mauritaniens, l'Etat algérien a demandé des explications à la Mauritanie concernant l'opération militaire faite conjointement avec les Français. Toutefois, le ministère des Affaires étrangères algérien dément cette information : «l'Algérie n'a demandé aucune explication à la Mauritanie», a démenti une source diplomatique algérienne, citée par le journal algérien la Tribune.
En effet, la première réaction à l'opération militaire franco-malienne menée au nord du Mali, l'Etat algérien serait en train de préparer la tenue d'une réunion extraordinaire des états-majors du Sahel : la Mauritanie, le Mali, le Tchad et l'Algérie qui abritent ce commandement. Les ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-sahélienne auraient été destinataires «d'une invitation» de la part d'Alger pour y prendre part, relève-t-on. D'après la Tribune, l'Algérie a exprimé son souhait de «discuter avec les pays membres du comité, dit de Tamanrasset, des derniers développements survenus dans la région».
«L'Algérie interroge la Mauritanie sur son rôle joué dans l'attaque contre Al Qaîda», a titré le journal mauritanien El Ahdath.
Pour rappel, Alger avait rappelé l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, au Mali, au lendemain de la libération des quatre terroristes revendiquée par l'Aqmi, en vue de libérer l'ex-otage français Pierre Camatte, un agent des services français. Cinq mois plus tard, l'ambassadeur algérien a repris ses fonctions au Mali, juste après l'offensive française.
L'avis de l'expert
Dans une longue interview accordée au journal français l'Humanité, Mehdi Taje, géopoliticien, expert du Sahel et chercheur à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (Irsem) de Paris, évoque le terrorisme d'al-Qaida au Maghreb islamique et les enjeux géostratégiques en œuvre dans la région. «Le tableau n'est pas simple. C'est un espace qui est convoité parce qu'il regorge des ressources naturelles. De plus, la réalité géographique de cette zone permettrait à certains Etats, s'ils se positionnent économiquement et – ce serait l'optimum pour eux – militairement de mieux contrôler les richesses des Etats du Maghreb et les richesses d'Afrique de l'ouest. Il y a ce double tropisme, cette double dynamique qui se conjugue. Certains Etats cherchent donc à se positionner (je pense notamment à certains puissances occidentales mais il n'y a pas qu'elles) au sein de ce couloir stratégique pour sécuriser leurs approvisionnements en matières sensibles, énergétiques et minérales, vers le Golfe de Guinée pour les débouchées américains, vers le Sahara et la Méditerranée pour l'Europe enfin vers la Mer Rouge pour l'Asie. Il y a un grand jeu en train de se préparer au niveau du Sahel et les pions sont mis en place progressivement, entre les Etats-Unis et la Chine. Cette dernière est positionnée de manière extrêmement forte au Soudan. Elle désenclave le pétrole Sud Soudanais vers Port-Soudan et l'exporte à travers la Mer Rouge. L'idéal pour la Chine serait d'arriver à relier les champs pétrolifères tchadiens vers ces oléoducs et donc de constituer un réseau de désenclavement de ces richesses. Mais parallèlement, les Etats-Unis ont un autre projet politique qui lui est déjà mis en place à travers d'un oléoduc qui désenclave le pétrole tchadien à travers le Golfe de Guinée. Un affrontement avec, en fond, la possibilité de découvrir du pétrole au Mali et au Niger. Il risque d'y avoir une exacerbation des rivalités avec des projets géopolitiques concurrents. Avec, au milieu, l'ancienne puissance coloniale, la France qui cherche aussi à se positionner d'une part pour sécuriser ses approvisionnements. Il existe une possibilité de désenclavement vers la Méditerranée via le futur Transaharian Gas Pipeline, du Nigeria via l'Algérie). Et il existe un projet libyen de prolongement du Greenstream vers les champs pétrolifères tchadiens et du Darfour. Une série de maillons se met en place. La France est également intéressée pour sécuriser son approvisionnement en uranium au Niger. On sait à quel point c'est sensible, à la fois sur le plan militaire mais aussi sur le plan physique, compte tenu du fait que la France est extrêmement dépendante de son énergie nucléaire. La France est particulièrement touchée par l'un des acteurs de ce couloir, le mouvement qui s'intitule Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ».


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