Les opérations militaires mauritaniennes contre Al Qaïda dans le désert du Sahara, soutenues par la France, ont pris fin hier après quatre jours de traque des activistes islamistes en territoire malien, a appris l'agence Reuters de sources proches des services de sécurité. Les forces mauritaniennes, soutenues par des forces spéciales et par les renseignements français, ont tué jeudi six activistes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en attaquant une de leurs bases au Mali. «L'opération organisée par l'armée mauritanienne contre Al Qaïda vient de se terminer. Les troupes impliquées sont sur le chemin du retour après quatre jours d'opérations», a dit une source. Selon une autre source proche des services de sécurité, les opérations se sont poursuivies à 200 km à l'intérieur du territoire malien après l'attaque, jeudi avant l'aube, d'un groupe d'islamistes soupçonnés de détenir Michel Germaneau, un otage français de 78 ans. La deuxième source n'a avancé aucun bilan de l'opération, mais les autorités françaises ont dit vendredi n'avoir aucune information concernant le sort de Germaneau, ingénieur retraité enlevé le 22 avril et détenu par l'Aqmi. Paris a expliqué vendredi qu'il avait apporté son soutien technique et logistique aux forces mauritaniennes lors d'une opération destinée à prévenir une attaque de l'Aqmi en Mauritanie. Des observateurs estiment néanmoins qu'il pourrait s'agir d'une tentative manquée de libérer Germaneau, enlevé au Niger et que l'on croit aux mains de Abdelhamid Abou Zeid, dirigeant de la plus dure des deux factions de l'Aqmi opérant au Sahara. L'opération semble avoir irrité les autorités maliennes, qui n'ont pas été impliquées, et l'Espagne, dont deux ressortissants sont détenus par une autre faction d'Al Qaïda dans la région. L'Aqmi a donné jusqu'à la semaine prochaine à la France pour accepter un échange de prisonniers et il a menacé de tuer Germaneau. Les islamistes basés au Sahara n'ont jusqu'ici lancé aucune attaque de grande envergure et les observateurs estiment qu'ils se sont jusqu'ici concentrés sur la récolte d'argent grâce aux paiements de rançons et à la contrebande, notamment de cocaïne.