Le mégaprojet «Desertec», qui consiste à produire de l'électricité solaire en Afrique du Nord destinée aux pays de la région et de l'Europe a des défendeurs, mais également des opposants, a indiqué, mardi à Montréal, le PDG de Sonelgaz, Nourredine Boutarfa. «Le projet qui est au début de sa phase de séduction, rallie des supporters mais connaît également des détracteurs», a indiqué M. Boutarfa, lors d'une session du Congrès Mondial de l'Energie, consacrée au développement des grands projets énergétiques en Afrique. L'industrie de l'Energie doit se diversifier, moins compter sur les sources classiques, comme les combustibles fossiles, et favoriser les sources de remplacement, comme l'Energie éolienne, l'Energie solaire et l'Energie nucléaire. Quant au conférencier principal Khalid Al-Falih, Président-directeur général de Saudi Aramco, la société pétrolière publique de l'Arabie saoudite, a indiqué que le charbon, le pétrole et le gaz naturel devraient représenter environ quatre cinquièmes de l'Energie consommée au cours des prochaines décennies. Il a ajouté que, parallèlement, des technologies seront mises au point pour rendre le pétrole plus respectueux de l'environnement et plus efficace. Au sujet des préoccupations liées à la récente marée noire dans le Golfe du Mexique, M. AlFalih a dit que le dossier de l'industrie en matière de sécurité « est meilleur que ce que les images de ces derniers mois, pourraient faire croire au public. Aujourd'hui, l'industrie a des capacités accrues et dispose d'outils plus sophistiqués, et la chaîne d'approvisionnement du pétrole est plus solide que jamais» Autre conférencier principal, Peter Voser, Directeur général de Royal Dutch Shell, a déclaré au Congrès que le gaz naturel représente une « révolution dans la sécurité énergétique», particulièrement dans le domaine de la production d'électricité. Pour lui, le gaz naturel est «le moyen le plus rapide, le moins cher et le plus facile de réduire les émissions de carbone dans les années à venir». Dans l'après-midi, les conférenciers de la séance plénière ont parlé de l'impact des subventions pétrolières sur l'offre d'Energie. Sead Vilogorac, Chef de secteur au sein de la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies, a affirmé que les subventions pour les prix du pétrole brut dans certains pays faussent l'équilibre entre l'offre d'énergie et les tarifs. Selon lui, les subventions sont également responsables d'importantes émissions de CO2. M. Vilogorac a fait remarquer que les producteurs d'énergie ont besoin de marchés de capitaux solides et d'une structure réglementaire cohérente en matière d'investissement, ce qui n'est pas toujours le cas, ajoutant qu'il espérait que les entreprises et les gouvernements parviennent à un consensus sur une manière d'avancer dans ce domaine. Au cours d'une autre présentation en séance plénière, Oleg Aksyutin, Chef du Service du transport, du stockage souterrain et de l'utilisation du gaz de Gazprom (Fédération de Russie), a indiqué que la sécurité énergétique d'une nation est un élément important de sa sécurité générale et qu'elle est au cœur de la politique énergétique de son pays. Il a expliqué que le système russe d'exploitation du gaz repose sur une « planification qui offre une solution appropriée pour la sécurité du gaz naturel» Lors d'une table ronde qui s'est déroulée en matinée, les participants ont discuté du thème du jour : « Accessibilité – Répondre à la demande d'énergie : un enjeu planétaire qui demande des solutions planétaires». Présidée par Jamal Saghir, Directeur du département Energie, Transport et Eau de la Banque mondiale, la table ronde a été l'occasion d'aborder des questions concernant notamment l'évolution de la demande énergétique dans le contexte de la poursuite de la reprise économique après la crise financière, ainsi que le besoin connexe de rendre l'utilisation de l'énergie plus efficace et d'intégrer les sources d'énergie de remplacement dans l'offre énergétique classique.