Malgré la contraction des économies à travers le monde suite à la crise financière de 2009, l'accès aux services financiers dans les pays en développement s'est amélioré. C'est que relève une étude du Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres (CGAP) et du Groupe de la Banque mondiale publiée jeudi. Financial Access 2010, la deuxième étude annuelle menée auprès des régulateurs financiers dans plus de 140 pays sur la période de turbulence comprise entre 2008 et 2009, montre que le nombre de comptes bancaires à travers le monde a augmenté malgré une chute du nombre de comptes de prêts et de dépôts. Soixante-cinq comptes de dépôt pour 1 000 adultes ont été ouverts en 2009, soit une hausse moyenne de 4,3 %. Le recours au crédit a davantage pâti de la crise financière que les services de dépôt tandis que le nombre de prêts pour 1 000 adultes est resté globalement stable entre 2008 et 2009. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du nord, la moyenne est de 818 comptes bancaires pour 1.000 adultes contre 635 comptes/1.000 adultes dans l'ensemble des pays en développement. « Il y a une large variation parmi les pays dans la région, de 104 comptes bancaires par 1,000 adultes en Yémen, à 1,751 comptes bancaires par 1,000 adultes dans les Emirats arabes Unis » relève l'étude. L'étude indique qu'en matière d'accès financiers auprès des banques, le nombre de comptes de dépôts a atteint 736,5 comptes/1.000 adultes en Algérie, devançant le Maroc, la Syrie et le Yémen. Mais notre Pays est devancé, entre, par les Emirats arabes Unis et la Jordanie. La bancarisation est encore faible en Algérie. Il existe 5,3 agences bancaires par 100.000 adultes en Algérie. Le nombre d'agence pour 100.000 adultes au Maroc est de 9,92. Il est de 14,40 agences pour 100.000 adultes en Tunisie. L'étude indique que la plupart des dépôts sont tenus dans les banques commerciales dans les pays de MENA. La Tunisie a une proportion significative de comptes de dépôts dans les institutions de microfinance (MFIs) et le Maroc était le seul pays à avoir signalé des comptes de dépôts tenus dans les unions de crédit et les coopérations. Le montant des dépôts bancaires, en Algérie, représente 36,05% du produit intérieur brut, alors prêts bancaires sont estimés à 23,57% du produit intérieur brut. Concernant les distributeurs automatiques bancaires et postaux (Automatic Teller machine, ATM), il existe 5,75 distributeurs pour 100.000 adultes, « en Algérie soit 0,60 machine par 1.000 km carrés. Le rapport indique également que le système financier algérien opère des opérations d'enquêtes bancaires sur une périodicité mensuelle pour surveiller les prêts bancaires accordés, ajoutant que cette supervision est un ''instrument important de régulation pour collecter les informations relatives non seulement aux volumes de prêts octroyés mais aussi à tous les aspects du système financier national.'' L'étude souligne que les volets de réformes financières menées par l'Algérie en 2009 ont porté notamment sur des mesures de protection des consommateurs, la capacité financière, les facilités d'accès au microentreprises aux crédit, la limitation des multiples prêts et la facilitation de l'accès financier dans les zones rurales du pays. À l'échelle mondiale, une succursale bancaire, cinq distributeurs automatiques et 167 terminaux points de vente pour 100 000 adultes ont été créés ou installés en 2009. Pour la première fois, le nombre de distributeurs automatiques a dépassé le nombre de succursales bancaires dans les pays à faible revenu. Les pays à faible et moyen revenu restent toutefois à la traîne par rapport aux pays à hauts revenus en termes de couverture physique. « Les nouvelles technologies, tels que les paiements mobiles et les services bancaires en ligne, devraient modifier plus encore le paysage de l'inclusion financière », a affirmé Oya Pinar Ardic, l'une des auteurs du rapport. Quelque 2,7 milliards de personnes dans le monde n'ont pas accès aux services financiers conventionnels. Selon un nouveau rapport du CGAP et du Groupe de la Banque mondiale, cette image de l'inclusion financière est en train de changer. « L'accès à des comptes d'épargne et courants est un besoin fondamental », a déclaré Nataliya Mylenko, principal auteur du rapport. « Le fait qu'un nombre croissant de personnes recourent aux services de dépôt malgré l'extrême volatilité des marchés financiers internationaux montre à quel point ces services sont utiles aux familles en période d'incertitude et de risque. ». En lien avec un élan mondial, soutenu par le G20, visant une meilleure évaluation de l'accès aux services financiers, les décideurs s'engagent actuellement à respecter un programme de promotion de l'inclusion financière. « Alors que se multiplient les appels à une collecte renforcée et améliorée des données relatives à l'inclusion financière, y compris de la part du G20, l'étude annuelle Financial Access fournit des renseignements clés et contribuera au suivi des progrès dans le temps », a déclaré Alexia Latortue, directrice générale adjointe du CGAP. Le rapport présente également les premières données mondiales comparables sur le volume des prêts accordés aux petites et moyennes entreprises (PME), estimé à 10 000 milliards de dollars américains en 2009. Financial Access 2010 montre que la mise en place des politiques d'inclusion financière par les régulateurs est souvent entravée par un manque de ressources ou de mise en vigueur. Malgré tout, le rapport témoigne également de tendances prometteuses, notamment l'essor de l'infrastructure dans les commerces et le recours aux nouvelles technologies pour fournir des services financiers à moindre coût. Que ce soit la politique des pays qui évolue ou le nombre de personnes auparavant sans compte bancaire qui a accès aux services bancaires, les grands traits de l'inclusion financière détaillés dans le rapport Financial Access 2010 sont prometteurs. « Nous espérons que ces données présideront à l'élaboration des approches préconisées par les décideurs politiques qui travaillent à combler l'écart entre les populations en matière d'accès aux services financiers », a souligné Janamitra Devan, vice-président du Groupe de la Banque mondiale et responsable du réseau pour le développement du secteur privé et financier.